/

Le niveau d'eau du lac de la Gileppe

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2018
  • N° : 203 (2018-2019) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 19/11/2018
    • de STOMMEN Isabelle
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings
    Le lac de la Gileppe est approvisionné principalement par la Gileppe, rivière des hautes fagnes et le ruisseau de la Louba, issu des hauteurs de Jalhay.

    Une centrale hydro-électrique récupère l'énergie de la chute d'eau qu'il y a entre le point de captage et la vallée (42,9 m) avec un débit moyen de 76 300 m3/jour.

    Depuis 1976, le lac de la Gileppe est à un niveau jamais connu, ce qui suscite l’étonnement et l’inquiétude de la population.

    La sécheresse que nous avons connue ces derniers mois et le manque de précipitations durant cet automne ne sont pas étrangers à ce phénomène.

    Le lac peut normalement contenir 26 millions de m3. Or voici peu, la réserve était estimée à 10 millions de m3, soit 176 jours.

    Monsieur le Ministre pourrait-il rassurer les habitants sur le maintien de l’approvisionnement en eau potable ?

    Qu’en est-il également de l’impact de cette sécheresse sur le bon fonctionnement de la centrale hydro-électrique ?

    Qu’en est-il enfin du niveau des sources de la Gileppe et de la Louba ?
  • Réponse du 10/12/2018
    • de DI ANTONIO Carlo
    Le barrage de la Gileppe crée une réserve d’eau dont les objectifs de gestion sont les suivants :
    - production d’eau potable (au travers de la station de traitement SWDE située à Stembert) ;
    - rétention de crues ;
    - production d’énergie hydroélectrique.

    Le lac est aujourd'hui à un niveau plus bas que le précédent record historique de 2003. La réserve dans le lac est proche de 8 millions m³ d’eau (soit autour de 31 % de la capacité totale du lac), ce qui correspond à plus de 150 jours d’approvisionnement en eau potabilisable.

    La sécurité d’approvisionnement est assurée. En effet, d’autres sources d’approvisionnement, dont le barrage d’Eupen, sont disponibles et connectées.

    En amont, les rivières alimentant le lac (la Gileppe, le Louba et la Soor) ont vu leur débit diminuer, pour se stabiliser aux alentours de plus ou moins 9 000 m³/jour. En aval du barrage, la fourniture d'eau à la station de traitement de la SWDE représente plus ou moins 50 000 m³/jour, à laquelle il faut ajouter la restitution à la rivière (plus ou moins 7 000 m³/jour). Dans ces conditions, le lac perd plus ou moins 48 000 m³ chaque jour, ce qui explique la baisse de niveau observée.

    De plus, des travaux de réhabilitation de l’aqueduc reliant le barrage de la Gileppe à la station de traitement de Stembert ont été menés cette année. Ils ont entraîné une augmentation des volumes sortant du barrage. Ces travaux sont maintenant terminés.

    La centrale hydroélectrique continue à fonctionner pour l’instant, en turbinant l’eau qui alimente la station de traitement, ainsi que la restitution à la rivière. Le rendement des turbines diminue au fur et à mesure de la baisse de niveau du lac et celles-ci pourraient être mises à l’arrêt, faute d’une pression suffisante si le lac descend sous la cote de 279 m. Ceci serait sans impact pour l’alimentation en eau potable, mais pourrait priver le complexe du barrage de son autosuffisance électrique.

    La période de sécheresse que la Wallonie connaît cette année montre, une fois de plus, que l’eau est une ressource précieuse pour notre société. Tout est mis en œuvre pour conforter les réserves, y compris dans le cadre de l’évolution climatique qui verra ce type d’épisode de sécheresse apparaître plus fréquemment.