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La voiture électrique

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2018
  • N° : 114 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 22/10/2018
    • de DENIS Jean-Pierre
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings
    Il est de notoriété publique que Monsieur le Ministre est un grand partisan de la voiture électrique. Hormis des raisons qu’on imagine personnelles à ce soutien inconditionnel, l’actualité vient régulièrement nous rappeler les limites de la mobilité électrique automobile. On pourrait disserter sur l’impact écologique des batteries de voitures électriques, leurs prix encore trop rédhibitoires pour la majorité des Wallons ou encore le manque de bornes de chargement et les difficultés à en construire dans les zones urbaines. Le tout pour 0,5 % du parc automobile belge à l’heure actuelle, et principalement possédé par les entreprises. Nous avons donc aujourd’hui un marché marginal dont l'intérêt n’est maintenu que par la « hype » de certaines marques et par perfusion fiscale donnée aux entreprises.

    Je souhaite aujourd’hui aborder un autre point de vue sur la thématique de la mobilité électrique. Comme l’ont montré nombre d’actualités récentes, la Belgique a fort à faire en matière d’approvisionnement d’électricité et fait face, cet hiver, à des risques de pénurie. Dans l’optique où l'électricité devient une denrée erratique en Belgique, il convient de réfléchir à deux fois avant de se lancer dans des politiques de généralisation de la voiture électrique. Le Professeur Furfari l’expliquait bien dans une carte blanche il y a peu, un souci surviendra quant à la puissance installée. Si l’on prend l’hypothèse que d’ici 2030, 10 % du parc automobile passe à l’électrique, le rechargement en charge lente des véhicules électriques durant la nuit équivaudra à 2,9 GW, soit 3 réacteurs de la centrale de Tihange. Sachant qu’aujourd’hui, un seul fonctionne, on voit évidemment le problème. Mais ça aura au moins le mérite de diminuer la congestion, en laissant ces voitures au garage.

    Comment Monsieur le Ministre réagit-il à ces arguments ?

    Compte-t-il toujours soutenir une politique de démocratisation de la voiture électrique, face à de tels arguments ?

    Des mesures peuvent être prises pour éviter ce genre de problème à l’avenir, en combinant voiture électrique et production d’électricité décentralisée.
    A-t-il prévu de telles mesures dans ses plans pour la mobilité de demain ?
  • Réponse du 14/11/2018
    • de DI ANTONIO Carlo
    Au-delà des études et cartes blanches sur le sujet, il convient de préciser que l’évolution des technologies en matière de batteries ou de voitures alimentées à l’hydrogène, combinée au développement du réseau de recharge rapide ou semi-rapide, devrait contribuer à mieux lisser la demande en matière de recharge pour ce type de véhicules.

    La gestion de la production d'électricité et sa distribution ne relèvent pas des compétences du Ministre de l’Environnement, mais la Belgique devrait pouvoir supporter un parc de véhicules électriques développé.

    Des exemples étrangers existent comme en Norvège où son parc de véhicules électriques est important, ou encore certaines îles où le réseau électrique est fermé, c'est-à-dire non connecté aux régions voisines. Il faut gérer le développement de cette demande et l’anticiper correctement.

    Le projet de Plan Climat-Énergie 2030, adopté par le Gouvernement wallon en juillet dernier, prévoit que les ventes de véhicules électriques soient soutenues par des primes temporaires et avec une enveloppe limitée, en veillant à l’articulation avec les taxes de mise en circulation et de circulation.

    Il est également prévu de continuer à inciter les acteurs publics et privés à déployer des points de rechargement électrique sur tout le territoire via notamment des appels à projets. Le mécanisme utilisé sera celui d’avances récupérables.

    Enfin, l’orientation du choix des citoyens vers des véhicules à carburant alternatif dépend également de la fiscalité automobile.