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L'écornage des veaux et chèvres

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2018
  • N° : 170 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 06/11/2018
    • de LAMBELIN Anne
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings
    Les Suisses se prononceront bientôt sur un texte issu de l’initiative populaire « pour la dignité des animaux de rente », qui souhaite favoriser la diminution de la pratique de l’écornage contre les vaches et les chèvres.

    Pour le mouvement à l’origine de la proposition, les cornes constituent un organe vascularisé au rôle essentiel pour les animaux : elles leur permettraient de communiquer, de réguler leur température, d’effectuer des soins corporels, et de se reconnaître entre eux. Les vaches et les chèvres auraient donc besoin de leurs cornes pour respecter leur nature physiologique.

    En outre, plusieurs chercheurs suisses ont pointé le caractère douloureux de l’écornage. Cette pratique serait équivalente à une brûlure au troisième degré chez l’être humain. Pour l’Université de Berne, 20 % des veaux souffriraient de douleurs à long terme après une telle procédure. Les animaux soumis à l’écornage souffriraient donc des semaines durant, et ce, malgré les anesthésies locales, la sédation et/ou les anti-inflammatoires.

    En Wallonie, l’écornage est également une pratique courante faite sous anesthésie locale par un vétérinaire et qui a, comme double objectif, la protection du troupeau, mais également celle de l’éleveur contre les blessures physiques.

    Je reste prudente quant à un tel sujet, puisqu'évidemment, je pense aux potentiels dangers que les cornes représentent pour les éleveurs. Néanmoins, j’ai toujours été très sensible au bien-être animal, et les animaux d’élevage doivent également pouvoir bénéficier de toutes les protections possibles face à des pratiques qui pourraient leur causer douleurs et torts.

    Quelle est la lecture de Monsieur le Ministre de l’initiative suisse ?

    Que pense-t-il des positions scientifiques citées ?

    Des discussions ont-elles déjà eu lieu avec le Ministre de l’Agriculture quant à cette thématique ?

    Des solutions alternatives pourraient-elles être mises en place pour éviter l’écornage des animaux ?

    Comment articuler bien-être animal et pratiques d’élevage ?
  • Réponse du 28/11/2018
    • de DI ANTONIO Carlo
    L'initiative suisse poursuit un objectif positif, à savoir « favoriser la diminution de la pratique de l'écornage chez les vaches et les chèvres ».

    Les positions scientifiques évoquées rejoignent les positions scientifiques précédemment reconnues. Les cornes jouent, en effet, un rôle important dans la communication et la définition de la hiérarchie dans un troupeau. A contrario, les cornes sont un réel risque de blessures tant entre les animaux que vis-à-vis des personnes qui leur apportent des soins et les manipulent.

    La législation en la matière, établie par l'arrêté royal du 17 mai 2001 relatif aux interventions autorisées sur les vertébrés, prévoit que :
    - chez les caprins, seule l'ablation des points de croissance des cornes est autorisée, uniquement par thermocautérisation et sous anesthésie ;
    - chez les bovins, une distinction est établie entre l'ablation des points de croissance des cornes, pour laquelle les exigences sont les mêmes que chez les chevreaux, et l'écornage qui n'est autorisé que s'il est nécessaire pour la sécurité et la protection du personnel et des autres animaux.

    Lors de la cautérisation des points de croissance, la douleur consécutive à l'intervention est limitée, contrairement à d'autres techniques. De plus, l'anesthésie et l'analgésie prévues par l'intervention vétérinaire réduisent au maximum cette douleur.

    Aucune discussion à ce sujet n'a récemment eu lieu avec mon collègue en charge de l'Agriculture, dès lors qu’aucune solution alternative à ces pratiques n'est connue à ce jour.