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Le développement des "civic techs" en Wallonie

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2018
  • N° : 56 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 30/11/2018
    • de POULIN Christine
    • à DE BUE Valérie, Ministre des Pouvoirs locaux, du Logement et des Infrastructures sportives
    Dans le dernier hors-série de sa revue destinée aux mandataires locaux, l’UVCW présente une suite d’outils pour développer la participation citoyenne dont les outils numériques que recouvre l’appellation « civic techs ». Si Madame la Ministre a déjà eu l’occasion de se réjouir d’un intérêt croissant pour ces solutions technologiques qui favorisent la participation, elle a également annoncé au salon Smart City Wallonia de septembre dernier un prochain appel à projets numériques pour les pouvoirs locaux dont un axe devrait porter sur la citoyenneté au sens large.

    Qu’en est-il de cet appel à projets et de son calendrier ?

    Par ailleurs, dispose-t-elle d’informations et de statistiques quant à l’usage des « civic techs » par les pouvoirs locaux ?

    Enfin, les expériences déjà menées en ce sens en Wallonie ont-elles eu un impact significatif en termes de participation ?
  • Réponse du 28/12/2018
    • de DE BUE Valérie
    Susciter l’engagement des citoyens dans la vie démocratique locale en encourageant la participation est une préoccupation que partagent de nombreux pouvoirs locaux. À titre personnel, je considère que cela doit figurer parmi les priorités de la législature communale qui débute. Ainsi, on peut remarquer que les villes et communes wallonnes utilisent de plus en plus des dispositifs numériques, sites Web et applications mobiles, afin de favoriser la participation citoyenne dans le cadre de projets urbains, qu’ils soient à l’échelle du quartier, de la ville ou de la métropole. Informer, consulter et impliquer le plus grand nombre dans la gestion de la collectivité est, en effet, un enjeu essentiel pour le dynamisme démocratique d’une ville et pour susciter l’adhésion des projets.

    Les « civic techs » encouragent une démocratie ouverte et participative, dans laquelle chaque individu a la possibilité de s’exprimer. En outre, la création d’outils participatifs dans lequel le citoyen est un acteur de sa ville permettra de toucher un nouveau public (notamment les jeunes) qui, pour diverses raisons, utilise peu les canaux de communication employés habituellement par les communes. Certains outils existants, comme les commissions consultatives ou l’interpellation citoyenne, ne sont peut-être pas toujours adaptés aux attentes des citoyens en termes de participation. L’offre de démocratie participative doit donc s’adapter. L’e-démocratie fait assurément partie de la solution pour ramener le citoyen dans le débat public local.

    Prenons l’exemple de la plateforme www.reinventonsliege.be qui a connu un bilan extrêmement positif avec plus de 5 000 citoyens inscrits, 1 000 propositions formulées, 90 000 votes et 4 000 commentaires enregistrés, là où les précédents processus de consultation sur les projets de ville via papier s’étaient révélés coûteux et laborieux à mettre en place avec, au final, peu de citoyens engagés dans la consultation. Bien d’autres exemples existent. À ce titre, j’invite les personnes intéressées à consulter le dernier numéro hors-série du Mouvement communal.

    Comme l’indique à bon escient l’honorable membre, les pouvoirs locaux seront, en effet, dès le début de l’année prochaine, invités à participer à un appel à projets dit « territoire intelligent » pour la réalisation de projets liés à leur transformation numérique.

    Cette mesure, résultat d’une coopération avec le Ministre du Numérique, vise à soutenir les initiatives wallonnes de développement d’outils numériques, de produits ou de services qui répondent à l’un des trois enjeux identifiés pour cet appel à projets, à savoir la mobilité, l’énergie et l’environnement, ainsi que la gouvernance et la citoyenneté. Dans cette dernière thématique, la participation citoyenne y trouve naturellement une place primordiale.

    À ce sujet, le projet pourra participer notamment à répondre à l’un ou plusieurs des défis suivants :
    - faire contribuer les citoyens à l’élaboration et/ou à l’évaluation des politiques publiques locales ;
    - répondre à la demande de transparence des citoyens ;
    - inclure le citoyen dans le processus de développement de sa commune ;
    - adapter le système administratif à l’ère numérique.

    Finalement, je tiens à rappeler que ces outils se conçoivent comme complémentaires aux réunions citoyennes thématiques et aux consultations populaires, au sens du Code de la démocratie locale et de la décentralisation. L’essentiel est de favoriser l’émergence d’un écosystème propice à la démocratie participative dans lequel coexistent de manière complémentaire les « civic techs » et les outils plus traditionnels de participation citoyenne.