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Les aéroports wallons

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2018
  • N° : 56 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 12/11/2018
    • de STOFFELS Edmund
    • à CRUCKE Jean-Luc, Ministre du Budget, des Finances, de l'Energie, du Climat et des Aéroports
    La Région souhaite changer le modèle économique des aéroports wallons. Monsieur le Ministre voit les deux aéroports évoluer à des rythmes différents.

    La Région a pour objectif d’aller vers un système qui favoriserait les investissements à plus long terme, principalement les partenaires privés, sur le modèle utilisé à Brussels Airport.

    Les sociétés de gestion des deux aéroports wallons ont quant à elles la crainte d’être mises en concurrence avec des grands groupes aux moyens énormes qui profiteraient des efforts réalisés avant. Et ce avec des conséquences très concrètes : « Il s’agit du point le plus critique pour la société et ses actionnaires qui pourraient, le cas échéant, se voir dépossédés avant terme du droit d’exploitation de l’aéroport qui leur est pourtant octroyé jusqu’au 4 janvier 2041. »

    Brussels South Charleroi Airport ajoute une crainte de capacité financière face à la concurrence de grands groupes internationaux.

    Selon Monsieur le Ministre, on n’échappera pas à la mise en concurrence réclamée par l’Europe et le respect des règles commerciales. Ce sont les sociétés elles-mêmes qui doivent s’appliquer à trouver des solutions aux questions suscitées par leurs actionnaires et leurs clients et aux futurs candidats à en tenir compte.

    Il s’agit là d’une réponse un peu facile face aux inquiétudes exprimées par les aéroports.

    D’une part doit-on suivre aveuglément l’Union européenne lorsqu’elle veut tout privatiser ?

    Quelles sont nos marges face à cette idéologie (car il ne s’agit pas d’une nécessité économique) ?

    D’autre part, est-ce que la crainte des aéroports face à des groupes bien capitalisés lui semble exagérée ?

    Est-ce qu’à la fin, nous ne perdrons pas toute influence sur le devenir des aéroports wallons ?
  • Réponse du 03/12/2018
    • de CRUCKE Jean-Luc
    Comme je le rappelais à l’honorable membre en réponse à ses questions écrites n°6, n°33 et n°41, le secteur aéroportuaire a beaucoup évolué ces dernières décennies sous l’impulsion du droit européen. Les activités d’un aéroport sont considérées dorénavant comme étant des activités de nature économique et les aéroports eux-mêmes des entreprises soumises au droit de la concurrence.

    Il ne s’agit nullement de suivre aveuglément les directives, mais plutôt de se prémunir d’un éventuel autre jugement tel que celui qui a été appliqué à l’encontre de l’aéroport de Charleroi.

    Comme je lui précisais également en réponse à sa question n°41, il conviendra d’adapter le futur modèle de gestion de nos aéroports, tout en préservant un juste équilibre entre privatisation et présence du public. Il n’est nullement question de privatiser l’ensemble des infrastructures.

    Cette transition vers un nouveau modèle est une nécessité économique notamment à l’égard de l’aéroport de Liège quant à l’échéance de 2041. Il n’est plus possible pour la société de gestion de contracter un bail emphytéotique avec un sous-traitant au regard du laps de temps restant, inférieur à la durée minimum de 27 ans.

    Ce dossier très sensible doit être traité avec toutes les précautions d’usage. L’objectif premier est de permettre à nos aéroports de grandir grâce à un modèle fiable qui pérennisera leur développement et leur permettra surtout de rester concurrentiels. Cela reste ma priorité.