/

Les conséquences du changement climatique sur les infrastructures routières

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2018
  • N° : 289 (2018-2019) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 06/12/2018
    • de BALTUS-MÖRES Jenny
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings
    Une étude parue le 19 novembre publiée dans la revue britannique Nature Climate change a publié un rapport alarmant sur les effets du changement climatique dans le monde d’ici 2100.

    Leur méthodologie est très étoffée, puisque les rédacteurs de ce rapport ont compilé 3 300 études scientifiques pour établir une liste de 467 impacts qui touchent la totalité de la vie humaine dans le monde.

    Bien que la Région wallonne soit moins touchée que d’autres régions ou pays selon ce rapport, il n’en reste pas moins qu’elle sera confrontée au cours de ce siècle à d’importants problèmes liés à la sécheresse. Les résultats sont divers puisque, d’une part et sans surprise, tout le domaine lié à l’eau y sera impacté tant pour sa rareté, sa qualité, son approvisionnement et son débit. Cependant, ce rapport montre également, d’autre part, les impacts des sécheresses sur nos infrastructures et sur le transport, ce qui est moins connu.

    En effet, cette étude souligne qu’en cas de futures sécheresses des dégâts et des perturbations majeures vont se marquer sur nos ponts, sur le système de transport, sur nos routes ou encore sur la navigation.

    La Région wallonne a été confrontée à une sécheresse cet été. Ces conséquences sur les infrastructures sont-elles connues ? Outre les mesures prises par les différents niveaux de pouvoir permettant d’atteindre les objectifs climatiques, de quelle manière faut-il intégrer cet aspect afin d’avoir des infrastructures durables en Région wallonne ? Ce fait environnemental sera-t-il intégré lors du prochain Plan infrastructures ?
  • Réponse du 21/12/2018
    • de DI ANTONIO Carlo
    Les infrastructures routières ou fluviales pourraient effectivement être influencées par les conséquences du changement climatique.  

    Toutefois, cet aspect est relatif et reste maitrisé.

    D’un point de vue structurel, c’est l’eau qui est l’ennemi principal du secteur de la construction et du génie civil.

    Les sécheresses - en tant que telles - ne sont pas négatives sur la bonne tenue des structures routières ; par contre, de manière générale, des températures extrêmement élevées peuvent provoquer l’apparition d’orniérage dans les revêtements hydrocarbonés et le soulèvement des anciennes chaussées en béton.

    Des pluies exceptionnelles pourraient également accélérer le vieillissement des structures routières suite à une infiltration plus importante d’eau dans les fissures de la voirie, ce qui conduira à des dégradations superficielles plus rapides.

    Mais tout est mis en œuvre pour diminuer drastiquement ces risques.

    Premièrement, depuis 2010, les moyens budgétaires prévus pour les chantiers (auto)routiers et fluviaux ont considérablement augmenté via notamment le Plan routes et le Plan Infrastructures 2016-2019. L’état général du réseau routier s’améliore donc quotidiennement et permet ainsi à nos ouvrages d’art et à nos voiries d’être plus robustes.

    De plus, par l’intermédiaire du cahier des charges type « Qualiroutes », des « Plans Qualité », des contrôles effectués par l’administration et des délais de garantie étendus, la Wallonie exige de la qualité pour ses chantiers et contrôle leur bonne exécution.

    Ensuite, plus précisément concernant les Ouvrages d’art, l’Association Mondiale de la Route (AIPCR) s’est penchée sur l’effet du changement climatique sur ces ouvrages. Elle conclut qu’à ce stade, il est difficile d’en chiffrer l'impact précis.
    Les affouillements dus à l’élévation du niveau des mers et les inondations et crues dues aux fortes précipitations sont cités comme présentant l’impact le plus évident sur les ponts routiers. Les fortes précipitations pourraient aussi provoquer des mouvements de terrain ou des tassements générant des désordres sur les fondations.

    Toutefois, ces préoccupations sont bien entendu intégrées par la Wallonie dès la conception d’un ouvrage et sont surveillées via une gestion adéquate des inspections du parc d’ouvrages.

    Enfin, concernant les voies hydrauliques, les dernières conditions météorologiques ont impacté les eaux de surface. En effet, le débit des rivières est toujours très bas et les réserves dans les lacs des barrages sont, pour certains, inférieures aux niveaux théoriques normaux.

    Cette situation de faibles débits dans les rivières impacte potentiellement le réseau de transport fluvial.

    Pour contrer cette situation et maintenir la navigation sans restriction, le Service public de Wallonie met en œuvre plusieurs actions, telles que :
    * le remplacement d’anciens barrages par des ouvrages modernes ou l’installation de pompes permettant de relever l’eau dans des biefs supérieurs ;
    * l’utilisation des réserves d’eau stratégiques de l’Eau d’Heure ;
    * le regroupement de bateaux dans les sas d’écluse.

    Le sujet est très vaste, mais, comme on peut le voir, par les différentes dispositions que prend la Wallonie, nos infrastructures sont bien armées pour répondre aux conséquences négatives que pourrait peut-être apporter le changement climatique.