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Le régime alimentaire adapté aux patients dans les hôpitaux

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2018
  • N° : 27 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 16/10/2018
    • de PECRIAUX Sophie
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative
    Voici quelques jours, la presse relayait le cri d’alarme d’une ancienne députée, suivie pour un cancer à l’hôpital Bordet, concernant la qualité de la nourriture dans les hôpitaux.

    Par qualité, il faut surtout comprendre que la nourriture servie dans certains hôpitaux n’est pas nécessairement adaptée à la pathologie du patient et aux effets secondaires qui en découlent. Ainsi, un patient qui doit suivre une chimiothérapie doit composer avec les nombreux effets secondaires du traitement, parmi lesquels on peut citer : la perte d’appétit, de goût et les nausées.

    En Wallonie, quelles sont les mesures prises afin d’assurer un régime adapté aux patients dans les hôpitaux ?

    Existe-t-il, à l’instar de la charte qualité-alimentation pour les aînés mise en place par Éliane Tillieux, une charte qualité-nutrition dans les hôpitaux ?

    Des mesures en lien avec l’alimentation au sein des maisons de repos, des hôpitaux et des collectivités de manière plus globale, sont-elles inscrites dans le Plan wallon de la santé attendu depuis plusieurs années et en cours d’examen par le gouvernement ?
  • Réponse du 30/10/2018
    • de GREOLI Alda
    Tout d’abord, soulignons que l’organisation des soins à l’hôpital est une compétence essentiellement fédérale.

    Ceci dit, plusieurs sources convergent pour signaler le constat récurrent d'une prévalence élevée de la dénutrition chez les patients hospitalisés, avec pour conséquence avérée un accroissement de la durée de séjour et des réadmissions à l'hôpital. Surtout, la dénutrition aggrave très sensiblement le cours de la maladie, qu'elle soit aiguë ou chronique, en augmentant la fréquence des complications et la mortalité. L'aggravation des pathologies induite par la dénutrition a un lourd coût humain lié à la réduction de la qualité et de l'espérance de vie. Cela implique aussi des conséquences économiques, pouvant aller jusqu'à tripler le montant de la prise en charge hospitalière des malades dénutris. Au vu de son importance, l’alimentation est devenue une priorité dans les hôpitaux.

    En Belgique, les hôpitaux participent chaque année au Nutrition Day depuis 2009. À cette occasion, un audit hospitalier est offert à chaque unité de soins participante. Chacun reçoit un feed-back comprenant les principaux indicateurs de qualité des soins nutritionnels sous forme de graphiques et de tableaux. Le rapport présente aussi une comparaison entre cette unité et la moyenne nationale, régionale et internationale de la même spécialité au cours des trois dernières années. La participation à cet audit permet d'améliorer l'apprentissage au sein des unités et de prendre connaissance des changements dans les pratiques locales.

    En Belgique toujours, le financement d’équipes nutritionnelles a été adopté suite à un projet pilote en 2013. Depuis lors, dans un contexte multidisciplinaire, les patients présentant un risque nutritionnel sont détectés et se voient offrir le traitement nutritionnel le plus adéquat sur le plan thérapeutique.

    Dans l’éventualité où les politiques nutritionnelles hospitalières devraient être revues, c’est en concertation avec l’autorité fédérale qui finance les équipes nutritionnelles hospitalières actuelles que la Wallonie devra agir.

    Le SPF Santé publique finance d’autres projets nutritionnels dans les hôpitaux, tels que le Plan Cancer et le projet de mise en place d’un groupe pluridisciplinaire dénommé CLAN (Comité de Liaison en Alimentation et Nutrition). Le plan cancer prévoit depuis janvier 2011 un financement pour le recrutement de diététiciens par les hôpitaux disposant d'un programme de soins oncologiques (de base). Tandis que le CLAN a pour mission de prendre en charge la sensibilisation à l'alimentation correcte en milieu hospitalier.

    Concernant la question sur « l’établissement d’un plan nutrition-alimentation » dans les hôpitaux comparable à ce qui se fait dans les maisons de repos, je répondrais que notre ambition est de veiller à la qualité de l’alimentation dans tous les milieux de vie. Nous commençons par les milieux de vie pour lesquels nous sommes compétents.

    De façon plus générale, le Plan prévention et promotion de la santé en Wallonie comprendra un important volet consacré à promotion d’une alimentation saine, du mouvement et d’une activité physique régulière. Cette partie abordera notamment l’alimentation dans les milieux de vie et les cuisines de collectivité.

    Un référentiel des actions sera prochainement présenté au Gouvernement. Il permettra aux acteurs de terrain d’orienter leurs interventions en vue d’atteindre les objectifs fixés par le Plan. L’ambition principale en sera l’amélioration des bonnes pratiques alimentaires et des modes de vie de la population générale, avec notamment un accent mis sur les populations les plus défavorisées, dans un objectif général de santé publique sur le long cours.