/

La saison betteravière 2018

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2018
  • N° : 34 (2018-2019) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 19/10/2018
    • de STOFFELS Edmund
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
    La saison des betteraves vient de démarrer, malheureusement, à cause de l’été très sec que nous avons connu, les rendements risquent d’être impactés négativement.

    Quelles sont les premières tendances observées cette année en matière de rendement betteravier et de qualité de production ?

    Il y a un an que les quotas de production ont été levés. Pour y faire face, il y a eu des accords internes au secteur, mais force est de constater que ceux-ci n’ont pas donné les résultats escomptés puisque le prix du sucre a baissé de 30 % par rapport à septembre 2017.

    Monsieur le Ministre impute-t-il ce retournement de marché à l’absence de mécanisme de régulation des marchés ?
    Le cas échéant, quelles sont ses propositions pour améliorer la situation financière des producteurs ?

    Ces derniers mois, l’actualité betteravière a rimé avec utilisation de néonicotinoïdes. Ne serait-il pas intéressant, afin de valoriser la production wallonne, d’avoir un label « libre de » ?
  • Réponse du 23/10/2018
    • de COLLIN René
    Ces questions me permettent de compléter ma réponse du 3 octobre dernier en séance plénière à la question d’actualité de Monsieur Courard intitulée « Les conséquences de la sécheresse et les indemnisations inadaptées pour les agriculteurs ».

    La sécheresse de 2018 a été reconnue comme exceptionnelle par l’Institut royal météorologique (IRM), une des conditions pour la reconnaissance comme calamité agricole. Les autres conditions ne peuvent être vérifiées qu’après réception et analyse des procès-verbaux par mon administration. Les communes ont jusqu’au 30 novembre pour tenir leur deuxième séance de la commission et au 31 décembre pour les envoyer au service « Calamités » de mon administration. Les informations sont donc incomplètes à ce jour.

    La Fédération wallonne de l’Agriculture (FWA) a procédé à une estimation des dégâts sur l’ensemble des terres de culture en Wallonie. Pour cela, il semble qu’elle ait évalué pour chaque culture un dégât moyen dès la survenance de l’évènement, sans tenir compte d’une éventuelle compensation par la culture qui ne peut s’évaluer que lors de la récolte et donc du deuxième constat. Il permet d’avoir une vision finale la plus objective. En outre, l’administration se base également sur les données fournies par les centres de recherche ou centre d’expérimentation. Ces données n’étant pas encore en possession de mon administration, le travail d’analyse n’a pas encore débuté. Il est donc trop tôt pour donner une estimation des dommages.

    Pour soutenir plus rapidement les producteurs suite à cette sécheresse exceptionnelle, les dérogations permises par la Commission européenne concernant les surfaces d’intérêt écologique (SIE) ont été accordées. Ces dérogations concernent, d’une part, les SIE « jachères » qui pourront être pâturées ou récoltées à des fins de production, et d’autre part, les SIE « cultures dérobées » qui pourront être maintenues 8 semaines au lieu de 3 mois. Ces dernières pourront n’être constituées que d’une seule espèce, et pourront être ensemencées de sorte à rester en tant que culture principale l’année 2019. L’arrêté ministériel à ce sujet a été signé ce 10 octobre.

    Les conditions météorologiques de cet été ont également eu des conséquences dans le secteur de la betterave engendrant un rendement incertain avec de grandes différences régionales. La campagne d’arrachage a débuté avec quelques jours de retard, car les betteraves ainsi que les conditions de récolte n’étaient pas encore optimales. Actuellement, la Confédération des Betteraviers belges prévoit un rendement betteravier d’environ 72,5 tonnes par hectare, soit pratiquement 25 % de moins que l’an dernier. La production de sucre par hectare subit une baisse substantielle de 15 % et serait de 12,7 tonnes. Il est actuellement beaucoup trop tôt pour donner une estimation réaliste des rendements. La baisse du prix du sucre européen est essentiellement due aux prix sur le marché mondial très bas.

    Les causes de cette plongée des cours du sucre sur le marché mondial sont, essentiellement, la surproduction du sous-continent indien et le Brésil qui augmente les volumes de sucre mis sur le marché mondial suite à la dévaluation du real.

    Ce point devrait être abordé lors du prochain Conseil agricole européen. Rien n’indique cependant que la Commission européenne envisage d’intervenir à ce stade.

    En ce qui concerne les néonicotinoïdes, une dérogation de 120 jours pour le traitement de semences de betteraves va être accordée.