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Le développement de l'agriculture paysanne

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2018
  • N° : 92 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 28/11/2018
    • de KAPOMPOLE Joëlle
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
    En effectuant ma revue de presse, j’ai pu entendre une interview de Sylvia Pérez Vitoria, auteure de cet ouvrage : « Manifeste pour un XXIe siècle paysan » (https://www.actes-sud.fr/catalogue/societe/manifeste-pour-un-xxie-siecle-paysan).

    Son point de vue est assez évocateur sur les effets néfastes de l’ultralibéralisme et la production à tout va.

    Cet ouvrage m’impose donc les questions suivantes :

    Monsieur le Ministre a-t-il connaissance de cet ouvrage ?
    Si oui, quels projets concrets pourrait-il mettre en œuvre pour favoriser une agriculture paysanne en Wallonie ?

    Quels sont les effets de la mise en place des circuits courts ?

    Quelles synergies a-t-il finalement mis en place avec ses homologues à la Fédération Wallonie-Bruxelles pour inciter les plus jeunes à une meilleure consommation, et partant un attrait pour les circuits courts ?

    Quels projets peut-il mettre en place avec son collègue en charge de l’Économie pour favoriser le développement de cette agriculture paysanne ?
  • Réponse du 13/12/2018
    • de COLLIN René
    Madame Sylvia Pérez Vitoria était invitée du 14 au 17 novembre dernier par l’ASBL GRAPPE et la Coopérative Paysans-Artisans à donner plusieurs conférences publiques pour présenter son dernier essai publié en 2015 « Manifeste pour un XXIe siècle paysan ».

    Lors de sa conférence du 14 novembre à Namur, Madame Pérez Vitoria a dressé un constat sombre de la situation des paysans partout dans le monde en dénonçant la réduction inquiétante des surfaces agricoles disponibles, le capitalisme boursier des échanges agricoles, les nouvelles technologies non maîtrisées, la montée des inégalités source de la migration des populations, … Elle a ensuite défendu son soutien au Mouvement international paysans et prôné, comme solutions, des ruptures nettes avec le développement et le progrès scientifique ainsi que des dissidences envers l’autorité politique en place pour permettre l’émergence de nouvelles constructions sociales, citant en exemple le mouvement des « Sans terre » au Brésil, les « zapatistes » au Mexique et, dans une moindre mesure, les Associations pour le maintien d'une agriculture paysanne (AMAP) en France.

    Pour ma part, je défends de longue date une agriculture wallonne de type familiale, nourricière et rentable. Pour soutenir le développement de nouveaux modes de fonctionnement et de consommation axés sur une agriculture paysanne, une juste rémunération des producteurs et un engagement de la part des consommateurs, je soutiens par exemple l’ASBL Le Réseau des groupes d'achat solidaires de l'agriculture paysanne.

    En termes de sensibilisation des plus jeunes, l’Agence wallonne pour la promotion d’une agriculture de qualité (APAQ-W) soutient les écoles souhaitant participer au programme « Aide aux collations Santé » ou encore au programme européen à destination des écoles. Une panoplie de dossiers pédagogiques et de documentations concernant l’alimentation saine et équilibrée, les produits locaux et les circuits courts est également mise à disposition sur le site Internet de l’APAQ-W.

    J’ai répondu à l’honorable membre récemment concernant le développement des circuits courts, une autre de mes priorités. Ils ont cet avantage de permettre la rencontre entre des consommateurs qui souhaitent retrouver confiance dans leur alimentation et des agriculteurs qui désirent valoriser leurs produits de qualité et récupérer plus d’autonomie financière. En ce sens, les différentes actions menées ces dernières années ont permis un accompagnement technologique, sanitaire et économique de plus de 1 200 producteurs et transformateurs par l’équipe pluridisciplinaire de DiversiFerm, et le déploiement de nouveaux halls relais agricoles : 7 fonctionnels, 18 en cours de réalisation et 42 nouvelles initiatives en cours d’évaluation suite au dernier appel à projets. Les investissements que la Wallonie consent dans les halls relais agricoles au travers du Plan wallon d’investissements favorisent ainsi le travail coopératif en répondant à des besoins locaux.

    Enfin, le 19 novembre dernier, j’ai encore interpellé le Ministre des Affaires étrangères concernant la position de la Belgique au sujet de l’adoption à l’ Organisation des Nations unies (ONU) de la déclaration des droits des paysans, adoption que j’appelle de mes vœux.