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Les émissions de particules hors échappement des véhicules

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2018
  • N° : 231 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 22/11/2018
    • de TROTTA Graziana
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings
    Dans le cadre de ma question n°21 du 25 septembre 2017 portant sur la réduction des émissions de particules fines par le secteur automobile, j'interrogeais Monsieur le Ministre sur l'enjeu que constitue l'émission de particules hors échappement (PHE).

    Sont regroupées dans ces PHE les particules émises par le freinage des véhicules et l'abrasion des pneus et du revêtement routier.

    Il s'agit un enjeu éminemment important sur le plan sanitaire, compte tenu de la quantité de particules émises.

    En effet, Monsieur le Ministre m'indiquait dans sa réponse à la question susmentionnée que - selon l'inventaire 2015 des émissions atmosphériques du transport routier - les PHE représentent :
    - 70 % des émissions des TSP (« Total Suspended Particles ») ;
    - 60 % des émissions de PM10 ;
    - 45 % des émissions de PM2.5.

    Ces proportions sont particulièrement interpellantes et appellent une réponse politique à la hauteur de l'enjeu sanitaire. On ne peut en effet agir sur le seul tableau des particules fines émises par les moteurs sans s'atteler aux PHE.

    Dans sa précédente réponse, j'ai compris qu’il était bien conscient de l'enjeu, mais peut-il me faire part des mesures qu'il a prises à ce jour pour y faire face ?

    L'Agence wallonne de l'air et du climat (AWAC) a-t-elle travaillé sur cette thématique ?
    Dans l'affirmative, quelles actions concrètes recommande-t-elle ?
  • Réponse du 13/12/2018
    • de DI ANTONIO Carlo
    Comme déjà indiqué dans la réponse à la question évoquée, au vu des incertitudes actuellement encore importantes, c'est sur base des résultats des études conduites en France qu’une évaluation des mesures éventuelles à prendre par le Gouvernement sera réalisée. Peu d'informations portant sur les résultats, même provisoires, sont actuellement disponibles.

    L'attention à porter sur ces fractions de particules se confirme néanmoins. Celles issues du freinage sont composées de carbone, oxygène, cuivre, zinc, étain, aluminium, et de naphtalène qui est un HAP (hydrocarbure aromatique polycyclique) potentiellement cancérigène. Par ailleurs, les résultats montrent différentes tailles de particules selon la phase du freinage : les plus grosses (1 à 4 µm) apparaîtraient en début de freinage et les très petites particules (7 à 520 nm) en fin de freinage, avec une forte dépendance à la température des freins. De même, celles provenant du contact pneu/chaussée évoluent au cours d'un même essai avec également des particules plus grosses (> 1 µm) lorsque l'on augmente la charge à l'essieu. Un des objectifs finaux de cette étude est de permettre d'établir des facteurs d'émissions de particules en usage réel.

    Partant du constat relatif à leur composition et du fait qu'une fraction de ces particules se situe dans la gamme des ultrafines, qui pénètrent au plus profond de notre système respiratoire, il a été décidé de ne pas attendre pour étudier quelles mesures pourraient être envisagées afin d'en réduire leurs émissions. Dans le projet de Plan air que l'AwAC m'a récemment remis, la possibilité d'équiper des véhicules neufs et/ou post-équiper des véhicules existants de systèmes d'aspiration des particules de freinage est analysée. Une PME française a en effet mis au point et breveté une « turbine aspirante pour microparticules », permettant de collecter à la source les poussières liées au freinage, à hauteur de 80 % à 90 %. Le système peut être installé aussi bien sur des véhicules routiers (voitures et camions) que sur des trains, trams, et métros. Ces derniers véhicules consomment en effet de très grandes quantités de disques lors du freinage.

    C'est au niveau européen que la pose de tels systèmes sur des véhicules neufs devrait s'envisager.