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L'emploi des personnes malvoyantes

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2018
  • N° : 80 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 05/12/2018
    • de KILIC Serdar
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative
    Dernièrement, la Ligue Braille a mené une vaste enquête auprès des aveugles et malvoyants en âge de travailler.

    Il en ressort que de nombreux problèmes subsistent encore pour leur mise à l’emploi, surtout en termes de mobilité et d’accessibilité aux lieux de travail.

    Mais la méconnaissance des employeurs quant à ce handicap les freine souvent à engager des aveugles et malvoyants, tout comme les personnes handicapées en général.

    Il est nécessaire de se pencher sur ce problème qui renforce le sentiment d’exclusion et le repli sur soi des personnes concernées.

    Madame la Ministre a-t-elle pris connaissance de cette enquête et de ses résultats ?

    Quelles mesures compte-t-elle prendre pour faire disparaître ces obstacles ?

    J’ai eu l’occasion et la chance de visiter l’ASBL « Les Amis des Aveugles » à Ghlin. En outre de la formation de chiens d’aveugle, elle propose un travail adapté à ces personnes. Mais je nsautere souhaite pas que ce genre de centre soit l’unique porte d’entrée à l’emploi pour elles.

    Quelles mesures profondes compte-t-elle prendre pour effacer cette inégalité ?
  • Réponse du 19/12/2018
    • de GREOLI Alda
    L’enquête menée par la Ligue Braille auprès de ses membres a effectivement mis en évidence que les principaux obstacles à l’emploi relevaient :
    - de problèmes de mobilité (incapacité à conduire un véhicule, lieux de travail difficiles à atteindre sans voiture - 43 % des répondants pointaient ces problèmes) ;
    - l’inadéquation de leurs compétences par rapport au marché de l’emploi (20 %) ;
    - la méconnaissance ou les préjugés de l’employeur et/ou des collègues (environ 13 %) ;
    - l’équipement ou les infrastructures inadaptées (10 % environ).

    Les attentes des personnes interrogées par rapport aux services d’insertion professionnelle correspondent plus ou moins aux obstacles indiqués. Ainsi, les principales attentes par rapport à de tels services concernent :
    - l’aide à la recherche d’emploi (25 %) ;
    - l’accompagnement dans l’emploi (18 %) ;
    - l’information et la sensibilisation de l’employeur et des collègues (16 %) ;
    - l’adaptation du poste de travail (10 %).

    La question d’une aide au déplacement vient loin derrière (4 %). Il faut reconnaître que l’insuffisance de transports en commun, et surtout les choix faits par les entreprises de s’installer de plus en plus souvent à l’écart des centres urbains, compliquent la vie de pas mal de personnes handicapées, pas seulement des déficients visuels.

    D’autres obstacles font, eux, l’objet d’actions des pouvoirs publics. Ainsi, l’AViQ développe des actions de sensibilisation comme des animations ad hoc proposées aux intermédiaires de l’emploi et aux entreprises, et prises en charge par différents opérateurs, dont la Ligue Braille. Deux actions périodiques sont également organisées : le Duoday, proposition d’accueil d’un travailleur handicapé par un membre du personnel de l’entreprise pour une journée organisée au printemps (mon cabinet a d’ailleurs reçu un stagiaire dans le cadre de la journée 2018), et la Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées, organisée à l’automne.

    La Région soutient financièrement l’action de services spécialisés : services d’accompagnement (dont certains spécifiquement centrés sur les personnes avec déficience visuelle), centres de formation, projet pilote de soutien dans l’emploi, ou entreprises de travail adapté (comme celle des Amis des aveugles à Ghlin, que l’honorable membre a visitée).

    Diverses aides sont également accordées aux entreprises afin de leur permettre de faire face à certains surcoûts liés au handicap de leurs travailleurs, tant en ce qui concerne l’équipement que les autres éléments de la situation de travail (gestion de l’information, modes de supervision, adaptation des horaires, aide apportée par des collègues, et cetera).

    Je note enfin que le taux d’emploi des personnes interrogées (de l’ordre de 33 % en Wallonie) est similaire à celui de l’ensemble des personnes handicapées établi sur base d’enquêtes à plus grande échelle. Assurément trop faible - ce qui justifie que les actions que je viens d’évoquer soient poursuivies et, dans la mesure des possibilités financières, développées - mais sans discrimination particulière touchant, parmi l’ensemble des personnes handicapées, celles qui connaissent des déficiences visuelles.

    Je signale également qu’une campagne de promotion mettant en avant les capacités des travailleurs en situation de handicap est en cours de finalisation. Quelques capsules vidéos sont d’ailleurs déjà visibles sur le site de l’AViQ et seront le plus souvent possibles mises en avant lors de salons, ou actions de sensibilisation de potentiels employeurs.