Les changements liés à l'utilisation de la technologie "blockchain" par les entreprises exportatrices wallonnes
- Session : 2018-2019
- Année : 2018
- N° : 59 (2018-2019) 1
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Question écrite du 19/11/2018
- de ZRIHEN Olga
- à JEHOLET Pierre-Yves, Ministre de l'Economie, de l’Industrie, de la Recherche, de l’Innovation, du Numérique, de l’Emploi et de la Formation
En effet, dans le cadre des transactions commerciales internationales, où la confiance entre le vendeur et le client est cruciale, on attend beaucoup de la technologie « blockchain ». KBC est l'une des banques pionnières dans ce domaine, notamment via la plateforme we.trade qui se déploie actuellement au niveau international.
Proposer des solutions novatrices qui simplifieraient les procédures administratives est bien entendu avantageux pour nos PME wallonnes.
Monsieur le Ministre a-t-il connaissance de projets pilotes en la matière ?
Les entreprises wallonnes ont-elles déjà été sensibilisées à ces nouvelles pratiques ?
Le cas échéant, sont-elles demandeuses ?
Outre le gain de temps, quels sont les points forts d’une telle simplification ?
Réponse du 13/12/2018
- de JEHOLET Pierre-Yves
La technologie blockchain a de multiples applications, dont la première et la plus connue est de permettre aux utilisateurs de s’échanger de la monnaie virtuelle (cryptomonnaie) sans passer par un organisme financier. Le caractère décentralisé de la blockchain, couplé avec sa sécurité et sa transparence, assure une meilleure traçabilité des produits et services faisant l’objet d’un commerce international.
La blockchain ouvre la voie à un nouveau paradigme de standardisation et de numérisation des chaînes logistiques, et ce dans de nombreux secteurs.
Dans les transports et le commerce international, la mise en place d’une blockchain permettrait de réduire fortement les fraudes et les erreurs, ainsi que les délais de transit et d’expédition. Une expédition internationale de marchandises nécessite aujourd’hui d’être inspectée en moyenne par près de 30 organismes durant son trajet, ce qui, mis bout à bout, représente un coût non négligeable. En outre, le processus repose encore en grande partie sur des vérifications papier, manuelles. S’il manque un document papier lors d’une étape du processus, par exemple à un point intermédiaire, c’est tout un conteneur (ou plusieurs) qui doit rester sur place. La digitalisation du transport maritime international via la blockchain pourrait faire économiser jusqu’à 20 % de son coût total.
Bien évidemment, ces promesses et potentialités ne sont pas exemptes de défis, qu’ils soient économiques, juridiques, de gouvernance, ou encore écologiques. C’est pourquoi l’utilisation de la technologie blockchain, dans le cadre des transactions commerciales internationales, prendra encore du temps. Les entreprises wallonnes devront faire confiance petit à petit à cette nouvelle évolution digitale et apprivoiser ces nouveaux outils.
L’AWEx sensibilise progressivement les entreprises wallonnes à la technologie blockchain au travers de sa participation à de grands salons numériques où cette thématique est abordée, tels que le salon Viva Technology à Paris et le salon Digital Enterprise Show à Madrid. Dans le cadre de ces deux événements numériques mondiaux, l’AWEx procure ainsi aux entreprises wallonnes l’occasion d’aller à la rencontre de conférenciers et sociétés étrangères spécialistes de la technologie blockchain.
Finalement, il faut savoir aussi que les acteurs spécifiquement en charge du numérique en Wallonie ont récemment commencé à assurer la promotion de cette technologie auprès de nos entreprises :
- il y existe une cartographie sur le site de Digital Wallonia qui présente des entreprises offrant des services en lien avec la technologie blockchain ;
- le cluster Infopole TIC a organisé début 2018 un événement de sensibilisation sur la technologie blockchain rassemblant une centaine de représentants d’entreprises ou acteurs de la recherche dans ce domaine.