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L'évaluation des autotests du virus du sida et des infections sexuellement transmissibles (IST)

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2018
  • N° : 92 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 17/12/2018
    • de KILIC Serdar
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative
    Il y a un an, je questionnais Madame la Ministre sur le renforcement de la prévention contre le sida et les infections sexuellement transmissibles (IST).

    À ce sujet, ses réponses semblaient indiquer que nous étions sur la bonne voie, compte tenu des chiffres tendant à prouver l’efficacité des campagnes de prévention.

    La Région wallonne soutient de nombreux projets qui œuvrent en ce sens. Elle avait parlé de la plateforme prévention sida et de son directeur qui estimait prématuré d’évaluer l’impact des autotests sur le nombre de nouvelles contaminations. Qu’en est-il à présent ? Ce service a-t-il entamé une évaluation à ce sujet ? Si l’utilisation de cet outil n’est plus contestée, au contraire mise en avant, des chiffres existent-ils ?

    En ce qui concerne l’Observatoire du sida, soutenu également par la Région wallonne, elle nous avait fait part de la constitution, par ce service, d’un nouveau groupe de travail axé sur le dépistage du VIH et l’accueil des publics cibles dans les centres de planning familial ; cela, bien entendu, en collaboration avec la Fédération des centres de planning familial. Une enquête devait être menée à ce sujet et ses résultats présentés en 2017. A-t-elle ces résultats ? Qu’en ressort-il ?

    Avec tous ces outils, les contaminations par le sida et les IST doivent continuer à diminuer, mais quel est l’impact concret des autotests à ce sujet ?
  • Réponse du 04/01/2019
    • de GREOLI Alda
    Les chiffres rendus par Sciensano il y a peu confirment que nous sommes sur la bonne voie en matière de diminution de l’incidence du VIH. En 2017, le nombre de nouveaux diagnostics de VIH a diminué : moins 2 % par rapport à 2016 et moins 27,5 % depuis 2012. Sciensano a enregistré 890 nouveaux diagnostics en 2017, ce qui correspond à 2,4 nouveaux cas de VIH par jour en moyenne. Si, pour Sciensano, la poursuite de cette diminution est un signe encourageant, la vigilance reste toutefois de mise, car le nombre de nouveaux cas de VIH diagnostiqués en Belgique reste globalement élevé. Il est donc nécessaire d’optimiser et intensifier l’utilisation de l’éventail d’interventions de prévention disponibles en Belgique.

    L’introduction dans les pharmacies depuis novembre 2016 de l’autotest permettant de détecter une éventuelle contamination par le VIH à partir d’une simple goutte de sang est une évolution dans le paysage du VIH. En effet, si cet autotest n’est pas idéal en termes d’accompagnement et de suivi, il présente néanmoins l’avantage non négligeable d’être tout à fait accessible, tant au niveau géographique qu’en termes d’horaire et d’anonymat.
    Évaluer l’impact de ces autotests est compliqué, car ils ne font pas l’objet de suivi. Le nombre de tests vendus et les résultats obtenus ne sont pas enregistrés systématiquement comme le sont les résultats des dépistages classiques. Le test classique de dépistage du VIH fait l’objet d’un remboursement par l’INAMI. Par ce biais, il est possible de connaitre le nombre total de tests de dépistage effectués dans le pays.

    Favoriser l’accessibilité au dépistage est un élément clé quand on sait qu’on estime qu’en Belgique, 2059 personnes vivant avec le VIH n’ont pas été diagnostiquées et ne se savent donc pas porteuses de l’infection. Ce sont elles majoritairement qui infectent d’autres personnes sans le savoir.

    En Belgique, un test de dépistage du VIH peut être réalisé par le médecin, généraliste ou spécialiste. De plus, trois centres de référence sida (CRS) offrent des services de dépistage gratuits et anonymes aux populations cibles. Des projets de dépistage décentralisé, hors du cabinet médical ou milieu hospitalier, ont également été développés en collaboration avec des CRS et des organisations de terrain. Le dépistage démédicalisé et décentralisé réalisé par les associations de terrain proches des publics cibles est autorisé légalement depuis septembre 2018.

    La Wallonie finance les associations qui œuvrent en ce sens. Nous soutenons aussi la plateforme Prévention SIDA qui accompagne les professionnels de santé en leur proposant un soutien dans leurs actions destinées aux personnes vivant avec le VIH , des renforcements des compétences… La sensibilisation des généralistes est un des leviers possibles pour augmenter le dépistage des Infections sexuellement transmissibles. La SSMG (Société scientifique de médecine générale) que nous soutenons également a une cellule spécifiquement dédiée aux problématiques de Santé et sexualité. Cette cellule établit notamment des outils d’aide pour les médecins généralistes, comme des fiches et des dépliants sur le dépistage des IST ou sur l’annonce de diagnostic lourd comme le VIH.

    L’Observatoire du SIDA et des sexualités est aussi soutenu par la Wallonie pour son programme d’action et de recherche en promotion de la santé sexuelle et prévention des IST/VIH/hépatites.

    Enfin, une campagne portée par SIDA-SOS pour rappeler l’importance du dépistage est également prévue pour 2019.