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Les véhicules autonomes et la sécurité routière

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2018
  • N° : 134 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 26/10/2018
    • de BALTUS-MÖRES Jenny
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings
    Au cours des prochaines semaines, des voitures autonomes seront testées sur les différentes routes du pays. Pour beaucoup de citoyens, ce concept relève encore de la science-fiction, mais la réalité semble de plus en plus proche.

    Le Ministre fédéral de la Mobilité semble être très enthousiaste quant à l'arrivée de ces véhicules. En effet, selon lui, la Belgique doit être très active dans le développement des technologies, dans l’établissement de standards et dans la sécurité routière.

    C’est pour cela que le système de transport intelligent ITS a été conclu entre l’autorité fédérale et les différentes Régions. Un code de bonnes pratiques a également été mis en place pour les essais de véhicules ne contenant pas de conducteur sur route.

    L’impact des véhicules autonomes en termes de sécurité routière ne peut être que positif selon les spécialistes. En effet, la grande majorité des accidents, à peu près dans huit cas sur dix, sont dus à une erreur humaine.

    Des tests de ces véhicules seront-ils programmés sur les voiries wallonnes ?
    Dans la positive, passeront-ils principalement sur le réseau autoroutier, secondaire ou communal ?

    Est-ce que des modifications, en termes de sécurité routière, ont-elles dû être effectuées pour rendre ces tests possibles ?

    Enfin, j’aimerais savoir si la DGO1 ainsi que l’AWSR travaillent sur cette thématique.

    Est-ce le cas ?

    Des réflexions ont-elles lieu ?
  • Réponse du 21/11/2018
    • de DI ANTONIO Carlo
    Les véhicules automatisés représentent une solution d'avenir pour améliorer la mobilité et la sécurité routière. En effet, ils pourraient contribuer à diminuer les émissions nocives et la congestion du trafic. De plus, le facteur humain à l'origine de nombreux accidents de la route sera supprimé. Les risques de sortie de route, de collisions par l’arrière ou par le côté seront fortement diminués, voire totalement écartés.

    Toutefois, la mise au point de pareille technologie nécessite d'acquérir de l’expérience en conditions réelles sur les routes publiques.

    Afin d’encadrer ces expérimentations, un Code de bonnes pratiques détaillant de nombreuses recommandations pour les organismes qui souhaitent effectuer des tests en Belgique avec un chauffeur ou un opérateur à bord a été adopté en 2016. Outre ce Code, un arrêté royal du 18 mars 2018 insère une disposition dans le Code de la route autorisant le Ministre fédéral de la Mobilité ou son délégué à déroger de manière exceptionnelle et limitée dans le temps à n'importe quelle règle contenue dans ledit Code.

    Ainsi, depuis le 1er mai, date d’entrée en vigueur de cette disposition, n'importe quel système de véhicule automatisé est susceptible d'être testé en Belgique. Cela signifie concrètement que, si le Ministre fédéral l'autorise, un véhicule pourra circuler de manière totalement autonome sur la voie publique, avec seulement un opérateur surveillant à distance depuis une salle de contrôle.

    En Wallonie, mon département participe activement aux expériences de véhicules autonomes menées à Han-sur-Lesse et à Waterloo, notamment, et ce pour ce qui concerne notamment la compatibilité de la signalisation et de l’infrastructure aux exigences des tests. Mon département prête aussi assistance à nos différents partenaires que sont la Police et les autorités locales vu que les tests se déroulent aussi sur des voiries communales.

    Différents points y ont été étudiés :
    - le changement de priorité au carrefour,
    - l’organisation du stationnement,
    - des signaux de préavis pour la présence du shuttle,
    - le changement de régime de vitesse,
    - les arrêts d’embarquement et débarquement,
    - le trajet du véhicule,
    - les zones de manœuvre,

    Au-delà de ces expériences locales, l’administration des routes et la SOFICO, dans le cadre du déploiement de la stratégie ITS et du dossier PEREX 4.0, travaillent sur les véhicules connectés et les C-ITS (ITS coopératifs) qui englobent des échanges de données au travers de technologies de communication sans fil entre véhicules et entre les véhicules et l’infrastructure. Il s’agit d’un déploiement progressif qui démarre avec l’échange de signalements d’accidents, de chantiers, d’obstacles…

    Les C-ITS sont considérés comme un premier jalon pour assurer la sécurité et la bonne intégration des véhicules autonomes dans l’environnement global des réseaux de transport. La sécurité des échanges des services C-ITS établit la base pour la sécurité des communications pour les niveaux plus élevés de l’automatisation.

    La SOFICO participe au travers d’un partenariat à la plateforme européenne C-Roads qui réunit les États membres et les gestionnaires de voirie pour travailler au déploiement harmonisé et interopérable des C-ITS en Europe.
    L’administration des routes est également présente au sein de la STRIA CAT team [Strategic Transport Research and Innovation Agenda – Connected and Automated Transport], initiative de la Commission européenne.

    Enfin, l’administration des routes participe au travers d’un groupe de travail Benelux au projet truck platooning dans lequel plusieurs camions sont équipés de technologies intelligentes d’aide à la conduite et communiquant mutuellement. Cela permet de former un peloton de camions dirigé par le camion de tête tandis que les camions à l’arrière réagissent aux mouvements du premier camion.

    Quant aux enseignements à tirer de ces premiers tests sur le territoire wallon, ces derniers apparaissent satisfaisants. Ainsi, d’un point de vue technologique, sur le site des grottes de Han, la navette autonome a transporté plus d’un millier de personnes en un mois, et bien sûr, aucun accident n’est à déplorer. Le véhicule roulait en moyenne à 12 km/h, et il a été constaté qu’une pluie battante n’empêche pas les capteurs de se montrer efficaces.

    Comme pour le minibus mis en fonction sur le site du champ de bataille de Waterloo, un opérateur doit se trouver en permanence dans le véhicule.

    Le parcours de Braine-l’Alleud, entre la butte du Lion et la ferme d’Hougoumont, est plus long (2,4 km) et plus technique. Il passe aussi sous des arbres où le guidage par GPS n’est pas possible, et ce sont les capteurs Lidar qui prennent le relai.