/

La hausse des prix de l'immobilier en Wallonie

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2018
  • N° : 41 (2018-2019) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 22/11/2018
    • de KAPOMPOLE Joëlle
    • à DE BUE Valérie, Ministre des Pouvoirs locaux, du Logement et des Infrastructures sportives
    Plusieurs analyses démontrent que le marché de l’immobilier est actuellement en hausse en Wallonie, une disparité importante est cependant à détecter en fonction des régions choisies.

    Au départ de ce constat, j’aimerais demander à Madame la Ministre quels effets néfastes a-t-elle pu enregistrer suite à cette hausse sur le marché locatif ?

    Quels sont les projets qu’elle entend développer pour permettre à tous les Wallons et Wallonnes d’avoir accès à la propriété ?

    Plus spécifiquement, quelles mesures va-t-elle adopter pour permettre à chacun d’occuper un logement décent ?

    Quelles initiatives compte-t-elle mettre sur pied pour réguler les effets de la hausse du marché immobilier sur le marché locatif afin de permettre au plus grand nombre d’accéder aux logements ?
  • Réponse du 10/12/2018 | Annexe [PDF]
    • de DE BUE Valérie
    Le marché immobilier est en effet engagé sur une tendance haussière en Wallonie, ce qui démontre une bonne tenue du marché immobilier et des transactions qui s’y nouent. Comme le montre le tableau 1 en annexe, la croissance des prix doit être nuancée. Elle est très variable entre les types de biens.

    Comme le relaye l’Observatoire belge des inégalités, les résultats de l’enquête SILC une fois nuancés montrent une disparité dans le taux de propriété parmi les ménages en fonction des revenus considérés. Comme attendu, l’accès à la propriété est le plus difficile pour les ménages à faible revenu.

    La situation des prix immobiliers en Wallonie est très disparate. Comme je l’indiquais dans une question récente portant sur le même sujet au collègue de l’honorable membre, Monsieur le Député Stoffels, le prix moyen des maisons d’habitation dans la commune la moins chère est de 86 800 euros, tandis que le prix moyen dans la commune la plus chère est de 576 154 euros. La problématique de l’accès à la propriété est donc à nuancer géographiquement.

    Concernant les effets néfastes de la hausse des prix immobiliers sur le marché locatif, on constate une absorption de la hausse des prix par les loyers avec un temps de retard. Mais qu’il s’agisse du marché immobilier ou de n’importe quel autre marché, les mécanismes de fixation des prix présentent les mêmes fondamentaux, à savoir une corrélation forte entre le prix d’achat et le loyer des biens. Autrement dit, toutes les croissances de prix observées aujourd’hui se traduiront par des augmentations de loyer demain, pour autant que les tendances se confirment dans la durée.

    Si les mécanismes légaux empêchent une croissance des loyers supérieure à l’indice santé durant la période du contrat de bail, la rotation locative reste souvent l’occasion pour le propriétaire bailleur de pratiquer un réajustement du loyer. C’est effectivement ce que nous observons et qui entraîne le marché locatif sur une tendance haussière, mais qui reste inférieure à la croissance du niveau général des prix sur la période 2008-2017. Les loyers ont augmenté en moyenne de 13,7 % sur cette période, tandis que l’indice santé progressait de 15,5 %. (Voir tableau 2 en annexe)

    Lutter contre les effets néfastes de la hausse des prix immobiliers reste une priorité pour ce Gouvernement.

    L’accès à la propriété des ménages à faible revenu, dans un climat de resserrement des conditions d’accès au crédit hypothécaire, est garanti par le crédit social wallon. Celui-ci a toute sa place dans la politique du logement pour répondre à cette problématique en distinguant ses bénéficiaires par catégorie de revenus et en adaptant ses conditions en fonction des prix moyens des logements.

    Le crédit social wallon s’adresse aux ménages plus modestes et participe à la rénovation du bâti en conditionnant l’octroi de ses financements à la qualité et la salubrité des logements de ses bénéficiaires.

    L’introduction d’un abattement fiscal sur les droits d’enregistrement est également une mesure mise en place par ce Gouvernement afin de favoriser l’accès à la propriété, principalement pour les jeunes ménages qui ne disposent que de peu d’épargne pour s’acquitter de leurs frais d’acquisition.

    L’accès à un logement locatif de qualité doit également être garanti pour les ménages wallons qui font ce choix. À cette fin, nous avons développé diverses politiques visant à faciliter l’accès au logement locatif. La révision de la grille indicative des loyers, scientifiquement renforcée, permettra de jouer le rôle de baromètre du marché locatif et une autorégulation du marché par l’existence de mesures indicatives sur lesquelles tant les locataires que les propriétaires pourront se baser pour objectiver le montant du loyer demandé ou payé.

    L’offre de logements publics doit également être renforcée afin d’offrir une solution de logement à ceux qui se voient exclus du marché locatif privé. Les logements publics ont vocation à héberger le public qui se voit exclu du marché privé pour des raisons économiques, sociales, culturelles, et cetera.

    Le Plan d’investissements que j’ai lancé est orienté vers l’augmentation de l’offre et devrait rapidement venir ajouter 1 397 logements structurellement inoccupés à l’offre de logements publics. Près de 1 600 autres logements à créer sont prévus au programme d’investissement.

    L’augmentation de l’offre de logements, tant locatifs qu’acquisitifs est de nature à exercer une pression à la baisse sur le niveau des prix immobiliers. L’offre de logements publics joue également ce rôle de régulateur sur le marché. Qu’il s’agisse du logement public ou du logement privé, nous mettons tout en œuvre pour augmenter l’offre. Les Plans d’investissements dans le logement public, les partenariats public-privé et les mesures fiscales déjà mises en œuvre par ce Gouvernement poursuivent cet objectif.

    Le regroupement de la Société wallonne du logement, de la Société wallonne du crédit social et du Centre d’étude en habitat durable au sein d’une Agence du logement durable permettra de rationaliser les outils et regrouper au sein d’un même organisme les missions de mise en œuvre de la politique publique du logement locatif et acquisitif.