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Les structures intergénérationnelles et socialement mixtes en Wallonie

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2018
  • N° : 36 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 06/11/2018
    • de LAMBELIN Anne
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative
    L’intergénérationnel au sein des maisons de repos me semble être l’une des clés pour une amélioration du bien-être subjectif des résidents. Il y a diverses manières de mettre en œuvre l’intergénérationnel au sein des institutions, et j’aimerais présenter ici à Madame la Ministre le cas d’une structure particulière.

    L’ASBL Les Trois Pommiers se situe en Région bruxelloise. Elle est à la fois « maison de repos », « maison d’accueil » et « initiative d’habitations protégées ». En clair, cette structure peut accueillir des personnes âgées, des jeunes femmes et leurs enfants en difficulté sociale, et enfin des personnes handicapées. Ce mélange de générations est fortement intéressant puisqu’il permet notamment à chaque personne de s’appuyer sur ses propres forces pour combler les faiblesses des autres cohabitants, qu’elles soient physiques, psychiques, ou liées aux capacités (ainsi, une jeune maman qui ne parlerait que très peu français, et qui se ferait aider dans ses démarches par une résidente de la maison de repos). Chaque difficulté peut ainsi être amoindrie par les actes solidaires des autres groupes d’individus présents dans la structure. L’ASBL insiste sur la création de liens familiaux en son sein, ce qui facilite la réintégration des jeunes mamans et le sentiment d’utilité des plus âgés.

    Un tel projet est innovant, et des initiatives similaires doivent être soutenues au vu des bienfaits qu’elles apportent pour les personnes résidant dans de telles habitations.

    Quel est l’avis de Madame la Ministre sur ce genre de structures ?

    Existe-t-il des initiatives semblables en Wallonie ? Combien ? Où ?

    Soutient-elle, d’une manière ou d’une autre, l’existence et le financement de telles structures ?

    Comment favoriser l’émergence de telles structures en Wallonie ?
  • Réponse du 23/11/2018
    • de GREOLI Alda
    Ce projet est en effet multiple et allie une maison de repos, une maison maternelle et une maison pour personnes en fragilité mentale. L’objectif est de créer des liens intergénérationnels entre ces différents groupes de personnes : les personnes âgées (sans nécessiter de soins particuliers), les personnes en fragilité mentale et les parents (seuls ou non) avec leurs enfants.

    C’est un projet dit innovant qui suit les recommandations de la Commission européenne en vue de favoriser l’innovation sociale. À ce jour, aucun cadre législatif, tant en Wallonie qu’à Bruxelles, ne favorise ce genre de projet. Toutefois, en Wallonie, ce genre d’initiative peut être soutenu par des appels à projets.

    Dans ce cas précis, l’ASBL Les Trois Pommiers bénéficie, pour fonctionner, de différents agréments et financements, notamment via : l’agrément en tant que maison de repos, l’octroi de subsides de la Cocof en tant que maison d’accueil, la reconnaissance en tant qu’initiative d’habitations protégées, ainsi que les subsides de la Région de Bruxelles-Capitale en tant qu’Agence immobilière sociale. Cette pratique de reconnaissance et de financement multiple n’est pas, à ma connaissance, d’application en Wallonie.

    Il existe cependant des maisons de repos agréées qui favorisent ce genre d’échanges, je pense notamment à « l’Auberge du Vivier » à Habay-la-Neuve. Cet établissement est intégré au Centre Saint-Aubain agréé par l’ONE, un service d’aide aux familles accueillant temporairement depuis plus de 60 ans des enfants de moins de 7 ans. Ce projet intergénérationnel entre personnes vieillissantes et enfants a pour objectif d’éviter le détricotage des liens sociaux, les deux espaces étant mitoyens (proximité sans fusion).

    J’aimerais également citer la maison de repos « Le Balloir » à Liège. On trouve aujourd'hui sur le site : un atelier de réinsertion sociale pour mamans en difficulté, une crèche pour tout-petits, un service d'accueil et d'aide éducative pour jeunes, une résidence-services et une maison de repos.

    D’autres structures existent en Wallonie, mais qui sont jusqu’à présent non reconnues par un agrément spécifique et dès lors ne font pas l’objet de contrôles spécifiques relatifs à la qualité de vie des personnes hébergées.

    Pour pouvoir faire émerger ce genre de structures, il est nécessaire que les Ministres et les pouvoirs publics dans leurs différents niveaux de compétence soutiennent des actions intégrées, transversales et globalisées.

    Pour ce faire, je vais être attentive aux répercussions sur le terrain du nouvel article 1er, 39° paru dans le décret du 1er juin 2017 et publié le 18 juillet 2017, décret modifiant le Code wallon du logement et de l’habitat durable. Ledit article mentionnant la définition de l’habitat solidaire comme un « logement disposant d'au minimum un espace collectif et occupé par plusieurs ménages dont au moins un en situation de précarité sociale, disposant chacun d'au minimum un espace privatif, qui sont engagés entre eux, par écrit, dans un projet de vie solidaire à l'exclusion de tout autre logement collectif réglé par une législation particulière ».