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Les conséquences de la peste porcine africaine sur la commercialisation du gibier belge

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2018
  • N° : 50 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 06/11/2018
    • de PUGET André-Pierre
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
    La peste porcine africaine semble pousser la grande distribution à s’approvisionner davantage à l’étranger pour offrir suffisamment de gibier aux consommateurs.

    Ainsi, l’enseigne Colruyt a précisé cette semaine qu’aucun gibier belge n’était actuellement disponible.
    Cette décision du groupe a été justifiée en raison de l’impossibilité de se procurer le volume nécessaire de marchandises en Belgique seulement.

    D’autres enseignes de grande distribution telles que Delhaize ou Carrefour sont également habituées à cette situation, important leur viande de nombreux pays européens, notamment de la Pologne, qui a été pointée comme foyer infectieux de la peste porcine.
    Ces enseignes soulignent toutefois que toute leur viande est conforme aux exigences de qualité et provient de régions sûres.

    En outre, elles se défendent en disant que peste porcine ou non, elles ont toujours dû s’approvisionner à l’étranger pour la simple et bonne raison que la demande de gibier en Belgique est plus élevée que ce que la chasse belge peut offrir.

    Cependant, le président du Royal Saint-Hubert Club affirme dans Le Soir du 15 octobre que le marché proposé par les chasseurs est amplement suffisant, en tout cas pour ce qui est des sangliers, mais que les enseignes de la grande distribution ne veulent plus de ces sangliers.

    Nous risquons de nous retrouver avec une quantité de carcasses de gibiers dont nous ne saurons que faire, prévoit encore le président du RSHC.

    Monsieur le Ministre a-t-il eu écho de ces faits ?

    Sait-il si les grandes surfaces se dirigent de manière habituelle chaque année vers les pays étrangers pour se fournir en gibier ?

    La situation est-elle différente cette année en raison de la peste porcine africaine ?

    Le gibier belge est-il boycotté plus que de raison ?

    Sait-il si le marché belge en gibier suffit à répondre à la demande ou pas ?

    Enfin, que pense-t-il du risque de se retrouver avec une quantité importante de carcasses de gibiers belges qui resterait invendue ?
  • Réponse du 08/11/2018
    • de COLLIN René
    À ce jour, nous n’avons pas pu mettre en évidence un impact significatif de la peste porcine africaine sur la consommation de viande de gibier, tout particulièrement de la viande de sanglier, et ceci selon les chiffres de la grande distribution. La météo clémente a probablement eu autant d’impact sur la consommation du gibier que la peste porcine africaine.

    Je suis aussi bien informé que 80 % de la viande de sangliers mise sur le marché en Belgique provient des pays de l’Est et est importée sous le couvert des certificats vétérinaires du pays d’origine, sans qu’il ne soit possible, eu égard au principe de la libre circulation des biens et des personnes au sein de la Communauté européenne, d’empêcher ces importations au profit du gibier d’origine belge.

    Je confirme aussi que le Groupe Colruyt a diffusé des informations erronées par rapport à la commercialisation du gibier belge, créant une confusion au niveau des consommateurs potentiels de gibier. J’ai immédiatement réagi et interpellé les responsables de cette enseigne afin que les rectifications nécessaires soient apportées à ces informations.

    Afin de gérer au mieux l’afflux de carcasses de sangliers wallons et leur valorisation, j’ai rencontré les établissements wallons agréés pour le traitement du gibier, ainsi que COMEOS. Je proposerai au Gouvernement wallon d’accorder une aide financière aux établissements agréés pour le traitement du gibier afin de permettre au mieux le stockage de l’afflux de carcasses de sangliers. En outre, j’envisage une campagne de promotion de la viande de sanglier dès le mois de janvier 2019.

    Je précise in fine, qu’effectivement les établissements agréés ne traitent qu’une partie des carcasses de sangliers tirés en Wallonie, l’autre partie étant sans doute livrée directement par les acteurs cynégétiques au consommateur final moyennant attestation d’une personne formée et analyse « trichine ».