/

Le bien-être animal dans les piscicultures wallonnes

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2018
  • N° : 300 (2018-2019) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 14/12/2018
    • de LAMBELIN Anne
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings
    L’association de protection animale L214 a diffusé, voici peu, des images filmées en caméra cachée dans des élevages de truites françaises. Les scènes que nous pouvons y voir sont interpellantes, notamment quant à la question des conditions de vie des poissons en pisciculture.

    La vidéo nous montre des bassins surpeuplés, où les truites sont entassées les unes sur les autres, ce qui augmente à la fois le risque de blessures, et à la fois le développement de maladies et de stress chez les poissons. Cette surpopulation entraîne également une mauvaise qualité d’eau et un manque d’oxygène amenant les truites à l’asphyxie. Les poissons sont également traités aux stéroïdes, alors que sont menées des modifications hormonales et génétiques dans le but de n’obtenir que des femelles stériles qui grossiront plus vite que les autres. En outre, selon L214, la technique d’abattage utilisée procurerait de la douleur pour les poissons.

    Au vu des images divulguées, nous pouvons constater ici encore les dérives de l’élevage industriel et de la surconsommation en Europe. Bien que les images filmées soient françaises, il est intéressant de se pencher sur les élevages de pisciculture wallons, et de comparer la situation de nos voisins à la nôtre.

    Même si ces conclusions restent, pour beaucoup, inaudibles, plusieurs études ont attesté de la capacité des poissons à souffrir et à ressentir des sensations. Pourtant, les poissons restent privés de protection contre la souffrance animale.

    Monsieur le Ministre s’intéresse-t-il au bien-être des espèces élevées au sein des piscicultures wallonnes ?

    Serait-il envisageable, dans le futur, d’élargir la protection de son Code du Bien-être animal aux poissons ? Si non, comment justifie-t-il l’absence de mesures minimales encadrant le bien-être des poissons au vu des études démontrant leur capacité à souffrir ?

    Existe-t-il, ailleurs, une réglementation quant au bien-être des poissons ou des normes minimales encadrant leur élevage ?
  • Réponse du 07/01/2019
    • de DI ANTONIO Carlo
    La production aquacole européenne s’est élevée à 1,28 million de tonnes en 2014 dont un peu plus de 100 000 tonnes de truites. Au sein de cet espace européen, la Wallonie a une tradition piscicole reconnue. On retrouve ainsi en Wallonie en 2018 une quarantaine de piscicultures qui produisent plus ou moins 250 tonnes de poissons parmi lesquels 80 % sont des truites. L’essentiel de la production wallonne est destiné au repeuplement des eaux de surface : rivières, mais aussi étangs de pêche. Si la majorité des aquaculteurs assurent la commercialisation en frais de leurs produits, certains en assurent aussi la transformation (fumage, recettes préparées, caviar, et cetera). La commercialisation peut être directe, en circuit court et via l’HORECA, ou à travers la grande distribution. La production aquacole est une activité de diversification qui a sa place en Wallonie.

    Les protections contenues dans le Code wallon du Bien-être animal s’appliquent déjà aux poissons, puisque le Code s’applique à tous les animaux vertébrés.

    La sensibilité et les besoins propres de ces animaux sont donc reconnus. Ils se trouvent protégés par les règles générales contenues dans le Code, que ce soit en matière de détention, de transport ou encore de mise à mort.

    À ce stade, aucune information n’est remontée à l’autorité wallonne sur d’éventuels problèmes de bien-être animal dans nos piscicultures wallonnes.

    Enfin, le Conseil wallon du bien-être des animaux est chargé de remettre un avis pour la création d’une liste positive des poissons dont la détention par des particuliers reste autorisée. Ces travaux débuteront prochainement.