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L’abattage à la ferme

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2018
  • N° : 51 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 06/11/2018
    • de BALTUS-MÖRES Jenny
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
    La thématique de l’abattage à la ferme est régulièrement discutée au sein de notre enceinte. Nous sommes passés à une seconde étape à la suite de l’adoption du Code du Bien-être animal où le Gouvernement peut autoriser l’abattage d’animaux sur leur lieu d’élevage selon des conditions particulières, qui sont pour l’instant encore inconnues.

    Cela se reflète en particulier chez les éleveurs de bovins qui ont des petits volumes bien spécifiques dans leur élevage. Ces éleveurs sont demandeurs et souhaitent disposer d’un contrôle sur la mise à mort de leurs bovins.

    Concrètement, trois solutions existent. La première consiste à installer de petites unités d’abattage directement à la ferme. La seconde, qui a un écho particulier en Suède, est l’abattage dans des abattoirs mobiles. La troisième, qui semble avoir la préférence des associations d’éleveurs et de protection des animaux, est le tir au pré.

    Il est clair que les trois solutions, malgré leurs difficultés structurelles, réglementaires et de coût, peuvent être adaptées en fonction des besoins des éleveurs qui sont réceptifs à ces méthodes de mises à mort. Les exemples allemands, suisses et suédois ont montré que cette méthode est tout à fait applicable chez nous.

    Le Gouvernement choisira-t-il ou a-t-il déjà choisi une solution en particulier ou les trois options seront-elles retenues ?

    Des réunions ont-elles eu lieu récemment avec des représentants du Ministre fédéral de l’Agriculture et de l’AFSCA ?
    Ou du moins, seront-elles prévues prochainement ?

    Nature & Progrès a été mandaté et tient le cabinet de Monsieur le Ministre régulièrement informé sur cette thématique, reçoit-il également d’autres signaux d’organisations d’éleveurs bio ou de fédérations d’agriculteurs ?
  • Réponse du 08/11/2018
    • de COLLIN René
    Comme je l’ai mentionné le 1er octobre dernier en réponse aux questions orales de MM. Denis, Arens et Puget sur le même thème, notre énergie doit être aujourd’hui orientée vers des solutions locales de mise en place de petites unités d’abattage à la ferme ou d’unités mobiles. Celles-ci sont envisageables dans le cadre des différentes législations actuelles, comme cela a été confirmé par les représentants de l’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (AFSCA).

    Pour que ces solutions voient le jour, il faut que des opérateurs s’investissent dans des projets dont la rentabilité et le plan financier garantiront la durabilité. Ces opérateurs peuvent être des éleveurs, des coopératives ou des pouvoirs locaux.

    L’appel à projets Halls-relais agricoles que j’ai lancé le 3 septembre dernier représente une opportunité d’aider financièrement ces investissements ; lors d’une séance de présentation de cet appel à projets à Beez, plus de 80 participants étaient présents. Nos organismes d’encadrement tels que le Collège des producteurs ou DiversiFerm, ainsi que mes services restent disponibles pour évaluer toutes les pistes de soutien à ces initiatives.

    La vente de viande directement à la ferme revêt différentes formes.

    Certains éleveurs utilisent les services d’un boucher qui preste dans une salle de découpe et d’emballage et qui prépare les colis selon les souhaits préformulés des clients. Cette formule nécessite peu d’investissements, la viande nue n’étant pas manipulée à la ferme.

    D’autres éleveurs optent pour un service plus complet in situ, ce qui nécessite la présence d’infrastructures spécifiques.

    Les éleveurs peuvent faire appel aux aides aux investissements. À ce jour, 30 dossiers de « Transformation diversification agricole » ont été engagés entre octobre 2015 et juin 2018, dont un tiers concernait la filière viandeuse.

    Dix-neuf dossiers de « Vente directe diversification agricole » ont également été engagés, dont trois concernaient des boucheries à la ferme.

    Deux dossiers de constructions ont été recensés, un avec une salle de découpe et un second avec des locaux de boucherie.

    Les agriculteurs ont droit à 200 000 euros d’aide pour toute la période de programmation (2014 à 2020). Pour chaque investissement, le pourcentage d’aide peut varier de 10 à 40 %. Pour les demandeurs de type Société coopérative de transformation et commercialisation (SCTC), le plafond est de 500 000 euros. Les installations frigorifiques, indispensables pour ces projets, bénéficient d’une majoration de 20 % d’aide.