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La mission économique au Maroc

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2018
  • N° : 74 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 07/12/2018
    • de LAMBELIN Anne
    • à JEHOLET Pierre-Yves, Ministre de l'Economie, de l’Industrie, de la Recherche, de l’Innovation, du Numérique, de l’Emploi et de la Formation
    Du 25 au 28 octobre, Monsieur le Ministre participait à la mission économique belge au Maroc, en compagnie de la Princesse Astrid, du Vice-Premier Ministre, de différents secrétaires d’État au commerce, et de représentants d’entreprises belges. En tout, 469 investisseurs belges et 30 secteurs d’activités, faisant de cette mission la plus grande jamais menée par notre pays.

    L’objectif principal de cette mission était de renforcer les liens historiques et économiques entre les deux pays, principalement au travers du commerce et des affaires.

    Le Maroc souhaite attirer les investisseurs étrangers, mettant même en œuvre un programme de soutien aux investissements, dans le cadre du Plan d’accélération industrielle. Par ce Plan, les industries qui s’installent au Maroc sont exonérées d’impôts durant les cinq premières années d’exercice, bénéficiant, ensuite, d’un taux d’imposition réduit.

    Le Maroc constitue également le marché cible de l’AWEx pour 2018. En juin déjà, le Ministre-Président Willy Borsus y effectuait une première mission. Niveau chiffres, le Maroc était, en 2016, le 39e marché de la Wallonie et le deuxième africain, avec des exportations à hauteur de 90,16 millions d’euros principalement, des produits alimentaires, chimiques et pharmaceutiques. La Région a importé, en 2016, pour 107,92 millions d’euros de marchandises.
    Citons, dans les secteurs porteurs marocains, l’agriculture et l’industrie agroalimentaire, les transports, l’énergie, les produits pharmaceutiques, le bâtiment et la construction ou encore les infrastructures routières.

    Il paraît indéniable que le Maroc constitue un marché intéressant pour la Wallonie, proposant moult perspectives pour notre Région à la fois au niveau des importations, et à la fois au niveau des exportations.

    Quel bilan Monsieur le Ministre tire-t-il de cette mission au Maroc pour la Région wallonne ?

    Quels sont les retours pour les investisseurs wallons ?

    Des partenariats entre entreprises wallonnes et marocaines ont-ils été conclus ?
  • Réponse du 04/01/2019
    • de JEHOLET Pierre-Yves
    Je viens, en effet, de participer à la mission économique princière programmée au Maroc, du 25 au 30 novembre 2018. Si cette mission avait identifié quelques secteurs particulièrement attrayants pour nos entreprises, elle a permis à plus de 220 entreprises belges appartenant à une quinzaine de secteurs d’activités différents de prendre la mesure du potentiel économique offert aujourd’hui par le Royaume du Maroc.

    Concrètement, notre délégation comptait pas moins de 93 entreprises et opérateurs économiques wallons, ce qui démontre à la fois le dynamisme de nos opérateurs et leur intérêt pour un pays stratégiquement important pour nos entreprises, un marché que l’AWEx a choisi comme marché cible 2018.

    Une délégation wallonne particulièrement nombreuse puisque la Wallonie a été, une fois n’est pas coutume, la plus importante délégation régionale de cette mission économique princière record.
    Notre séjour à Casablanca, Rabat et Tanger a permis à notre Conseiller économique et commercial de programmer près de 400 entretiens individuels au profit des participants wallons. Des entretiens de type B2B qui s’ajoutaient aux réunions avec des représentants d’autorités publiques (B2G – Business to Government). J’espère que ces nombreux contacts d’affaires permettront à nos entreprises de renforcer les échanges commerciaux déjà fort prometteurs entre la Wallonie et le Maroc.

    Par ailleurs et de manière tout à fait remarquable, plusieurs entreprises et opérateurs wallons ont été mis en valeur pendant la mission. Je pense notamment à plusieurs leaders mondiaux tels que VIGAN, IBA ou encore PRAYON tous garants de l’excellence du savoir-faire wallon dans des secteurs d’activités très variés, des secteurs traditionnels (à l’image de CMI), mais aussi des secteurs particulièrement innovants comme le numérique (Dirty Monitor), les sciences du vivant (IBA, Astel, THT, Laboratoires Trenker…) ou les énergies renouvelables sous l’égide de TWEED.

    Ainsi, la rencontre programmée pour une vingtaine d’entreprises belges avec le CEO de l’OCP a permis de valoriser le partenariat stratégique entre Prayon et l’OCP (leader mondial de la production et de l’exportation de phosphates) et de mettre en valeur le positionnement des sociétés CMI et Desmet Engineering. La visite sur le site de Jorf Lasfar a également permis à une cinquantaine d’entreprises (dont une vingtaine de sociétés wallonnes) d’avoir accès à des dirigeants et représentants de l’OCP.

    Dans le secteur minier, nous avons organisé un séminaire à Casablanca qui a permis aux intervenants issus des mondes économiques et académiques de présenter l’écosystème économique et technologique du secteur minier en Belgique et au Royaume du Maroc, de mettre en lumière les collaborations belgo-marocaines existantes dans le secteur minier et d’encourager la mise en œuvre de nouveaux partenariats. Il a en outre permis d’aborder les défis environnementaux et sociétaux auxquels nous sommes aujourd’hui confrontés et d’identifier quelques solutions technologiques susceptibles d’être mises en œuvre.

    Et enfin, un focus a été mis sur l’efficience énergétique avec un séminaire coorganisé avec TWEED et focalisé sur l’un des secteurs clefs de la stratégie de développement du Gouvernement marocain (les Énergies renouvelables et l’efficacité énergétique) et qui s’est terminé par la signature de deux ententes, l’une entre le Cluster TWEED et l’AMEE (l’Agence marocaine de l’Efficacité énergétique), l’autre entre CMI et la MASEN (l’Agence marocaine de l’Énergie solaire). Une agence présidée par le Président de la région de Casablanca-Settat, une région avec laquelle le Gouvernement wallon a signé un accord de coopération en juin 2018.

    Le programme de la mission Maroc a été dense et varié. Il a permis de valoriser et de soutenir l’excellent travail réalisé par nos entreprises. Mais ce bilan ne serait pas complet si j’oubliais de mentionner les 10 contrats et MoU (Memorandum of Understanding) qui ont également été signés par des opérateurs wallons pendant notre séjour au Maroc.

    Comme on peut le constater, la mission princière au Maroc a permis de faire la part belle aux entreprises wallonnes actives en Afrique du Nord. J’ose espérer que le travail intense réalisé sur place va permettre à nos entreprises d’engranger des résultats concrets dans les années à venir et de renforcer ainsi le positionnement de la Wallonie dans la région, voire également en Afrique subsaharienne au vu du positionnement de plus en plus marqué du Maroc en qualité de porte d’entrée vers l’ensemble du continent.