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La valorisation du bois abîmé en Wallonie

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2018
  • N° : 42 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 25/10/2018
    • de WAROUX Véronique
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
    Nos forêts wallonnes sont actuellement attaquées par les scolytes et le bois perd donc de sa valeur. Ce bois abîmé ne peut plus être valorisé par une filière de haute valeur ajoutée, et risque de pourrir sans utilisation utile.

    La question de la valorisation de ce bois via nos centrales biomasses belges s’est posée parmi les propriétaires privés de forêts attaquées. Il a été estimé que celles-ci pourraient produire jusqu’à 260 MW avec l’ensemble du bois belge abîmé.

    Cependant la législation en vigueur n’est pas suffisamment souple pour rendre cela possible. En effet, en Flandre, la centrale ne prend pas de bois belge, car le soutien public du même type que les certificats verts en Wallonie n’est accordé que si les bois sont importés et n’ont pas le potentiel d’être utilisés par une industrie locale. Au niveau de l’Office économique wallon du bois aussi apparaissent des réticences, afin de ne pas déstabiliser la chaîne de production.

    Or, nous sommes ici face à une situation exceptionnelle puisque le bois en question ne peut faire l’objet d’une valorisation à haute valeur ajoutée. Dans ce contexte, l’importation de bois étranger, avec un coût économique et écologique supérieur, pour alimenter nos centrales biomasses belges, a encore moins de sens que d’ordinaire.

    Une solution peut-elle être mise en place pour accorder aux propriétaires de forêts la possibilité de transformer ce bois attaqué ?

    Monsieur le Ministre a-t-il eu des contacts à ce sujet avec son homologue flamand ?

    Quelles sont les options pour une valorisation énergétique en Wallonie ?
  • Réponse du 20/11/2018
    • de COLLIN René
    L’Office économique wallon du bois a rencontré il y a quelques jours les représentants de la centrale biomasse des Awirs. Il est apparu au cours de cet entretien que la valorisation des bois scolytés en énergie pour cette centrale n’est pas à l’ordre du jour.

    Pour la bonne information de l’honorable membre, je tiens à porter à sa connaissance quelques-uns des éléments techniques qui entrent en jeu :
    - les Awirs utilisent des pellets de qualité industrielle, alors que les unités de production de pellets wallonnes sont configurées pour la production de pellets domestiques ;
    - le coût du combustible est bien entendu fondamental dans ce genre de négociation. Les importations étrangères sont pour des raisons techniques et de marché plus avantageuses actuellement ;
    - l’approvisionnement se fait sur base de contrats. Il n’est pas aisé de rompre ceux-ci ;
    - contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, l’impact environnemental des pellets étrangers est bien souvent moindre. En effet, l’approvisionnement des Awirs se fait essentiellement par bateau jusqu’aux portes de l’usine. La mobilisation des bois scolytés wallons à des fins énergétiques se ferait quant à elles exclusivement par camions, ce qui engendrerait vraisemblablement un impact environnemental supérieur.

    Ces éléments sont bien entendu les mêmes pour les centrales biomasses situées en Flandre.