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L'influence de l'alimentation bio sur les risques de cancer

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2018
  • N° : 63 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 22/11/2018
    • de KAPOMPOLE Joëlle
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative
    Une étude publiée dans La Libre Belgique de ce 24 octobre expose que manger bio diminuerait les risques de cancer.

    Même si ce constat doit être vérifié, j’aimerais demander à Madame la Ministre ce qu’elle pense de cette étude.

    Comment pourrait-elle inciter le secteur de la santé en Wallonie à intensifier la consommation d’aliments « bio » ?

    Quelles propositions pourrait-elle négocier avec le secteur hospitalier pour permettre une cuisine « bio » dans les hôpitaux wallons ?

    Quelles synergies compte-t-elle mettre en place avec le secteur agricole wallon et son homologue en charge de cette matière ?

    Quels partenariats peut-elle mettre en place avec la Fédération Wallonie-Bruxelles pour permettre un accès au bio dans les écoles, et partant au balbutiement de l’éducation ?
  • Réponse du 13/12/2018
    • de GREOLI Alda
    Je tiens à préciser que l’étude à laquelle il est fait référence n’établit pas forcément de lien direct entre manger bio et la réduction de cancer. Cette recherche constate dans les faits, une moindre proportion de cancer de deux types chez les mangeurs réguliers de produits bio.

    Plus précisément, l'étude ne trouve de corrélation statistiquement significative que pour le cancer du sein pour les femmes ménopausées, et les lymphomes, notamment le lymphome non hodgkinien. Si cette étude française tient bien compte du fait que les mangeurs de bio étaient, en moyenne, plus riches, moins obèses, moins fumeurs que les autres, elle ne peut rendre compte de facteurs invisibles, environnementaux ou liés au mode de vie, probablement tout aussi importants dans l’apparition de ce type de cancer. Notons encore que cette étude est basée sur des personnes qui sont volontaires et qui autoévaluent leur consommation alimentaire et leur statut de santé. Ce sont là deux biais importants de ce genre d’étude.

    On comprend aisément qu’on ne peut se fonder sur une seule étude, fût-elle scientifique et publiée dans une revue de qualité. Il faut que les recherches sur ce domaine continuent pour mieux connaitre les interactions entre l’apparition de cancer et la consommation d’aliments issus de l’agriculture biologique. En attendant, l'American Cancer Society continue de préconiser de manger des fruits et légumes, bio ou pas.

    Nous sommes bien d’accord avec mon homologue en charge de l’agriculture, sur l’importance de l’accès à une alimentation de qualité pour tous. La collaboration avec les ministres dont les compétences ont un impact sur la santé est au cœur du plan de prévention et de promotion de la santé que j’ai proposé au gouvernement wallon fin novembre.

    Le premier axe de ce plan contient un ensemble de mesures relatives à l’alimentation et à l’activité physique. Il est d’emblée précisé que la notion d’alimentation équilibrée va de pair avec la notion d’alimentation durable. Dans ce sens, une alimentation saine et durable doit « contribuer à protéger et à respecter la biodiversité et les écosystèmes, être culturellement acceptable, économiquement équitable et accessible, abordable, nutritionnellement sûr et saine, et permettent d’optimiser les ressources naturelles et humaines ».

    Sur base de ce plan, les acteurs de promotion de la santé devront œuvrer à l’objectif de diffusion d’une information de qualité en matière d’alimentation et d’activité physique. Le secteur de l’alimentation est typiquement sujet à des informations contradictoires alors que le citoyen a besoin de repères clairs, un peu comme celui de la consommation de cinq fruits et légumes par jour hérité d’une campagne canadienne. Nous soutenons actuellement l’ASBL Question santé, pour son site Internet « mangerbouger.be ».

    Un autre objectif du plan de prévention et promotion de la santé est celui de l’accessibilité à une offre alimentaire de qualité pour tous. Il s’agit, par exemple, comme dans le plan de lutte contre la pauvreté de garantir l’accessibilité et la qualité de l’aide alimentaire. Il s’agit aussi de continuer le travail de certification des maisons de repos qui a été lancé cette année par l’AViQ pour reconnaitre les maisons de repos qui mettent en œuvre des mesures visant à prévenir la dénutrition, fréquente chez les personnes âgées. On songe aussi aux activités d'éducation permanente sur des thèmes touchant la santé, l'alimentation, l'hygiène de vie, la consommation et l’habitat.