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Les bornes de rechargement pour les véhicules électriques

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2018
  • N° : 81 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 14/12/2018
    • de STOFFELS Edmund
    • à CRUCKE Jean-Luc, Ministre du Budget, des Finances, de l'Energie, du Climat et des Aéroports
    Au départ, il devait y avoir 100 nouvelles bornes supplémentaires, mais c’est bien 256 nouvelles bornes de rechargement pour véhicules électriques qui devraient bientôt rejoindre les 300 bornes déjà présentes en Wallonie.

    Pour 2020, le Gouvernement wallon s’est engagé au niveau européen à comptabiliser 9 903 véhicules électriques et 688 points de rechargement. Malheureusement, à la fin de l'année 2017, on ne comptait que 1 089 véhicules électriques en Wallonie.

    C’est une bonne nouvelle de constater l’intérêt pour les bornes de rechargement.
    Reste une interrogation : les batteries seront-elles rechargées avec du courant issu des systèmes d'énergie renouvelable (SER) ?
    Dans la négative, le véhicule électrique est loin d’être une alternative crédible par rapport au moteur thermique.

    Donc, l’aide pour le placement de bornes de rechargement sera-t-elle conditionnée d’une façon ou d’une autre par la fourniture d’électricité propre ?

    Comment faut-il prévoir l’avenir en matière de mobilité ?
    Priorité au véhicule électrique ?
    Priorité au véhicule à combustion d’hydrogène ou à combustion d’autres gaz ?

    À mes yeux, on accorde trop d’importance à l’électrique (qui va engendrer d’autres problèmes quand les batteries arriveront en fin de vie) et trop peu aux autres modes de propulsions.
  • Réponse du 31/12/2018
    • de CRUCKE Jean-Luc
    L’honorable membre voudra bien trouver, ci-dessous, certaines informations susceptibles de préciser la situation.

    L’appel au déploiement de bornes de rechargement pour véhicules électriques n’a pas inclus d’obligation spécifique en matière d’alimentation des infrastructures déployées dans les projets introduits. La volonté première était de permettre un déploiement le plus large possible en fonction des moyens disponibles, ce qui semble avoir été atteint. Néanmoins, la question de l’approvisionnement futur des véhicules électriques relève un caractère primordial. Le Gouvernement wallon a confirmé à plusieurs reprises la nécessité de déployer des sources d’énergie renouvelable, dont notamment dans le secteur du transport. L’administration étudie d’ailleurs un second appel à projets pour le début de l’année 2019 dans lequel une plus forte intégration d’électricité d’origine renouvelable sera souhaitée.

    Il est important de rappeler que le Pacte énergétique prévoit qu’en 2030, 40 % de notre électricité sera d’origine renouvelable. Par ailleurs, il convient de rappeler qu’un des moyens de parvenir à une croissance harmonieuse est de diversifier les carburants. Cette approche est soutenue par le Gouvernement wallon. Ainsi, parallèlement à l’appel pour les bornes de chargement, un autre appel du même type a été lancé pour un réseau de stations au gaz naturel. Le prochain appel à projets portera également pour ce type de carburant, mais également sur l’hydrogène qui représente également une piste intéressante à envisager même si elle n’est technologiquement pas encore mature.

    Le Gouvernement est donc particulièrement vigilant sur cette transition qui s’amorce et envisagera toujours l’intégralité des solutions technologiques qui se profileront, qu’il s’agisse de l’électricité, du gaz naturel, où le potentiel du biogaz permettrait une atténuation certaine des émissions de gaz à effet de serre, et de l’hydrogène d’origine renouvelable qui offre également une alternative intéressante pour les véhicules plus lourds comme les bus et les camions.

    En ce qui concerne la vision d’avenir du secteur automobile, il convient de rappeler diverses balises politiques importantes. Le Pacte énergétique approuvé par le Gouvernement le 12 décembre 2017 précise « 2025, 20 % des nouvelles immatriculations seront des véhicules zéro émission et qu’en 2030, elles représenteront 50 % ». La résolution du Parlement wallon du 28 septembre 2017, et approuvée à une très large majorité, propose une politique climatique extrêmement ambitieuse à l’horizon 2050 en encourageant une politique ambitieuse dans les carburants alternatifs. Le Plan wallon Climat-Energie dresse les premières balises en matière de désengagement dans les carburants pétroliers en fixant une ambition certaine à 2030 avec 20 % du parc constitué de véhicules électriques rechargeables et 20 % au gaz naturel.

    L’honorable membre lève une question essentielle qui sous-tendra le futur du transport et de la mobilité électrique : le sort des véhicules en fin de vie et, principalement, de leur batterie. Cette question est déjà fortement débattue au niveau européen, puisqu’il s’agit d’un des enjeux majeurs fixés par l’industrie représentée par l’Alliance pour les Batteries européennes que par la Commission au travers de la feuille de route dressée il y a quelques mois après un long processus de négociations menées entre le secteur et les États membres. Il semble impératif que la Wallonie puisse s’inscrire dans toute initiative collective qui irait dans ce sens.