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La présence du loup dans les Hautes Fagnes

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2018
  • N° : 54 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 06/11/2018
    • de STOFFELS Edmund
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
    Suite à une série d’indices qui laissait croire à la possibilité du retour de loups en Wallonie, le Réseau Loup a été mis en place en mai 2017.

    En plus du SPW, le Réseau Loup associe différents partenaires : la Faculté des sciences vétérinaires de l’ULG, des personnes issues de différents milieux naturalistes, des représentants de la chasse, ainsi que des représentants ovins-caprins.

    Ses missions sont la détection et l’analyse d’indices de présence, l’application des procédures standardisées (notamment en cas d’attaque d’ovins ou de caprins) pour la collecte et la validation des données, la centralisation des données, la validation au niveau du SPW et l’échange d’informations, d’expériences avec les régions et les pays voisins.

    R. Collin : « Le loup est une espèce protégée au niveau européen, il ne présente pas de danger pour la sécurité des personnes… ».

    S’il est vrai qu’en général, le loup n’agresse pas l’homme, cela n’empêche pas que l’on doive informer et sensibiliser le public sur la question.

    Comment se comporter correctement lorsque l’on est en présence de loups ?

    Quelles sont les mesures en la matière que Monsieur le Ministre a initiées ?
  • Réponse du 28/11/2018
    • de COLLIN René
    La présence de la rage, la raréfaction des proies sauvages, la présence de cadavres humains lors de famines, épidémies ou guerres ont pu, jadis, favoriser les attaques de loup sur l’homme. Avec la disparition de ces facteurs, les interactions négatives entre l’espèce et l’homme ont drastiquement diminué, voire disparu en Europe occidentale. En parallèle, l’éradication du loup, qui je le rappelle était jusqu’il y a quelques décennies une espèce classée bête fauve au sens de la loi sur la chasse, a rendu l’espèce farouche et extrêmement difficile à observer dans la nature, et ce d’autant que les loups détruits étaient prioritairement ceux responsables d’attaques sur humain.

    Néanmoins, il est vrai que les loups qui vivent dans des paysages dominés par l’homme ont peu à peu appris à s’habituer à sa présence. Cette habituation (en psychologie, l’habituation constitue une forme d’apprentissage. Elle consiste en la diminution graduelle (et relativement prolongée) de l’intensité ou de la fréquence d’apparition d’une réponse à la suite de la présentation répétée ou prolongée du stimulus l’ayant déclenchée) a été renforcée par le fait que le loup est désormais une espèce protégée.

    Le retour d’un grand carnivore dans des régions fortement anthropisées soulève dès lors légitimement de nombreux questionnements de la part de la population, même si la plupart des histoires d’attaque sont indémontrables, voire imaginaires, et donnent une vision totalement exagérée du danger encouru.

    La question de cette cohabitation entre l’homme et le loup reste légitime et sera naturellement abordée dans le plan de gestion sur lequel mon administration travaille actuellement. Ce plan comportera notamment un volet relatif à la communication auprès du grand public, qu’il faudra assurément renforcer et professionnaliser (à travers des conférences, articles scientifiques ou de vulgarisation, formation des guides nature, CRIE,…). Une meilleure connaissance de la biologie de l’espèce ne pourra que rassurer nos citoyens.

    Concrètement, l’attitude à adopter, en cas de rencontre fortuite avec un loup, est de conserver son calme, et de rester debout face à l’animal. Étant de nature curieuse, il est probable qu’il observe quelques instants la personne rencontrée avant de disparaître. Je rappelle que les rares attaques de loup avérées sont de nature défensive ou l’objet d’animaux malades, de rage principalement. Le loup garde ses distances s’il n’est pas agressé ou malade de rage. J’ajoute qu’il est donc important de toujours respecter la loi en gardant les chiens en laisse en forêt, et de prévenir aussitôt le « Réseau loup » pour valider cette observation.