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Les abattoirs mobiles

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2018
  • N° : 85 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 20/11/2018
    • de BALTUS-MÖRES Jenny
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
    Je me permets de revenir sur une thématique débattue à de maintes reprises ces derniers mois en trouvant une méthode alternative de l’abattage classique.

    En réponse à ma question écrite du 6 novembre sur l’abattage à la ferme, Monsieur le Ministre précise que les nouveaux halls relais agricoles pourraient être une solution pour le financement de l’abattage à la ferme ou d’unités mobiles. Cette évocation a retenu toute mon attention.

    Il va de soi que j’aimerais en savoir davantage sur cette possibilité et sur la manière dont la mise à mort de l’animal s’effectuerait.

    D’après les informations dont je dispose en provenance de l´AFSCA : des unités mobiles, à condition qu’elles soient aux normes, peuvent être considérées comme un abattoir.

    Pense-t-il que l’abattage dans un camion, comme c'est le cas en Suède, serait envisageable en Région wallonne ?

    Je lui avais parlé de cette possibilité lors d’une question précédente il y a quelques mois. Selon lui, en se basant sur une étude de 2012, le contexte wallon semble peu favorable à l’émergence des abattoirs mobiles pour des raisons de rentabilité.

    Quelles sont les difficultés pratiques existantes en Région wallonne qui n’existent pas en Suède ou en Allemagne par exemple, notamment eu égard au fait désormais qu’il est possible que ces unités soient d’une taille moins imposante ?

    Je suis certaine que cela contribuera à la renommée de la viande bovine wallonne pour des raisons gustatives et pour son respect du bien-être animal.

    Selon des experts, la seule solution serait la circulation d’un camion spécialement conçu pour cette pratique. Cette démarche est soutenue par un nombre croissant d’éleveurs.

    Pense-t-il que cela est possible avec une participation ou un soutien des pouvoirs publics ?

    Des réflexions sur ce sujet ont-elles eu lieu avec d’autres instances ?

    Je pense notamment à la province. Quels en sont les résultats ?
  • Réponse du 22/11/2018
    • de COLLIN René
    Comme je l’ai déjà mentionné précédemment, plusieurs législations s’appliquent au fonctionnement d’un abattoir, qu’il soit mobile ou fixe, législations qui ne relèvent d’ailleurs pas de mes compétences.

    En ce qui concerne les normes sanitaires, les contacts pris par mon administration indiquent effectivement qu’elles ne sont pas un obstacle infranchissable au développement d’abattoirs mobiles, même s’il est clair que le Fédéral sera attentif au respect de ces normes sanitaires.

    En ce qui concerne la législation sur le bien-être animal, elle ne comporte pas non plus d’obstacle aux installations mobiles d’abattage pour autant que le gestionnaire soit attentif à respecter les normes en vigueur.

    Concernant la législation environnementale, l’autorisation dépendra de la capacité d’abattage par jour : pour un abattoir fixe pour la production de viandes de boucherie, une production de carcasses supérieure à 100 kilos par jour et inférieure ou égale à 2 tonnes par jour requiert une déclaration de classe 3 à soumettre à la commune, tandis qu’une production supérieure à 2 tonnes par jour requiert un permis d’environnement.

    Pour un abattoir mobile, l’information dont je dispose stipule qu’une déclaration de classe 3 serait nécessaire pour chaque emplacement où stationnerait l’installation. S’agissant de l’établissement éventuel de conditions intégrales pour ce type d’activités, j’invite l’honorable membre à interroger mon collègue, le Ministre de l’Environnement. Il est clair que ces contraintes légales seront dépendantes du choix des activités couvertes par l’abattoir mobile : abattage de volailles, abattage de petits ongulés, abattage de bovins, abattage multi-espèces, nombre de déplacements, volumes de carcasses, et cetera. Ces choix impacteront également la rentabilité de l’installation. Celle-ci est à comparer avec la rentabilité des petites installations existantes qu’il ne faut pas mettre en danger. Elle peut également être comparée à de potentiels nouveaux projets de petits abattoirs fixes afin d’identifier les meilleures solutions au bénéfice des éleveurs impliqués.

    D’après mes informations, les exemples suédois et allemands sont des initiatives privées. Toute initiative privée en Wallonie ne tiendra la route sur le long terme que si elle se fonde sur un plan financier solide. J’aurais tendance à dire que c’est la même condition pour un soutien public : un tel soutien ne pourra être envisagé que sur la base d’un projet concret disposant d’un plan financier solide, garantissant notamment une rentabilité suffisante en termes de capacités d’abattage et de coûts de fonctionnement.