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L'opération "Savez-vous planter des slips ?"

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2018
  • N° : 87 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 22/11/2018
    • de KAPOMPOLE Joëlle
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
    Depuis quelques mois, différentes régions françaises ont souhaité connaître la santé de leurs sols arables.

    Pour ce faire, ils ont utilisé un moyen très simple et assez original : planter un slip en coton bio.

    En effet, enfui dans le sol, le coton bio se dégrade en fonction de la qualité et du nombre de microorganismes faisant vivre la terre… Les terres en bonne santé ne délivrent plus que l’élastique, alors que les sols morts restituent le slip en parfait état…

    Ce moyen permet donc une analyse aisée, peu coûteuse de la qualité des terres arables.

    J’aimerais demander à Monsieur le Ministre, vu la tendance wallonne à limiter les produits phyto, ce qu’il pense d’une telle initiative ?

    Compte-t-il mettre ce genre d’expérience en œuvre en Wallonie ?

    Pourrait-il établir une carte de la qualité des sols ?
  • Réponse du 12/12/2018
    • de COLLIN René
    La méthode de l’enfouissement d’un slip en coton dans un sol afin d’en apprécier l’état biologique est connue de longue date. Toutefois, c’est une méthode purement démonstrative qui ne fournit qu’une information indicative sur l’état d’un sol.

    Cette information est à prendre avec prudence, car la méthode n’a pas de fondement scientifique : elle n’est pas standardisée et fournit des résultats très différents en fonction du moment de l’étude réalisée à un même endroit et en fonction de l’origine des slips (nature du coton, traitement, usure, …). On ne sait pas ce que cette méthode exprime réellement, car la fertilité biologique d’un sol fluctue spatialement et temporellement, en fonction des conditions pédoclimatiques indépendamment des pratiques agricoles.

    Le test du slip relève plus de l’outil de communication que d’un outil de mesure qui permettrait de doser et ensuite, prendre des mesures ciblées et adéquates d’amélioration des sols.

    La biologie du sol est une science extrêmement complexe qui demande des moyens de mesure tout aussi complexes. Il n’existe pas encore de carte de ce type pour la Belgique. Cependant, une équipe de recherche dirigée par M. Bas Van Wesemael de l’UCL va développer ce genre d’outil dans le cadre du projet Carbiosol qui prendra fin en 2019. Ce projet intitulé « Développement d’indicateurs de la qualité biologique et du carbone organique des sols pour l’évaluation de l’état des sols en Wallonie » permettra d’avoir un outil cartographique du carbone organique des sols et une brochure de la qualité biologique des sols agricoles en Wallonie.

    Je pense qu’il est préférable d’attendre les résultats de cette étude plutôt que de se baser sur une méthode qui ne permet pas de mesurer avec certitude et précision l’état biologique des sols.