/

La prolifération d'espèces invasives le long de l'Ourthe à Esneux

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2018
  • N° : 66 (2018-2019) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 07/11/2018
    • de MORREALE Christie
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
    La prolifération d’espèces exotiques invasives, telles que la balsamine de l’Himalaya, la berce du Caucase et la renouée du Japon dans le bassin de l’Ourthe n’est pas une problématique nouvelle. D’année en année, cette invasion met en péril l’équilibre du biotope, notre patrimoine naturel et recouvre les berges de notre rivière, mettant également en danger les utilisateurs comme les randonneurs.

    Depuis 2007, le « Contrat de rivière Ourthe ASBL » participe, avec les services provinciaux et des scientifiques, a une gestion coordonnée de lutte contre les espèces invasives.

    Lors de ma dernière question parlementaire, Monsieur le Ministre évoquait uniquement le problème de la balsamine. En effet, il assurait qu’un objectif d’éradication précoce était assigné aux zones encore épargnées par la balsamine. Ce secteur comprend l’Ourthe occidentale ainsi que certains affluents de l’Ourthe majeure comme l’Eau de Somme, la Marchette, le Martin Moulin et le Néblon. Un objectif d’atténuation a été assigné afin de réduire les densités de balsamines dans les bassins de l’Ourthe orientale et de l’Aisne, sur le tronçon Nisramont-Maboge de l’Ourthe majeure, ainsi que tout au long d’une série de petits affluents situés dans les zones en aval. Ces secteurs sont caractérisés par un faible niveau d’envahissement et la présence de zones naturelles à forte valeur paysagère. Une campagne d’arrachage y est réalisée tous les deux ou trois ans.

    Qu’en est-il de zone de la basse Ourthe et notamment de Comblain-au-Pont et d’Esneux ?

    Quel est le niveau d’envahissement des berges de la basse Ourthe ?

    Enfin, qu’en est-il du niveau d’envahissement par rapport à la berce du Caucase et de la renouée du Japon ?

    Un suivi régulier a-t-il lieu ?

    Comment la prolifération de ces espèces est-elle contrôlée ?

    Des objectifs d’éradication ou tout du moins d’atténuation sont-ils également élaborés ?
  • Réponse du 29/11/2018
    • de COLLIN René
    Concernant la balsamine de l’Himalaya, la situation n’a pas évolué depuis la réponse apportée le 29 mai dernier. Comme expliqué, les actions de lutte sont menées en priorité sur les zones peu envahies. Sur la Basse-Ourthe (Esneux), il est trop tard pour agir efficacement et éliminer complètement l’espèce. La situation de la renouée du Japon est similaire, avec un degré d’envahissement important sur la Basse-Ourthe. Il est actuellement impensable d’éradiquer la renouée du Japon avec les techniques de lutte actuellement disponibles. Un ensemble de bonnes pratiques a été mis au point par l’administration, afin d’éviter la dispersion de cette espèce et proposer une série de technique d’atténuation aux gestionnaires.
    (http://biodiversite.wallonie.be/fr/les-renouees-asiatiques.html?IDC=6234).

    Depuis 2012, un plan de lutte contre la berce du Caucase a été mis en place pour tenter d'enrayer sa progression en Wallonie. Le Service public de Wallonie (SPW) intervient sur les populations situées sur le domaine régional, les Provinces agissent le long des cours d’eau de 2e catégorie et les communes le long des voiries communales et des cours d’eau de 3e catégorie. Certaines communes interviennent également chez les privés. Les contrats de rivière apportent également une aide appréciable dans la coordination de la lutte contre la berce du Caucase.

    Un travail de recherche des plantes exotiques, et notamment de la berce du Caucase, a été réalisé par la Région wallonne et ses partenaires. Un portail consacré (http://biodiversite.wallonie.be/berce) centralise les observations, mais également les actions de gestion et de lutte menées sur les populations détectées. La distribution détaillée de la berce du Caucase en Wallonie peut y être consultée.

    Plus particulièrement, 13 populations de balsamine sont localisées sur la commune de Comblain-au-Pont et 36 sur la commune d’Esneux. Les populations de Berce sur le territoire concerné sont relativement faibles (49) et sont généralement constituées d’un faible nombre d’individus (41 populations composées de moins de 10 individus). La situation de la berce du Caucase est donc beaucoup moins problématique que celle rencontrée pour la balsamine de l’Himalaya ou la renouée du Japon. On notera toutefois la présence de sept populations de moyennes importances (entre 10 et 100) ainsi qu’un site à Comblain-au-Pont où près de 1 000 individus ont été éliminés. Les populations ont fait l’objet de 106 actions de gestion réalisées par la Région wallonne et ses partenaires depuis 2006.

    Sur les 49 populations de berce détectées, 22 ont été éradiquées avec certitude, huit sont en cours de gestion et 19 sont dans un état incertain. Entre un tiers et la moitié des populations situées le long des cours d’eau (12/26) et des voiries (6/16) ont été éradiquées. Il est en revanche très difficile de détecter et de gérer les populations sises sur des terrains privés (8). Il est donc important que les communes concernées continuent de relayer l’information entre les citoyens et les gestionnaires afin d’améliorer la lutte contre cette espèce envahissante.

    Notons également que des moyens financiers ont été dégagés par la Région pour lutter contre les grosses populations de berces du Caucase situées hors domaine régional. Parmi la centaine de populations prises en charge en 2018, une des plus remarquables est celle située aux sources de l’Ourthe à Gouvy (30 000 berces enlevées en 2014 … moins de 4 500 en 2018).