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La viande de sanglier

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2018
  • N° : 72 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 12/11/2018
    • de STOFFELS Edmund
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
    Ce qui est assez incroyable, c'est que 80 % des sangliers consommés chez nous sont importés des pays de l’Est. En plus, les marchands de gibier des pays de l’Est imposent dans leur contrat d’acheter trois sangliers pour un cervidé.

    En 2017, les chasseurs ont tué entre 25 000 à 30 000 sangliers en Wallonie. Et pourtant les sept ateliers agréés n’ont traité que 12 000 à 15 000 carcasses.
    Que sont devenues les autres ?

    Faudrait-il penser à donner une prime « sanglier » aux ateliers de découpe, les obliger à les reprendre tous, même s’il faut détruire les invendus ?

    Monsieur le Ministre a-t-il évoqué cette question au Conseil supérieur de la chasse ?

    Imaginons que les chasseurs fassent « grève » en 2019, comment pourra-t-on réglementer les populations de sangliers ?
  • Réponse du 28/11/2018
    • de COLLIN René
    Le problème de l’écoulement de la venaison des sangliers tirés sur notre territoire est bien réel et a d’ailleurs été soulevé par les chasseurs au début de cette année à l’occasion de la prolongation de la chasse en battue du sanglier en janvier et en février 2018.

    Cette situation va encore se dégrader du fait de la crise liée à la peste porcine africaine. D’une part, on craint en effet un impact négatif sur la demande des consommateurs en sangliers. D’autre part et surtout, on va devoir réduire largement notre population de sangliers pour pouvoir lutter plus efficacement contre la propagation de la maladie si celle-ci devait s’étendre, ce qui va nécessiter des prélèvements importants.

    Conscient de cette situation, j’ai proposé au Gouvernement wallon le 8 novembre dernier d’accorder un soutien financier aux ateliers de découpe pour qu’ils puissent faire face à cet afflux plus important de venaison à traiter. Ce soutien se justifie par :
    - la nécessité de mobiliser leurs ressources humaines et d’envisager même de nouveaux recrutements ;
    - l’élargissement de leur période d’activités ;
    - la mise en œuvre de procédures de biosécurité lors du ramassage des carcasses de sangliers ;
    - l’augmentation de leur capacité de stockage par des investissements complémentaires.

    Ma proposition a été suivie par le Gouvernement. Il est évidemment essentiel que les ateliers de découpe acceptent les sangliers tirés, sans quoi le risque d’abandon massif dans le milieu forestier des animaux tirés est bien réel, ce qui aggraverait encore le risque sanitaire.

    En acceptant de reprendre tous les sangliers tirés, les ateliers de découpe participent donc à la lutte contre la peste porcine africaine et assurent à ce titre une mission d’intérêt économique général au sens de l’article 1er du Règlement européen (UE) n°360/2012 de la Commission du 25 avril 2012 relatif à l’application des articles 107 et 108 du TFUE (Traité sur le Fonctionnement de l’Union européenne) aux aides de minimis accordées à des entreprises fournissant des services d’intérêt économique général (S.I.E.G.).

    En contrepartie, les ateliers de découpe agréés ont pris l’engagement d’accepter l’entièreté des carcasses de sangliers exclusivement prélevées en Région wallonne qui leur sont proposées.

    J’estime donc avoir fait le nécessaire afin que les chasseurs ne fassent pas « grève » en 2019, comme semble le craindre l’honorable membre.