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L'agriculture bio en Wallonie

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2018
  • N° : 86 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 22/11/2018
    • de KAPOMPOLE Joëlle
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
    Un article de La Libre Belgique de ce 24 octobre publie une enquête qui met en valeur les bienfaits de l’alimentation « bio » sur les cancers. Plus particulièrement, il échet de constater que le « bio » permettrait de diminuer les risques de cancer.

    Ce constat me conduit à demander à Monsieur le Ministre comment il compte négocier avec ses homologues pour lutter contre la dérive européenne ultralibérale permettant l’utilisation de pesticides dangereux pour la santé des Wallonnes et Wallons ?

    Quelles mesures compte-t-il adopter pour intensifier l’agriculture et la production « bio » en Wallonie afin de fortifier les circuits courts et de permettre au plus grand nombre d’avoir accès à une alimentation saine et bénéfique ?

    Compte-t-il mettre en place une synergie avec son homologue en charge de la Santé ?
  • Réponse du 12/12/2018
    • de COLLIN René
    Les pesticides autorisés dans notre agriculture le sont à l’issue d’un processus d’agrément coordonné par l’EFSA (European Food Security Authority) et qui porte sur toute une série de paramètres dont les effets possibles sur la santé (écotoxicologie, effet cancérigène,…). L’agrément de la molécule active est donné au niveau européen et l’autorisation de mise sur le marché des formulations contenant ces molécules est délivrée par les États membres (l’autorité fédérale en Belgique). En outre, ces autorisations sont toujours délivrées pour des utilisations bien limitées et dans des conditions précises. Les exigences imposées aux utilisateurs (phytolicence notamment) et le strict respect des conditions d’utilisation imposées permettent de réduire le plus possible les effets potentiels sur la santé. Toutefois, il convient de rester attentif aux progrès des connaissances relatives à ces substances et d’être réactif en cas de nouvelles contre-indications.

    Le contenu de l’étude publiée récemment est effectivement interpellant. Je laisserai aux experts la tâche de juger de la qualité scientifique de cette étude, sachant qu’une difficulté bien identifiée dans ce type d’étude est que les consommateurs de produits bio ont, en moyenne, des régimes alimentaires plus sains et équilibrés et fument moins que les autres.

    Bien que d’autres études soient nécessaires pour confirmer un lien de cause à effet, les résultats de cette étude encouragent la mise en place de politiques plus vastes, dépassant le cadre de l’agriculture « bio ». Le nouveau Plan environnement-santé mis en place par mon collègue en charge de l’Environnement comprend un axe « Alimentation » qui vise à encourager une alimentation saine, de qualité et respectueuse de l’environnement (aliments locaux, de saison, issus de circuits courts et produits de façon respectueuse de l’environnement). Le développement des circuits courts dans la production agroalimentaire est aussi une priorité de mon action, et j’ai déjà eu l’occasion de décrire les projets en cours dans cette optique, dont le moindre n’est pas le soutien massif à l’installation de halls-relais agricoles via le Plan wallon d’investissements.

    Je soutiens également au travers du Plan stratégique bio le développement des produits biologiques en Wallonie. Les effets de cette politique évalués au travers de l’évolution des chiffres du secteur bio sont très encourageants. Les indicateurs liés aux moyens de production mis en œuvre - superficie agricole certifiée bio, nombre d’animaux - augmentent de façon durable, et le marché n’est pas en reste. La demande en produits bio tend même à augmenter selon une courbe qui reste supérieure à celle de l’offre domestique.

    Le bio n’est plus un marché de niche. Les grandes enseignes s’y investissent, les commerces de proximité continuent eux aussi à se développer. Le contexte dans son ensemble devrait permettre un accès plus aisé aux produits bio à une population de plus en plus large. Je reste néanmoins attentif également à ce que les producteurs, qui s’engagent dans cette filière de qualité, continuent à recevoir une rémunération juste pour leur travail et leurs investissements.