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L'ASBL Namur Entraide Sida

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2018
  • N° : 33 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 25/10/2018
    • de LAMBELIN Anne
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative
    L’ASBL Namur Entraide Sida située à Namur distribue tous les jours du matériel propre aux toxicomanes afin qu’ils puissent se « shooter » en diminuant les risques de maladies comme le sida ou l’hépatite. La plupart de ces personnes sont des hommes âgés entre 30 et 45 ans qui vivent souvent dans la rue et dans une situation de grande précarité.

    Au final, ce sont près de 45 000 seringues qui seront distribuées cette année, soit plus du double qu’en 2018. Mais ça ne veut pas forcément dire que le nombre de toxicomanes augmente, c’est surtout que le système fonctionne bien. Le travail de l’association est donc essentiel pour apporter un cadre plus sécurisant à ces personnes et leur permettre, éventuellement, de bénéficier d’un accompagnement pour essayer de décrocher de leur addiction. L’ASBL fait aussi un gros travail de salubrité publique en ramassant le matériel usagé notamment.

    Ainsi, l’association reçoit un subside de la Région wallonne, de la Province, mais rien de la Ville de Namur vers qui elle vient de se tourner afin de recevoir un financement pour pouvoir continuer son activité, si importante pour tenter de maintenir la santé précaire des toxicomanes.

    Quel est le budget alloué par la Région à cette association ?

    Madame la Ministre compte-t-elle prendre contact avec les autorités de la Ville de Namur pour soutenir l’association dans sa demande de budget ?

    Si la Ville de Namur n’accepte pas de financement, serait-il envisageable d’augmenter le budget fourni par la Région ?

    Enfin, l’ASBL plaide pour l’installation d’une salle de shoot à Namur. Où en est la réflexion ?
  • Réponse du 21/11/2018
    • de GREOLI Alda
    L'ASBL Namur Entraide Sida reçoit 66 000 euros de subvention facultative. Elle a été augmentée légèrement, de 2 000 euros, entre 2016 et 2017.

    En ce qui concerne le budget destiné au matériel stérile d'injection en Wallonie, il provient de plusieurs sources. Les services qui pratiquent l'échange de seringues se procurent le matériel nécessaire :

    • soit grâce à la subvention qu'ils reçoivent de la Région wallonne ;

    • soit grâce à d'autres subventions ;

    • soit grâce à une subvention versée à l'ASBL Modus vivendi qui est chargée de distribuer du matériel d'injection selon les besoins aux comptoirs d'échange de seringues.

    Ce montant destiné au matériel stérile d'injection géré par l'ASBL Modus Vivendi a été pratiquement doublé en deux ans. En 2016, il était de 27 000 euros. Il est passé à 45 000 euros en 2017 et, ensuite, à 50 000 euros en 2018. Modus vivendi gère par ailleurs une centrale d'achat qui consiste à commander en gros le matériel stérile d'injection pour l'ensemble de la Wallonie de manière à obtenir un prix intéressant.

    Ces montants doivent être évalués au regard de l'efficacité des actions qu'ils permettent : l'échange de matériel stérile a en effet une efficacité certaine pour diminuer la propagation des maladies infectieuses. Les maladies telles que le SIDA ou l'hépatite C ont un impact très grave sur la santé des personnes concernées. Même si la personne est traitée, les traitements sont lourds, coûteux pour la société et ils peuvent réduire la qualité de vie des personnes concernées. Le traitement de l'hépatite C est ainsi estimé à 35 ou 40 000 euros par an pour une personne.

    Pour éviter de devoir augmenter le budget de chaque institution en matière de matériel stérile, je préfère augmenter le budget global géré par Modus vivendi, en laissant ensuite les différentes institutions se concerter pour répartir le matériel en fonction des besoins dans chaque ville. Ce sont en effet principalement les villes qui sont concernées par ce type de demande.

    Pour revenir à l'ASBL Namur Entraide Sida, il semble y avoir en effet une augmentation conséquente des demandes de matériel d'injection stérile à Namur. Il est toujours difficile de savoir si l'augmentation est due à une augmentation du nombre d'injecteurs ou au travail efficace des associations de terrain qui arrivent à convaincre les utilisateurs de drogues d'utiliser du matériel stérile pour éviter la transmission d'infections.

    La subvention de 2018-2019 a déjà été accordée à l'ASBL pour le même montant que l'année précédente. Il n'est pas prévu d'intervenir auprès de la Ville de Namur.

    En ce qui concerne la création d'une nouvelle salle de consommation, je n'ai reçu aucune demande dans ce sens de la Ville de Namur. Pour assurer son bon déroulement, ce type de projet doit d'abord être soutenu par la Ville et faire l'objet d'un consensus au niveau politique, sécuritaire et sanitaire.