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L'impact de la paupérisation de la population sur la santé

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2018
  • N° : 90 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 17/12/2018
    • de KAPOMPOLE Joëlle
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative
    Plusieurs études (notamment les enquêtes des mutuelles) démontrent que la paupérisation de la population conduit les citoyens à des comportements d’automédicamentation, d’absence de soins pharmaceutiques et médicaux ad hoc liés à leur impossibilité d’en assumer le coût.

    Dans ce contexte, en tant que Ministre de l’Action sociale et de la Santé, j’aimerais demander à Madame la Ministre si elle est dûment informée de cette situation.

    Quels sont ses projets concrets pour permettre à la population de s’assurer d’un comportement adéquat en soins de santé ?

    Comment peut-elle endiguer, en agissant préventivement, les comportements d’automédicamentation néfaste à la santé des Wallons et Wallonnes ?

    Comment peut-elle assurer aux citoyennes et citoyens wallons un accès à la santé, alors même que la paupérisation touche de plus en plus de personnes ?
  • Réponse du 09/01/2019
    • de GREOLI Alda
    Les inégalités sociales de santé sont un phénomène bien connu. La corrélation entre le niveau socio-économique et l’état de santé général des citoyens est, hélas, un phénomène qui est documenté depuis de nombreuses années et qui continue de progresser dans la plupart des sociétés.

    Toutefois, l’accessibilité financière aux soins de santé, particulièrement dans les exemples que l’honorable membre cite (notamment l’accès aux médicaments et aux prestataires médicaux), relève essentiellement du niveau fédéral, via notamment le système de l’intervention majorée ou du maximum à facturer. Malgré cela, en Wallonie, l’enquête de santé par interview a mis en évidence que près de 10 % de la population postpose des soins de santé pour des raisons financières. Ce pourcentage est plus élevé dans les groupes de personnes à faibles revenus. Concernant l’automédication, le découpage institutionnel est encore à souligner. En effet, pour la prévention des usages néfastes de médicament, il faudra interroger ma collègue du Fédéral.

    Concernant les compétences wallonnes relatives à la prévention, je soutiens en Wallonie une série de projets qui visent à promouvoir la littératie en santé, c’est-à-dire « la capacité des individus à repérer, comprendre, évaluer et utiliser des informations utiles pour pouvoir fonctionner dans le domaine de la santé et agir en faveur de leur santé ». Cela passe par la diffusion d’une information objective et adaptée aux différents publics, y compris les professionnels. Il s’agit selon la thématique des sites d’informations de la SSMG, de Question santé ou encore celui de la fédération de planning. Je soutiens aussi des ASBL qui travaillent à l’insertion socio-sanitaire de publics défavorisés, comme les relais santé pour les publics désaffiliés ou comme Modus vivendi pour les publics souffrant d’assuétudes.

    Par ailleurs, le Plan wallon de lutte contre la pauvreté souligne l'importance du droit à la santé pour les plus pauvres via notamment l'amélioration des connaissances en santé. Il contient des mesures concrètes d’accès aux soins de premières lignes via le soutien aux maisons médicales et aux médecins généralistes.

    Enfin, toujours pour assurer l'accès à une médecine de qualité pour tous, un travail est fait sur l'intégration du médecin généraliste dans les politiques de prévention et de promotion de la santé, par le soutien des associations de soins intégrés, la promotion du dossier médical informatisé et le soutien de médecin en zone de pénurie.