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La destruction des bernaches du Canada en Wallonie

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2018
  • N° : 48 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 30/10/2018
    • de MOUYARD Gilles
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
    La population des bernaches du Canada en Wallonie connaît une expansion géographique importante, engendrant des nuisances sur notre environnement là où elles prolifèrent.

    Cette espèce est classée comme « gibier d’eau » en Wallonie. De ce fait, elle ne peut être chassée que du 1er août au 15 mars (arrêté du Gouvernement wallon du 12 mai 2011). Toutefois tout au long de l’année, elle peut faire l’objet d’acte de destruction en cas de nuisance (arrêté du Gouvernement wallon du 18 novembre 2011) moyennant une autorisation préalable.

    Quelle est l'analyse de Monsieur le Ministre de la situation ?

    Pourrait-il faire le point sur les populations des bernaches du Canada en Wallonie ?

    Observe-t-on encore des points noirs ?

    Pourrait-il faire le point sur le nombre de bernaches du Canada euthanasiées au cours des dix dernières années ?

    Quelles sont les causes invoquées lors des demandes d’autorisation de destruction des bernaches du Canada ?
  • Réponse du 23/11/2018
    • de COLLIN René
    La population de bernache du Canada est évaluée à travers deux inventaires annuels :
    - le Dénombrement hivernal des oiseaux d'eau (DHOE) mené par Aves ;
    - le comptage en période de mue réalisé par l’Institut royal des sciences naturelles de Belgique (IRScNB).

    En janvier 2018, le DHOE a répertorié 3 730 individus. Sur cette base, un calcul de tendance permet d’estimer la population à 7 000 individus. La bernache du Canada est ainsi l’oiseau d’eau le plus commun après le canard colvert. Un léger recul est observé ces deux dernières années. En Haute-Meuse en période de mue, le nombre d’individus dénombrés en 2018 a été de 1 389 et est en net recul par rapport à 2016 (-19 %). Des points « noirs » sont encore observés notamment en Ourthe-Amblève, en Basse-Meuse ou sur de grands plans d’eaux.

    Au niveau de la gestion, trois types d’actions sont menées :
    - la stérilisation des œufs ;
    - le tir en période de chasse ;
    - des opérations de capture - euthanasie.

    La stérilisation des œufs est opérée par le Département de la nature et des forêts (DNF) de manière intensive sur les îles mosanes (de la frontière française à l’écluse d'Andenne) depuis 2012. En 2018, 995 œufs provenant de 206 nids ont été stérilisés. Au total, depuis 2012, le DNF a stérilisé 11 755 œufs en Haute-Meuse. Cette action permet de diminuer la pression de broutage et d’eutrophisation durant l’été et freine la croissance de la population.

    Le tir d’individus en période de chasse est estimé à environ 1 600 individus en 2016, chiffre en légère augmentation par rapport à 2015. Ce sont les conseils cynégétiques « petit gibier », situés principalement au nord du sillon Sambre-Meuse qui sont les plus actifs.

    Enfin depuis trois ans, le Département de la nature et des forêts et celui de la ruralité et des cours d’eau organisent des opérations de capture-euthanasie comme réalisées en Flandre depuis plusieurs années. Ces opérations sont menées sur des sites de mues de grande importance en collaboration avec les acteurs locaux impliqués. En trois années de gestion, 2 048 individus ont été euthanasiés (10 opérations). Ces actions visent à prévenir des dommages importants aux cultures ou dans l'intérêt de la faune et de la flore (en ce compris les espaces verts), conformément à la base légale en vigueur.

    En conclusion, il est important de souligner, comme les études scientifiques l’ont démontré, que c’est la combinaison des différentes actions qui permet d’atteindre un résultat. Pour avoir une influence durable sur la population, ces actions combinées doivent se poursuivre pendant encore quelques années.