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Les transports en commun

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2018
  • N° : 239 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 28/11/2018
    • de KAPOMPOLE Joëlle
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings
    Monsieur le Ministre a accordé au Moustique du 21 novembre 2018 une interview afin d’exposer sa volonté d’organiser le retour des transports en commun.

    Force est cependant de constater que les transports publics sont essentiellement fréquentés par des jeunes gens pour assurer le transport vers leur lieu de scolarité.

    Selon cet article, « La Wallonie prévoit 35 millions en 2019 pour améliorer la mobilité dans le cadre du Plan wallon d’investissements (PWI). Pour Stéphane Thiery, directeur marketing et mobilité du groupe TEC, la volonté est d’amener les automobilistes à mieux utiliser les transports en commun ».

    Dans un contexte déjà difficile pour les Wallons et Wallonnes, comment va-t-il convaincre les travailleurs d’emprunter ces transports ?
    En effet, ceux-ci sont coûteux, aléatoires et peu confortables : transports surchargés aux heures de pointe.

    Compte-t-il augmenter les fréquences ?

    Comment va-t-il permettre aux habitants des villages isolés d’emprunter des transports en commun ?

    Il annonce enfin « Ces lignes à créer seront sélectionnées parmi les liaisons amenées à constituer le réseau structurant de la Wallonie (chaque commune bénéficiera au minimum d’une liaison rapide vers le principal pôle urbain d’attractivité) »… Si l’intention est louable, comment explique-t-il les fermetures récurrentes de ligne desservant les banlieues et villages ?
  • Réponse du 19/12/2018
    • de DI ANTONIO Carlo
    La vision FAST 2030 adoptée par le Gouvernement wallon à mon initiative en 2017 est très ambitieuse en termes de transfert modal à l’horizon 2030 (part de déplacements de 4 % actuellement à 10 % en 2030).

    À cette fin, le Gouvernement a adopté, à mon initiative, une stratégie qui détaille les divers axes qui doivent être développés pour atteindre cet objectif d’augmentation de la part modale du transport collectif. En ce qui concerne précisément le transport collectif, l’objectif est d’assurer une accessibilité optimale au sein des pôles, des communes vers les pôles wallons et frontaliers, ainsi que vers les principaux pôles d’enseignement, d’emplois et de services.
    La transformation repose notamment sur la mutation progressive de l’offre de transport collectif, mais requiert également la contribution active des communes (gestionnaires de voiries) aux débats au sein des organes de consultation (créés dans le cadre de la réforme des TEC) et au déploiement des infrastructures permettant l’amélioration de la vitesse des bus.

    Pour être attractifs pour un public qui utilise aujourd’hui sa voiture, les transports en commun doivent devenir plus fiables, plus directs, plus rapides et plus confortables. 
    Une offre structurante sera prioritairement développée et/ou rendue plus lisible. Lorsqu’il existe, le réseau ferroviaire constitue le moyen privilégié de liaison entre les pôles, mais là où les connexions ferroviaires ne sont pas établies, en complément, l’offre de transport collectif par autobus/autocar sera développée pour compléter le réseau structurant. Ce réseau sera composé de lignes rapides. 

    En parallèle, il y a lieu d’accroître la qualité de service en particulier via trois axes principaux :
    - le premier axe porte sur la fiabilité du service. Un service non fiable comporte un risque que ne prendront pas les personnes non captives. La fiabilité, la ponctualité et une information en temps réel (fiable elle aussi) sont l’essence même de la qualité de service. La fiabilité constitue l’un des axes prioritaires du contrat de service public que je finalise actuellement. Des objectifs clairs sont donnés et des indicateurs de mesure sont définis ;
    - en second lieu, la vitesse doit être accrue grâce à une politique de desserte et à des infrastructures adaptées (sites propres ou systèmes de priorités doivent être généralisés aux entrées de toutes les villes qui présentent de la congestion). Il sera nécessaire de redresser progressivement les itinéraires des lignes structurantes de manière à les rendre plus directs. En parallèle, on veillera à déployer des services complémentaires (à capacité adaptée) afin de répondre aux besoins des zones qui ne seraient plus desservies ;
    - la troisième exigence porte sur le confort. Sur le réseau structurant, en dehors de l’urbain (où les trajets sont plus courts), on veillera à ce que les véhicules soient prévus pour maximiser le nombre de places assises. Le confort sera également amélioré en priorité aux arrêts les plus structurants et les plus fréquentés. Le contrat de service public confiera à l’administration le soin de traduire ces orientations stratégiques en matière d’offre et à l’OTW le soin de mettre en œuvre les lignes dans les meilleurs délais, avec la plus grande efficience et en veillant à maximiser sans cesse la fiabilité et la qualité du service offert.

    Cette offre structurante, fréquente, rapide et confortable desservira toutes les communes, mais pour un coût économique et environnemental acceptable, l’honorable membre comprendra qu’elle ne peut pas desservir tous les villages de Wallonie. Ce n’est d’ailleurs pas le cas aujourd’hui non plus. On observe qu’en dehors des heures scolaires, de grandes zones du territoire ne bénéficient pas de service de transport. Pour parer à cette carence, plusieurs solutions sont développées pour rejoindre le réseau de desserte structurante. Parmi ces solutions, le taxi local sera développé pour permettre aux personnes les plus éloignées du réseau structurant de rejoindre celui-ci, augmentant ainsi le nombre de solutions permettant d’effectuer le first/last mile (côté domicile). La centrale régionale de mobilité (CRM) en voie de constitution constitue l’autre réponse à ces besoins de mobilité locale. Cette centrale aura pour mission de coordonner ces services, d’identifier les manques et au besoin de susciter leur développement.
    De nombreux autres axes seront également développés et font l’objet de l’ensemble des actions décrites dans la stratégie régionale de mobilité (SRM).

    Enfin, d’importants moyens sont et seront d’autant plus développés dans le cadre du PWI et du Plan infrastructures pour réaliser ces objectifs.