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La pollution des eaux en Europe et en Wallonie

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2018
  • N° : 177 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 06/11/2018
    • de MOUYARD Gilles
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings
    Une étude de l’Agence européenne pour l’environnement portant sur l’eau indique que les eaux des pays de l’Union européenne sont encore trop impactées par la pollution, et ce tant en sous-sol qu’en surface.

    Le constat est là. Malgré les directives européennes sur le sujet l’amélioration serait lente. On constaterait même une très faible évolution des choses depuis la publication des premiers plans de gestions des bassins versants.

    Quelle est l'analyse de Monsieur le Ministre de la situation ?

    Quelle est son analyse des résultats de cette étude ?

    Partage-t-il les conclusions de cette étude ?
    Dans l’affirmative ou la négative pourrait-il justifier sa réponse ?

    Pourrait-il faire le point sur la pollution des eaux en Wallonie tant en sous-sol qu’en surface ?
  • Réponse du 28/11/2018
    • de DI ANTONIO Carlo
    Globalement, les résultats du rapport « état des lieux et pressions 2018 » de l’Agence européenne de l’environnement, qui correspondent aux données officiellement transmises dans le cadre des rapportages relatifs à la mise en œuvre de la directive-cadre de l’eau, sont corrects pour les trois districts hydrographiques de Wallonie : Meuse, Escaut et Rhin.

    Depuis la sortie de la directive-cadre sur l’eau en 2000, la qualité des eaux est évaluée pour l’ensemble du territoire de la Wallonie à l’échelle des masses d’eau (352 masses d’eau de surface et 34 masses d’eau souterraine). Chacune doit atteindre le bon état écologique à l’une des trois échéances fixées par la Directive, à savoir : 2015, 2021 et 2027.

    En Wallonie, comme dans le reste de l’Europe, les principales menaces pour l’atteinte du bon état des masses d’eau sont les obstacles en eau de surface (barrages, canalisation), les pollutions diffuses d’origine agricole et des pollutions plus ponctuelles comme le rejet d’eaux usées sans épuration.

    Le bon état écologique des eaux de surface est guidé par la biologie des cours d’eau via quatre indicateurs, eux-mêmes sous-tendus notamment par la qualité physico-chimique de l’eau. L’atteinte du bon état physico-chimique n’est pas instantanément suivie de l’atteinte du bon état biologique. L’évolution de la qualité écologique des 352 masses d’eau de surface de Wallonie est nettement positive, mais lente, principalement à cause de ce décalage.

    Comme dans les autres États membres de l’Union européenne, les eaux souterraines sont en meilleur état que les eaux de surface. Lors du dernier état des lieux, toutes les masses d’eau souterraine étaient en bon état quantitatif. Du point de vue qualitatif, 20 masses d’eau présentent un bon état, contre 14 qui présentent un mauvais état, principalement à cause de la pression agricole.

    La situation évolue assez lentement à l’échelle de l’ensemble des pays européens. La Wallonie ne déroge pas à la règle. Cette situation résulte du fait que les plans de gestion sont établis par cycles de 6 ans, alors que les effets des mesures prises pour évoluer vers le bon état des masses d’eau, tant de surface que souterraine, prend généralement plus de temps.

    Les nouvelles mesures prises ces dernières années en faveur de la protection de la ressource en eau concernent des thématiques très diverses : réduction de l’utilisation des pesticides, réduction et meilleure utilisation de l’azote dans le secteur agricole, développement des contrats de nappes et de captages, accroissement du montant de certaines taxes, et cetera.

    C’est par l’action combinée de l’ensemble de ces mesures qu’une accélération de l’amélioration de la qualité des eaux wallonnes vers un bon état global devrait être observée.