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Les alternatives au styrène-butadiène (SBR) pour l’aménagement de terrains synthétiques

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2018
  • N° : 19 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 16/10/2018
    • de FOURNY Dimitri
    • à DE BUE Valérie, Ministre des Pouvoirs locaux, du Logement et des Infrastructures sportives
    Depuis la publication d’études sur le caractère potentiellement nocif des terrains synthétiques réalisées avec du SBR, des porteurs de projets se tournent vers d’autres matériaux plus naturels, notamment le coco, et souhaitent pouvoir recourir à ces alternatives.

    Cependant, ils sont confrontés à des réticences de l’administration qui continue de recommander le recours au SBR comme matériau de remplissage.

    Alors que les expériences de terrain démontrent les qualités des terrains utilisant du coco, comment expliquer que l’administration continue de déconseiller ce matériau et de renvoyer vers le SBR ?

    Les conditions climatiques sont un argument souvent utilisé. Pourtant l’expérience sur une longue période, sept ans dans le cas du terrain de Fosses-la-Ville, démontre que ces terrains sont adaptés à nos conditions climatiques. Pourquoi ne pas intégrer ces expériences pour revoir les critères et mettre ce type de matériau sur le même pied que le SBR ?

    L’un de vos prédécesseurs avait avancé l’idée de créer une fonction de « Monsieur Terrain » qui serait chargé de conseiller les clubs pour le choix des matériaux, mais aussi l’entretien des terrains. Ce projet n’avait pu aboutir, ne conviendrait-il pas de le relancer ?
  • Réponse du 30/10/2018
    • de DE BUE Valérie
    Je confirme que différents types de remplissage existent sur le marché des terrains de sports en gazon synthétique, chacun pouvant présenter des avantages et des inconvénients, et que le rôle de mon administration est de conseiller au mieux les porteurs de projets dans le choix des matériaux à utiliser.

    Parallèlement à cette mission-conseil de l’administration, le cadre normatif des revêtements de sol de la Région wallonne, dont la version actualisée est désormais disponible, présente et compare ainsi de manière objective les différentes solutions techniques existantes afin que les futurs gestionnaires puissent faire leur choix en toute connaissance de cause.

    S’agissant plus particulièrement du coco, ce matériau a l’avantage d’être une matière naturelle. Cela dit, il présente les inconvénients suivants :
    - dégradation (problème de perméabilité - compactage) ;
    - congélation en hiver (absorbe l’eau) ;
    - regarnissage régulier à prévoir ;
    - entretien supplémentaire (maintien humidité, et donc arrosage du terrain nécessaire).

    Sachant qu’une autre alternative naturelle au SBR existe, à savoir le remplissage en liège qui présente moins d’inconvénients que le coco et qu’elle a d’ailleurs été choisie par plusieurs clubs dans le cadre de dossiers subsidiés.

    On comprendra ainsi qu’il relève du devoir de conseil de mon administration d’informer le demandeur des conséquences des choix posés et que cette dernière reste bien entendu attentive à tout retour d’expérience, qu’il soit positif ou négatif.

    Pour ce qui concerne la création d’une fonction « Monsieur synthétique » annoncée il y a quelques années par l’un de mes prédécesseurs, mais jamais opérationnalisée, je suis au regret d’annoncer que je ne partage pas l'avis de l'honorable membre quant à l’opportunité de ce projet.

    D’une part, compte tenu du nombre de terrains en synthétiques présents en Wallonie, un agent seul ne pourrait réaliser ce travail de manière pertinente et s’agirait donc d’un leurre. D’autre part, la tâche que pourrait exercer cette personne est déjà exercée par mon administration qui bénéficie de toute l’expertise requise pour l’accompagnement de tels projets.

    Par rapport aux normes en vigueur, je peux confirmer que le cadre normatif des revêtements de sol de la Région wallonne n’abordait, lors de ma prise de fonction, que les normes en matière de métaux lourds. Il n’y avait aucune référence aux normes HAP et j’ai mandaté mon administration afin d’actualiser celui-ci.
    La nouvelle version qui sortira dans les prochains jours prévoit :
    - des normes plus strictes pour les métaux lourds : application de la norme jouets ;
    - des normes à respecter pour les HAP. À l’heure actuelle, seules les normes européennes REACH existent pour ces substances. Celles-ci ne semblent pas suffisamment contraignantes et l’agence européenne des produits chimiques a établi des moyennes à respecter dans sa dernière étude (2017) afin d’éviter tous risques pour la santé. Ce sont ces mêmes moyennes qui sont intégrées dans le futur cadre wallon (plus strictes que les normes REACH donc).

    Je souhaite par ailleurs que le sujet puisse être traité à une échelle plus large que régionale et des contacts avec la ministre fédérale de la Santé compétente pour cette matière devraient à mon sens déboucher sur un groupe de travail dans le but d’uniformiser les mesures éventuelles à mettre en place, entre le fédéral et les régions, compétentes en matière d’infrastructures sportives.