/

Les scolytes

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2018
  • N° : 40 (2018-2019) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 25/10/2018
    • de MOTTARD Maurice
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
    L’invasion de scolytes, prévisible n’en était pas moins inéluctable.
    La seule chose que l’on puisse faire, préventivement, c’est d’installer des pièges qui diffusent des phéromones ce qui les attirent. Le souci c’est que cela à un coût très élevé puisqu’ils doivent être renouvelés fréquemment, quand on sait que les épicéas représentent à eux seuls un quart de la forêt wallonne.

    D’après les spécialistes, les scolytes attaquent toujours les forêts par les arbres situés au sud, car c’est là qu’il fait le plus chaud. La seule solution pour s’en débarrasser et réduire le nombre d’arbres touchés, c’est malheureusement l’abattage.
    Mais l’abattage peut être la cause d’un autre problème, avec les couloirs ainsi créés on favorise la pénétration du vent et donc en cas de tempête une chute massives de sapins.

    Les mesures préventives sont-elles efficaces ?

    Le DNF les applique-t-il ?

    Qu’est-ce que cela représente en termes de pertes de revenus pour les communes, la Région wallonne ainsi que pour les privés ?
  • Réponse du 20/11/2018
    • de COLLIN René
    Comme le souligne l’honorable membre et cela a été confirmé par nos spécialistes wallons et la littérature, l’utilisation des pièges à scolytes en cas de pullulation n’est pas envisageable, entre autres pour une raison d’impact très réduit sur les populations d’insectes.

    La seule option de lutte est l’abattage et la sortie des bois attaqués. En effet, les bois attaqués vont, à leur tour et très rapidement, engendrer plusieurs milliers, voire dizaines de milliers de nouveaux insectes qui partiront à l’assaut des arbres et peuplements voisins. Ce phénomène peut se produire jusqu’à trois fois entre mai et septembre, dans le cas d’une arrière-saison particulièrement douce comme nous l’avons connue cette année. Sans intervention, la population s’accroît donc de manière exponentielle.

    Bien entendu, l’abattage des arbres peut engendrer des problèmes de fragilité des peuplements face au vent, mais ne pas intervenir serait encore pire. Aussi, il appartient au gestionnaire forestier d’évaluer, sur base de différents critères comme la physionomie du peuplement ou la localisation et la taille des prélèvements, s’il y a lieu de récolter une part plus importante du peuplement pour prévenir des chablis. Il s’agit bien entendu d’une question de gestion de risque.

    L’unique mesure préventive efficace est donc l’évacuation des bois touchés. Le Département de la nature et des forêts (DNF) est actif dans ce domaine au niveau des forêts publiques en repérant et en exploitant les arbres scolytés tout au long de l’année. La mesure est facilitée par le fait que les agents circulent quotidiennement dans leurs bois. Le souci se situe davantage au niveau de la propriété privée, qui compte 60 % des peuplements d’épicéa de Wallonie, et où les visites des gestionnaires/propriétaires peuvent s’avérer beaucoup plus rares.

    En termes d’impacts financiers, le passage d’un épicéa du statut sain au statut scolyté, hors période de pullulation, engendre une perte de valeur d’environ 25 à 50 %. Le bois ne peut plus être valorisé pour les usages les plus nobles, mais certains utilisateurs peuvent s’en contenter et en absorber un petit volume.

    Cependant, en cas de pullulation telle que nous la connaissons cette année et qui se poursuivra l’année prochaine, les débouchés pour le bois scolyté sont complètement saturés et sa valeur diminue davantage encore.