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La prévention du diabète

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2018
  • N° : 76 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 30/11/2018
    • de KAPOMPOLE Joëlle
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative
    La Province publiait le 20 novembre 2018 un article qui relatait ce phénomène.

    J’ai pu y relever ceci : « La plateforme Healthdata.be a officiellement reçu pour mission de développer un registre de « trajet de soins pour le diabète de type 2 » et un registre « prétrajet pour le diabète de type 2 ». Ces travaux, actuellement en cours, permettront de mieux cerner l’ampleur exacte du phénomène, essentiellement dû aux mauvaises habitudes alimentaires qui ne cessent de s’accroître, ainsi qu’au vieillissement de la population.
    Reste qu’un plan de bataille pour contrer le phénomène ne sera pas simple à élaborer. Car dans ce pays où rien n’est simple, la statistique et le curatif relèvent du Fédéral, mais la sensibilisation et la prévention dépendent des entités fédérées. »

    Madame la Ministre partage-t-elle ce constat ?

    Où en sont ses négociations avec le Fédéral quant aux soins de santé, et l’approche curative à adopter dans l’accroissement du diabète en Wallonie ?

    Où en est son Plan nutrition-santé ?

    Quelle est l’optique d’approche pour le diabète ?

    Quelles synergies a-t-elle finalement mis en place avec ses homologues en Fédération Wallonie-Bruxelles pour sensibiliser la jeunesse quant à cette problématique ?

    Quelles mesures préventives, notamment les consultations de santé en milieu scolaire, permettent une avancée quant à cette maladie ?
  • Réponse du 19/12/2018
    • de GREOLI Alda
    Comme les compétences sont partagées en matière de santé, l’intérêt du bénéficiaire final, en l’occurrence dans ce cas-ci la personne diabétique, est au centre des préoccupations de tous les Ministres de la Santé. De commun accord avec les autres Ministres de la Santé, nous avons approuvé la mission confiée à la plateforme Healthdata. Cette mission consiste à disposer de données relatives aux soins de santé ambulatoires pour soutenir et évaluer les activités développées dans le cadre des trajets de soins diabète sur la base des données de la période 2009 à 2015 inclus, éventuellement jusque 2016 en fonction de la disponibilité des données de l’AIM (Agence inter-mutualiste). L’étude de l’efficacité des trajets de soins diabète de type 2 est basée sur l’étude de la qualité des processus de soins et des résultats de santé pour les patients (ceux inscrits dans le trajet de soins) où la qualité est définie comme la correspondance avec les recommandations.

    Un modèle de soins (suivi/prétrajet) a pour but de mieux encadrer les patients diabétiques de type 2 qui ne suivent ni un trajet de soins ni un programme mis en place par un « Centre spécialisé conventionné pour l’autogestion du diabète (convention « autogestion du diabète » conclue avec les hôpitaux) ». À partir du 1er mai 2018, un sous-groupe de patients intégrés dans un tel modèle de soins « Suivi d’un patient diabétique de type 2 » a droit au remboursement de prestations d’éducation au diabète. Ces patients ont aussi droit au remboursement de certaines prestations de diététique et de podologie. Ces remboursements se font sur prescription du médecin généraliste, d’où l’intérêt de la collecte de données basées sur le DMI (dossier médical informatisé) chez tous les médecins ayant ouvert des prétrajets.

    À la suite de la signature du « Plan conjoint en faveur des maladies chroniques : des soins intégrés pour une meilleure santé », le comité de l’assurance de l’INAMI a approuvé 14 projets de soins intégrés en faveur des malades chroniques dont cinq en Wallonie. L’objectif de ces projets est de fluidifier et rationaliser les soins aux personnes ayant une affection chronique. Les dispensateurs, donc les médecins et institutions de soins, collaboreront mieux, ensemble et avec le patient pour qu’il puisse bénéficier de meilleurs soins et d’une meilleure qualité de vie. Les projets vont durer quatre ans. Chaque projet a développé un plan d'action qui tient compte des besoins dans une zone géographique déterminée. Les plans d’action sont construits autour de 18 composantes-clés (dont la prévention et la coordination) qui contribuent à une collaboration intégrée. Les projets se mettront en marche une fois que les questions d’organisation et de mise en place seront réglées. Le cabinet et l’AViQ les soutiennent et sont à leur écoute pour les aider à mener à bien leur engagement.

    Les associations de santé intégrées (ASI) soutenues par la Région wallonne sont également impliquées dans les problématiques engendrées par le diabète. Non seulement elles sont actives dans la prise en charge curative des patients atteints de cette maladie, mais aussi elles mettent en place des projets de santé communautaire à caractère préventif, visant à encourager l’activité physique, à améliorer l’alimentation et à informer sur les comportements favorisant le déclenchement du diabète. La Wallonie soutient ces différents projets.

    Dans le Plan de prévention et promotion de la santé (Le WAPPS), le diabète est repris dans l’axe consacré à la prévention des maladies chroniques qui propose le dépistage (et l’autodépistage), ainsi que la sensibilisation de la population générale et des professionnels de santé. La prévention du diabète de type 2 passe des actions ciblées sur l’alimentation et sur la promotion de l’activité physique. J’ai tenu à ce que le Plan wallon de prévention et de promotion de la santé mette un accent important sur les déterminants de la santé que sont l’alimentation et l’activité physique.

    Dans une compétence aussi morcelée que la santé, l’approche thématique, notamment celle du diabète, doit passer par la concertation constructive avec les autres Ministres de la Santé, en partant de l’existant, de ce qui fonctionne déjà.

    Une future convention de collaboration entre l’AViQ et l’ONE vise à une information mutuelle, ainsi qu’à harmoniser des initiatives et le travail dans certaines thématiques conjointes et/ou relatives à la continuité du trajet de vie.

    Pour l’année à venir, il est prévu d’assurer la continuité notamment du subventionnement de trois ASBL actives pour toute la Wallonie en promotion de la santé :

    - « Question santé », axé plus spécifiquement sur les méthodes de communication propose le projet « mangerbouger.be », qui soutient la politique de prévention et de promotion de la santé en matière d'alimentation équilibrée et d'activité physique régulière. L'objectif est de soutenir des comportements favorables à la santé et d'éviter ainsi l'apparition de maladies telles que le diabète de type 2 (prévention primaire) ou d'en limiter la gravité (prévention secondaire). Le site internet « www.mangerbouger.be » propose des informations de santé doublées de repères pratiques et d'échanges d'expériences, des outils, des ressources, une boîte à idées sur des projets en lien avec l'alimentation, l'activité physique et l'image corporelle. Ces informations sont validées scientifiquement et un partenariat avec les hautes écoles en diététique a été mis en place. Plus spécifiquement, le site « www.mangerbouger.be » comprend plus d'une dizaine d'articles évoquant la prévention du diabète de type 2 par la promotion de comportements favorables. Depuis sa création en 2010, le site a été renouvelé et sa fréquentation ne cesse d'augmenter : 244 789 visites en 2015 et 283 916 en 2016. Il a également une page Facebook qui compte aujourd'hui 1 575 fans pour relayer les actualités sur ce réseau.

    - « Question Santé » est également partenaire du site « mongeneraliste.be ». Ce site est réalisé par des médecins de famille (Société scientifique de médecine générale) et donne une information sérieuse et validée, indépendante de tout intérêt commercial. Ce site propose un dossier très complet sur le diabète de type 2, ainsi que plus d'une dizaine de vidéos reprenant des informations médicales et des témoignages de patients.

    - Enfin, nous soutenons le projet « Li Cramignon » qui propose des activités d'éducation permanente sur des thèmes touchant la santé, l'alimentation, l'hygiène de vie, la consommation, l'habitat, l'environnement, et cetera. Leur objectif est de promouvoir des pratiques de consommation plus respectueuses de la santé, de l'environnement et de l'équilibre de la planète.