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La pénurie de chauffeurs de poids lourds

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2018
  • N° : 29 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 30/10/2018
    • de BALTUS-MÖRES Jenny
    • à JEHOLET Pierre-Yves, Ministre de l'Economie, de l’Industrie, de la Recherche, de l’Innovation, du Numérique, de l’Emploi et de la Formation
    Selon les associations de transporteurs, il manquerait entre 5 000 et 8 000 chauffeurs poids lourds en Belgique avec une estimation maximale fixée à 2 500 transporteurs pour la Région wallonne. Cette pénurie se constate depuis plusieurs années et semble s’aggraver d’année en année puisque le nombre de demandes est en augmentation et que de nombreux départs à la retraite ne sont pas compensés. Cela risque de perdurer puisque la Febetra estime que plus de 40 % des chauffeurs poids lourds sont âgés de plus de 50 ans.

    Malgré des horaires sortant de l’ordinaire, des difficultés de compatibilité entre la vie professionnelle et la vie privée, ainsi qu’une image souvent qualifiée de « peu reluisante », ce secteur attire de nombreux chercheurs d’emploi puisque pour les formations dans ce secteur il y a des délais d’attente allant jusqu’à six mois.

    Afin de réduire ce délai et de répondre au manque de formateurs, des procédures de recrutement ont eu lieu au sein du FOREm.

    Monsieur le Ministre peut-il m’indiquer si cette procédure de recrutement est terminée ?

    Quels en sont les résultats ?

    Constate-t-on déjà une baisse du délai d’attente ?

    Une autre difficulté constatée est l’insertion durable au sein du secteur. Il a été estimé que seul un stagiaire sur deux formé avec succès a pu s’intégrer dans le secteur en 2015. Cela a-t-il évolué depuis ?

    Il est important dès lors de valoriser l’accès à ce secteur tout en maintenant la qualité des formations proposées. Monsieur le Ministre semble se diriger vers des plans formation-insertion ainsi que des incitants financiers en cas de réussite de la formation dans ce secteur.

    Des mesures complémentaires sont-elles à prévoir à court ou à long terme ?
  • Réponse du 22/11/2018
    • de JEHOLET Pierre-Yves
    Concernant la dernière procédure de recrutement de formateurs, elle s’est clôturée en octobre et les quatre lauréats ont reçu leur proposition d’affectation début novembre.

    Cependant, ces quatre lauréats ne comblent pas les besoins rencontrés par le FOREm. Dès lors, une nouvelle procédure de recrutement a été lancée dès le 30 octobre, en collaboration avec le Fonds sectoriel. Elle devrait se clôturer en mars 2019.

    Conscient du problème causé par ces délais de recrutement, j’ai soumis au Gouvernement wallon du 25 octobre un projet d’arrêté du Gouvernement wallon visant à instaurer une deuxième filière de recrutement de formateurs au FOREm. Cette deuxième filière permettra au FOREm de constituer des réserves spontanées de candidats et de les activer plus rapidement en cas de besoin.

    Concernant le délai d’attente pour les stagiaires, il reste long, particulièrement dans la région de Namur. Pour y pallier, le FOREm active des solutions à court terme :
    - le renforcement de la collaboration avec l’enseignement de promotion sociale : ouverture de sessions supplémentaires ;
    - la recherche de dalles de manœuvre à louer pour effectuer les formations pratiques ;
    - la promotion du recours au PFI transport.

    Des actions à moyen terme sont également envisagées :
    - le recours à la sous-traitance de la formation théorique et la mise en place de modules de formation en ligne ;
    - l’extension de la dalle de manœuvre du centre de Mornimont.

    Concernant l’insertion durable au sein du secteur logistique et transport, une analyse effectuée par le Fonds sectoriel et portant sur les stagiaires ayant obtenu leur permis en 2017 relève des taux d’insertion dans le secteur aux alentours de 50 %. Ce résultat est à nuancer sachant que les emplois décrochés en intérim n’ont pas été pris en compte alors qu’ils représentent 73 % des offres d’emploi pour le métier de chauffeur poids lourds.

    Les efforts doivent être poursuivis pour faire connaître ce secteur et ses réalités, notamment auprès des jeunes. En ce sens, le FOREm et le Fonds sectoriel réfléchissent à la possibilité de recruter des formateurs accompagnateurs dont la mission sera de promouvoir les stages, les PFI et l’insertion dans le secteur. J’attends également du FOREm qu’il renforce la mobilisation de l’ensemble des demandeurs d’emploi vers les métiers en pénurie du transport : incitant+, actions coup de poing pénuries, mardis d’avenir, job days, tous ces leviers doivent être boostés.