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Le renforcement du soutien aux aidants proches

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2018
  • N° : 40 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 08/11/2018
    • de COURARD Philippe
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative
    Madame la Ministre le sait, le bien-être des personnes les plus faibles de notre société m’importe beaucoup. Dans ce cadre, celui-ci se doit d’être assuré par des structures d’accueil adéquates en suffisance et par un personnel de qualité. Cependant, au-delà de la prise en charge professionnelle, des proches et amis jouent également un rôle primordial. Cet entourage est appelé les aidants proches. Au-delà des mots, il faut savoir que ce travail est quotidiennement assumé par 860 000 personnes en Belgique, à savoir presque une personne sur 10 dans notre pays, et ce, majoritairement par des femmes. De plus, ces situations créent des conditions favorables à des épuisements professionnels, psychologiques et sociaux. Ces raisons nous imposent de continuer à engager les mesures nécessaires.

    En 2014, le Gouvernement fédéral s’était évertué à fixer un cadre législatif reconnaissant le statut d’aidant proche. Il s’agissait déjà d’une étape importante dans la pérennisation de leurs actions.

    Cependant, la fédéralisation de notre État a octroyé des domaines de compétences dans cette matière aux Régions. Dans cette perspective, il me revient via l’association Aidants Proches Wallonie qu’une politique coordonnée et efficace pour les aspects matériels et administratifs serait la bienvenue dans notre Région. Par exemple, il pourrait s’agir d’un encadrement législatif par décret qui permettrait de clarifier et de protéger l’ensemble des aidants proches. Pour rappel, au niveau régional, l’action de l’ASBL se situe au niveau de la sensibilisation du grand public, des permanences sociales et psychologiques aux aidants ou encore de contribuer à la formation des professionnels.

    Au nom de ces personnes et associations qui donnent de leur temps pour autrui, que compte mettre en place le Gouvernement afin de mieux coordonner l’aide publique apportée aux aidants proches et ainsi renforcer son efficacité ?
  • Réponse du 23/11/2018
    • de GREOLI Alda
    Le soutien aux aidants proches est bien évidemment au cœur des préoccupations. Face aux enjeux de l’allongement de la vie et à la perte d’autonomie qui va avec, il est important de permettre aux personnes qui le souhaitent de vivre le plus longtemps possible chez elles. Mais qui dit maintien à domicile dit aussi, nécessairement et inévitablement, aide de l’entourage et de la famille, ce qui n’est pas toujours aisé sur le long terme.
    Si nous nous devons de rencontrer les problèmes vécus par les personnes âgées et/ou dépendantes en perte d'autonomie, la situation de ceux qui naturellement leur consacrent du temps nous préoccupe également.

    Dans ces conditions, éviter que les aidants proches ne s’usent et ne s’épuisent pas exige la mise en place de politiques efficientes et la prise en compte de la structure globale lors de la mise en place d’un plan d’aide.

    À ce titre, les prestations d’aide octroyées dans la cadre de l’assurance autonomie pourront être étendues au bénéfice des aidants proches du bénéficiaire, avec pour objectif d’améliorer ou de faciliter l’aide apportée par l’aidant proche à la personne en perte d’autonomie.

    Je suis tout à fait consciente du fait qu’il faut permettre à toutes ces personnes aidantes, qui font un travail remarquable, qui n’a pas de prix, d’obtenir un large soutien de la part des autorités publiques, pour pouvoir s’occuper au mieux de leur entourage dépendant, mais aussi pour pouvoir elles-mêmes vivre plus sereinement.
    J’ai comme objectif de pérenniser le soutien à cette aide importante et utile afin que notre action ne soit pas fragilisée par de simples subsides facultatifs annuels. Toutefois, je ne souhaite pas reconnaître la seule ASBL Aidants Proches. En effet, je suis partisane d’une reconnaissance du cadre d’une procédure globale recouvrant de l’ensemble des associations dans les secteurs de l’Action sociale et de la Santé.
    Rappelons que l’ASBL Aidants Proches a bénéficié d’une subvention de 160 000 euros pour l’année 2017, et vient de solliciter l’octroi d’une subvention de 180 000 euros soit une augmentation de 20 000 euros (+12 %) dans le cadre d’une subvention pluriannuelle.

    À ce jour, aucun projet décret relatif aux aidants proches spécifiquement n’est en cours de rédaction et de facto, aucun projet réglementaire créant une maison d’accueil pour les jeunes aidants proches. Toutefois, l’assurance autonomie permettra la mise à disposition de plus de 3 millions d’heures de services supplémentaires à ce qui est proposé aujourd’hui par les services d’aide aux familles, notamment via le développement de services de garde à domicile, dont l’offre est largement insuffisante actuellement.
    L’octroi de ces services au domicile soulagera non seulement le bénéficiaire direct, mais permettra également aux aidants proches de prendre un peu de répit en s’appuyant sur le savoir-faire et le professionnalisme des services d’aide.
    Nous sommes néanmoins conscients, comme l’ASBL Aidants Proches nous le faisait remarquer dernièrement, que la présence de professionnels n’est pas une condition suffisante pour que l’aidant proche prenne du répit. Il faut que celui-ci développe une certaine confiance envers le personnel des services d’aide et que la communication entre eux soit optimale. C’est pourquoi l’avant-projet de décret prévoit également que les prestations d’aide octroyées dans la cadre de l’assurance autonomie pourront être étendues au bénéfice des aidants proches du bénéficiaire, avec pour objectifs d’améliorer ou de faciliter l’aide apportée par l’aidant proche à la personne en perte d’autonomie ou de lui permettre de prendre un peu de repos à certains moments de la semaine, quand le besoin s’en fait ressentir, en étant remplacé par un professionnel.
    Enfin, la mise en place de l’assurance autonomie pourra être une belle opportunité de communiquer vers les aidants proches et les informer sur les dispositifs d’aide qui s’offrent à eux, en s’appuyant sur les associations existantes ou sur les services sociaux des différents acteurs de l’assurance autonomie.