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Le déclin de la biodiversité

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2018
  • N° : 79 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 19/11/2018
    • de STOFFELS Edmund
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
    Mammifères, poissons, oiseaux, et cetera, le WWF note que sous la pression de l’homme, la terre a vu ses populations de vertébrés sauvages diminuer de 60 % entre 1970 et 2014.

    C’est la terre entière qui est concernée, avec cependant des régions plus particulièrement touchées, par exemple les Tropiques. Rien ne semble mettre un frein à ces disparitions.

    Il y a diverses explications : la perte des habitats avec l’agriculture, l’extraction minière, l’urbanisation, et cetera, qui poussent à la déforestation, à l’épuisement ou l’artificialisation des sols.

    Seulement 25 % des sols sont exempts de l’empreinte de l’homme (10 % en 2050). Il faut encore ajouter, la pollution, la surpêche, le braconnage, les maladies, les espèces invasives le dérèglement climatique, et cetera.

    À mes yeux, un monitoring systématique et exhaustif s’impose au niveau de la Région wallonne.

    Nous devons arrêter de prendre des mesurettes pour des grandes stratégies de sauvegarde de la biodiversité. Nous devons arrêter de confondre les annonces avec les résultats.

    Monsieur le Ministre serait-il disposé à procéder à un véritable monitoring de la situation sur le plan de la biodiversité ?

    Un monitoring qui décrit la situation actuelle et son évolution, qui fera le lien de cause à effet et qui permettra de « mesurer » les résultats des politiques mises en place ?
  • Réponse du 06/12/2018
    • de COLLIN René
    Comme son nom l’indique, la « biodiversité » est éminemment diversifiée. En conséquence, il est impossible d’avoir un monitoring systématique et exhaustif de la biodiversité au niveau de la Région wallonne. L’exhaustivité impliquerait de suivre des milliers d’espèces, sur l’ensemble de la Wallonie, avec des méthodologies adaptées à la diversité éco-éthologique des espèces. Il faut donc opérer des choix. Ces choix sont faits en tenant compte de divers facteurs, dont la faisabilité (méthode, existence de spécialistes, coûts…) et le caractère « bio-indicateur » (représentatif de divers pans de la biodiversité, sensibles aux variations…).

    La Wallonie a la chance d’avoir sur son territoire de très nombreux naturalistes aux compétences diversifiées, actifs depuis plusieurs décennies et qui récoltent et collationnent des observations de terrain. Les données ainsi engrangées servent de base pour cerner l’évolution de la flore et de la faune. Pour stimuler cette activité, la Wallonie soutient financièrement ces associations naturalistes.

    Le Département de l’Étude du Milieu naturel et agricole est chargé d’organiser le suivi de la biodiversité en Wallonie. Outre le travail réalisé par ses propres chercheurs scientifiques, il organise la collaboration avec les associations naturalistes et les milieux universitaires. Le réseau « biodiversité » de base cible des groupes d’espèces, faisant l’objet d’un suivi annuel en collaboration avec des associations qui reçoivent un soutien financier (au total de l’ordre de 500 000 euros par an). On peut citer en exemple les oiseaux Natura 2000, les reptiles, les batraciens, etc.

    L’administration assure également différents réseaux tels que l’inventaire des ressources forestières, le suivi du castor, de l’écrevisse à pattes rouges, des espèces invasives, etc.

    Il y a en outre des états des lieux périodiques qui sortent sous forme d’atlas.

    Plus récemment, en lien avec le réseau Natura 2000, a été mis en place le suivi de l’état de conservation des habitats d’intérêt communautaire dans le cadre de l’article 17 de la Directive Habitats dont le rapportage au niveau européen est prévu pour mars 2019.

    Même si l’on peut toujours mieux, on peut considérer que la biodiversité est relativement bien suivie en Wallonie. La diversité des espèces et des milieux dont on peut suivre la coévolution au cours du temps permet de détecter les grandes tendances, les causes majeures de dégradation, la réponse aux mesures prises.