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Sécurité routitère et passages pour piétons.

  • Session : 2005-2006
  • Année : 2005
  • N° : 42 (2005-2006) 1

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  • Question écrite du 21/12/2005
    • de STOFFELS Edmund
    • à DAERDEN Michel, Ministre du Budget, des Finances, de l'Equipement et du Patrimoine

    Plus de 800 piétons adultes et enfants sont chaque année tués ou gravement blessés, bon nombre d'entre eux sur les passages à piétons.

    La Région wallonne compte quelque 5.500 passages pour piéton, telle l'information publiée dans la presse fin novembre 2005. L'analyse montre qu'un passage sur vingt présente de sérieux déficits sur le plan de la sécurité. On dit qu'ils sont potentiellement dangereux - il s'agirait de problèmes de visibilité et d'excès de vitesse - ce qui est un constat grave, parce que le piéton l'utilise justement pour éviter l'accident. Ce serait donc exposer le piéton à un risque qui doit absolument être évacué. Est-ce que la solution est de supprimer ces passages ou de les déplacer ?

    Le Ministre propose de mettre en œuvre une politique de sécurisation coordonnée avec les communes, d'une part, pour identifier les passages à éliminer ou à déplacer et, d'autre part, les travaux d'aménagements utiles d'entretien et de sécurisation. Mais il n'existe, à ce jour, aucune estimation de l'ampleur de ces travaux, ce qui n'est pas de nature à motiver les autorités locales pour se lancer dans une aventure dont ils ne peuvent pas chiffrer les conséquences.

    En posant cette question, je souhaite avancer deux réflexions-propositions :

    1° les zones de police locale disposent d'informations très précieuses à cet égard. En effet, elles doivent constater les accidents qui se sont réellement produits. Elles peuvent donc facilement identifier les points noirs où l'investissement me semble être prioritaire. Je propose donc d'intégrer les différentes polices locales dans la discussion que Monsieur le Ministre propose d'organiser avec les communes. Le résultat de l'opération : établir au sein des listes de zones à risque une nouvelle catégorie de « passages piétonniers à risques » ;

    2° pourquoi ne pas mettre sur pied, en coopération avec son collègue Courard, compétent pour les Travaux subsidiés, un programme « Mercure bis » consacré à apporter des solutions à ce type de problèmes ? En conjuguant les efforts, je pense que la Région wallonne pourra gagner au niveau de l'efficacité et de la rapidité de l'action que je qualifie - et là je suis entièrement sur la même longueur d'onde que Monsieur le Ministre - comme étant prioritaire au niveau de notre politique en matière des travaux publics et subsidiés.


  • Réponse du 30/01/2006
    • de DAERDEN Michel

    En réponse à sa question, j'informe l'Honorable Membre que les études menées par mon administration ont conduit au constat suivant :

    - 44 % des piétons sont renversés sur ou à proximité d'un passage piétons;
    - en Wallonie, près de 70 piétons décèdent par an, tout réseau routier confondu, c'est-à-dire 12 % des victimes mortelles.

    Dès lors, soucieux d'améliorer la sécurité routière, j'ai fait procéder à un inventaire des passages piétons sur les voiries régionales en vue de s'assurer que chaque passage piétons présente de bonnes conditions pour traverser en sécurité.

    Cette initiative faisait également référence au Contrat d'Avenir.

    Ainsi, comme l'annonce l'honorable Membre, environ 5.500 passages piétons et une série de paramètres relatifs à ces passages ont été répertoriés à travers la Wallonie.

    Ensuite, une évaluation a été effectuée en fonction des différents paramètres (distances de visibilité, vitesse pratiquée, trafic piéton et motorisé, situation, état des accotements).

    Sur la base d'un canevas décisionnel internationalement étayé, cette évaluation est effectuée avec mesure et modération. C'est ainsi qu'en ce qui concerne la distance de visibilité, le critère de 100 mètres est appliqué avec souplesse et dépend des circonstances et des vitesses pratiquées.

    Il ressort effectivement des analyses qu'environ 3 à 5% des passages piétons sont considérés comme devant nécessiter un examen particulier. Il s'agit de traversées souffrant d'un réel problème de distances de visibilité. Ils devront dans la plupart des cas être supprimés ou déplacés.

    Par ailleurs, sur environ 15 % des passages piétons, les vitesses pratiquées par les automobilistes sont trop élevées et/ou les trafics piétons et motorisés sont trop faibles pour qu'en l'état, un passage piétons soit crédible et offre suffisamment d'intérêt.

    Ces passages piétons devront faire l'objet d'un examen particulier au sujet de l'opportunité de leur implantation (suppression, déplacement, …).

    Bien entendu, les communes seront consultées pour toutes modifications des passages piétons. Toutefois, il faut admettre que des passages piétons devront être supprimés ou déplacés.
    Enfin, environ 30 % des passages piétons nécessitent, d'une part, des aménagements tels que des interdictions de stationnement à proximité et des avancées de trottoirs, des îlots refuges centraux, un éclairage différencié, un éventuel déplacement ou,d'autre part, de menus travaux que l'on peut qualifier d'entretien tels que rénovation du marquage, régularisation de la signalisation, interdiction de stationnement mieux marquée, etc.

    A ce stade, l'estimation globale des travaux n'est toujours pas disponible. Je ne manquerai pas de la communiquer dès que possible.

    Je souscris bien sûr à la proposition de l'honorable Membre de renforcer la collaboration entre mes services et les zones de police. Je transmets des instructions à mon administration en ce sens.

    Je suis à ce stade moins partisan d'un programme conjoint concerté d'aménagements avec mon collègue Philippe Courard car les configurations des voiries régionales ou communales sont très différentes et demandent des solutions d'aménagement spécifiques à leur statut.