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La punaise diabolique

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2018
  • N° : 41 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 25/10/2018
    • de DENIS Jean-Pierre
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
    Les espèces invasives n’ont de cesse de venir s’établir sur nos terres. La dernière en date est la punaise diabolique. D’origine asiatique, cette punaise est particulièrement active, se reproduisant 2 fois par an, et fait des ravages considérables dans les vergers, là où elle est déjà présente. Sa présence est déjà attestée en Suisse depuis 2007, en France depuis 2015 et plus récemment en Flandre. Ce n’est donc qu’une question de temps avant qu’elle n’arrive en Wallonie d’autant que les projections de leur expansion sont très alarmantes. Selon Stéphane Claerebout du Cercle des naturalistes de Belgique, on peut s’attendre à ce que les populations explosent dans les dix prochaines années. L’enjeu est donc de taille pour nos producteurs de pommes et de poires, quand on connaît la voracité de ces insectes. En Italie, les dégâts sur la production de fruits se comptent déjà en millions d’euros.

    Quelles mesures sont-elles envisagées afin d’éviter autant que faire se peut l’implantation durable de la punaise asiatique sur le sol wallon ?

    Quel degré de priorité donne Monsieur le Ministre à cette menace pour notre biodiversité et nos agriculteurs ?

    A-t-il déjà dessiné les grandes lignes d’un plan d’action pour lutter contre ce nuisible ?

    Le recensement paraît déjà être la première étape quand on veut s’attaquer au problème. Y a-t-il des campagnes prévues en ce sens par les pouvoirs publics ?

    Bref, quelle est sa réaction face à cette menace de la punaise diabolique ?
  • Réponse du 14/11/2018
    • de COLLIN René
    Deux adultes de punaise diabolique, Halyomorpha halys (Stal, 1855), ont été découverts en Belgique, le premier capturé à Soignies (Province de Hainaut) en 2011 et le second photographié à Saint-Nicolas (Province de Flandre-Orientale) en 2017. Il s'agit des premières mentions de cette espèce dans notre pays. Elle est capable de résister au climat local et on peut donc s'attendre à ce qu'elle s'implante tôt ou tard chez nous.

    Elle est polyphage et phytophage, originaire de l'Asie orientale, et est devenue invasive dans une grande partie du monde (Asie centrale, Amérique du Nord, Australie, Europe). L'espèce est actuellement connue de 26 États membres européens.

    Les voies d'introduction sont multiples, mais les transports (en particulier les transports fluviaux et maritimes) constituent des axes de dispersion majeurs qu'il semble difficile de contrôler dans un contexte de mondialisation du commerce et des échanges.

    C'est un ravageur important des cultures fruitières (jusqu'à 100 % des fruits dépréciés), mais aussi d'autres cultures, l'insecte étant très éclectique.

    Le système général de suivi des espèces (Département de l'étude du milieu naturel et agricole, Centre de recherche agronomique, Observation.be) devrait nous permettre de détecter l'arrivée de l'espèce.

    La lutte s'annonce difficile dès lors que l'espèce est libérée dans la nature. Des recherches sont en cours dans les pays où l'espèce est présente (pièges avec phéromones, insecticides ... ), mais il n'y a malheureusement pas de solution miracle à ce jour.