Les structures d'accueil intergénérationnel

• Session : 2018-2019
• Année : 2018
• N° : 64 (2018-2019) 1

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• Question écrite du 22/11/2018

  • de LAMBELIN Anne
  • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative
  Les initiatives favorisant l’intergénérationnel dans les maisons de repos ne font que se renforcer et nous pouvons en être ravis, puisque les études scientifiques nous montrent les bienfaits des contacts entre les plus jeunes et le troisième âge. Certaines de ces initiatives sont davantage innovantes que d’autres.
  
  Dans plusieurs pays, des structures pour personnes âgées ont décidé de mettre à disposition d’étudiants des chambres vides, ou des mini-appartements. C’est le cas en France, où le CROUS et les CCAS (centres communaux d’action sociale) de Lyon et Villeurbanne collaborent pour proposer à des étudiants des logements disponibles en maison de retraite. Cela permet de louer des chambres à prix réduit contre 2 à 4 heures de bénévolat par mois au sein de la structure. Les étudiants doivent également appeler le médecin en cas de problème le week-end et en soirée.
  
  Aux Pays-Bas, des projets similaires existent, notamment au « Center Humanitas », une maison de repos qui propose aux étudiants, en échange de 30 heures de travail bénévole par mois, d’être hébergés gratuitement dans les chambres vides du centre. Aux USA également, où la maison de retraitement « Judson Manor » à Cleveland accueille également des étudiants.
  
  En Belgique et en Wallonie, rien de similaire à ma connaissance. Les avantages de tels projets sont pourtant criants : lutte contre l’isolement social des aînés, amélioration du bien-être au sein des maisons de repos, aide financière pour les étudiants précarisés…
  
  Madame la Ministre peut-elle me confirmer qu’aucun projet de ce genre n’existe en Wallonie ?
  
  Que pense-t-elle du développement de telles initiatives ?
  
  Serait-il possible de voir accueillir des étudiants dans les maisons de repos wallonnes comme en France, aux États-Unis et aux Pays-Bas ?

• Réponse du 06/12/2018

  • de GREOLI Alda
  J’ai effectivement pris connaissance de ces divers projets développés dans nos pays voisins et suis entièrement d’accord avec les avantages mentionnés dans la question de l'honorable membre ; ces initiatives sont un véritable Win-Win pour l’ensemble des parties prenantes et mériteraient que l’on en fasse une meilleure publicité.
  
  Pour ce qui est de l’existence de ce genre de projets en Wallonie, je ne peux répondre de manière exhaustive, car ce genre d’informations n’est pas rapporté de manière systématique aux agents en charge de l’Audit et du contrôle des maisons de repos ni aux agents de la Direction des Aînés de l’AVIQ. Cette initiative reste avant tout un libre choix de la part du gestionnaire de l’établissement et se concrétise en dehors de toutes obligations légales. Il existe néanmoins la possibilité, via le prochain rapport bisannuel des établissements d’hébergement et d’accueil pour aînés en Wallonie, de récolter des données plus complètes quant à cette pratique.
  
  L’AViQ a néanmoins relevé ce type d’initiative à la Résidence Val des Seniors à Chanly qui met à disposition de deux étudiants, stagiaires à la maison de repos, une chambre avec salle de bain et possibilité de se restaurer au sein de l’établissement. La direction de cet établissement relate d’ailleurs l’impact positif de cette pratique.
  
  Toutefois, il faut être attentif au cadre réglementaire. En effet, le Code wallon de l’Action sociale et de la Santé stipule qu’une maison de repos est une structure propre à l’hébergement des aînés et qu’aucune autre activité ne peut y être développée. Cela implique donc de devoir réfléchir à comment encadrer et réglementer ce genre de pratique, ce qui pourra être fait quand nous disposerons du rapport bisannuel des établissements d’hébergement et d’accueil pour aînés en Wallonie et des données plus complètes quant à cette pratique.