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L'absence de réponse aux courriers de candidatures à un emploi

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2018
  • N° : 57 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 29/11/2018
    • de LAMBELIN Anne
    • à JEHOLET Pierre-Yves, Ministre de l'Economie, de l’Industrie, de la Recherche, de l’Innovation, du Numérique, de l’Emploi et de la Formation
    Une étude de StepStone longue de trois ans confirme qu’en Belgique, seulement une candidature sur quatre obtient une réponse de l’employeur. En Wallonie, les chiffres sont même encore plus bas puisque 22 % seulement des candidats à une offre d’emploi reçoivent une réponse. À titre de comparaison, en Allemagne, 52 % des candidatures reçoivent une réponse.

    Pourtant, la grande majorité des candidats estimaient avoir un bon profil, voire un profil idéal pour l’emploi pour lequel ils postulaient. Le feed-back de l’employeur est donc précieux pour les candidats, afin qu’ils puissent par la suite avoir plus de chances d’être engagés dans un emploi qui leur correspond vraiment. Sans feed-back, il est difficile d’adapter sa démarche à un autre emploi vacant.

    De plus, même si le candidat reçoit une réponse, il n’est pas au bout de ses peines puisqu’il faudrait en moyenne 18 candidatures envoyées pour décrocher un seul entretien. Par la suite, il serait nécessaire de passer trois entretiens pour enfin obtenir un emploi. Cette étude prouve qu’il n’est vraiment pas simple de décrocher un emploi dans notre pays malgré toute la bonne volonté du monde.

    Que pense Monsieur le Ministre de ces chiffres ?

    Comment expliquer une telle différence entre notre pays et l’Allemagne ?

    Comment encourager les employeurs à répondre aux candidats ?

    Développerait-il une politique dans ce sens ?
  • Réponse du 19/12/2018
    • de JEHOLET Pierre-Yves
    L’étude indique que 85 % des candidats estimaient avoir le bon profil, voire le profil idéal pour le poste. Il manque cependant l’analyse des entreprises sur la correspondance entre les candidatures et les offres d’emploi.

    Je le rappelle, la toute grande majorité des entreprises en Wallonie sont des TPE et des PME. Dès lors, elles ne disposent pas d’un service RH en capacité d’apporter un retour à l’ensemble des candidatures reçues. En effet, pour certaines offres d’emploi (ex. vendeur), cela représente le traitement de dizaines, voire de centaines de candidatures, c’est difficilement gérable.

    Du côté des candidats, je comprends que cela puisse être décourageant de ne pas avoir de feed-back. Raison pour laquelle, cibler correctement les offres d’emploi auxquelles répondre, personnaliser sa candidature au regard de l’offre d’emploi et de l’entreprise et enfin, relancer sa candidature après un délai raisonnable reste les meilleurs moyens pour décrocher un entretien d’embauche et a fortiori le job.

    Sachant qu’une entreprise qui diffuse une offre d’emploi est de facto à la recherche d’au minimum un collaborateur, elle a tout intérêt à contacter les candidats dont le CV correspond au poste. Dès lors, il me paraît plausible qu’elle ne donne pas suite aux candidatures qui ne correspondent pas aux critères de son offre d’emploi.

    Le FOREm, en tant qu’opérateur public de l’emploi a également un rôle à jouer auprès des entreprises et des candidats.

    Ainsi, les « conseillers entreprises » analysent avec les entreprises leurs offres d’emploi afin de s’assurer que les exigences formulées par l’entreprise correspondent réellement à un besoin. L’objectif étant de maximiser les chances de trouver un/des candidat(s).

    Les conseillers référents quant à eux doivent davantage orienter les demandeurs d’emploi vers les opportunités concrètes d’emploi : les aider à cibler les offres d’emploi auxquelles ils correspondent, les aider à adapter au mieux leurs candidatures, et cetera. Partir du marché, c’est indispensable. Ainsi, si aucune offre d’emploi ne correspond au demandeur d’emploi, c’est un alerteur à prendre en compte. Un travail de réorientation et d’acquisition de compétences devra sans doute être envisagé.

    Enfin, pour aller plus loin, je dirais que la question essentielle ne porte pas sur le taux de réponse, mais bien sur l’adéquation entre l’offre et la demande de compétences. C’est la raison pour laquelle les mesures que je prends visent à renforcer cette adéquation : encourager les demandeurs d’emploi à se former aux métiers en pénurie (Incitant+), partir des besoins des entreprises pour établir une formation sur mesure avec des engagements à la clé (Coup de poing pénurie, PFI).