Les retombées de l’arrivée d'Alibaba à Liege Airport
- Session : 2018-2019
- Année : 2018
- N° : 89 (2018-2019) 1
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Question écrite du 18/12/2018
- de DREZE Benoit
- à CRUCKE Jean-Luc, Ministre du Budget, des Finances, de l'Energie, du Climat et des Aéroports
Depuis lors, le projet du géant chinois de l’Internet de faire de Liège son point d’entrée logistique vers l’Europe a été confirmé et un accord d’installation a été signé le 5 décembre dernier entre les autorités belge, fédérale et régionales, et les représentants chinois. Un premier investissement de 75 millions est annoncé.
Monsieur le Ministre peut-il indiquer quels seront les rôles de la SOWAER et de Liege Airport dans le cadre de l’arrivée de cette société ?
Des enveloppes de financement complémentaires sont-elles prévues ?
Quel sera l’impact de cet important développement du volume d’activité sur les projets de développement de l’aéroport de Liège ? Ceux-ci seront-ils accélérés ?
Selon le Président de Liege Airport, 80 % des vols auront lieu le jour. Confirme-t-il cette information ?
Vu l’importance de l’investissement et ses retombées importantes, une « task force » regroupant son service et ceux des Ministres Jeholet, pour le volet emploi, et Di Antonio, pour le volet zonings, ne devrait-elle pas être mise en place ?
Ce développement d’activité relance la question de la mobilité autour de l’aéroport, un projet s’inscrit particulièrement dans la perspective d’une mobilité plus respectueuse de l’environnement, il s’agit d’Euro Carex. L’arrivée d’un acteur de cette ampleur pourrait-elle relancer le projet ? Peut-il faire le point sur celui-ci ?
FedEx a exprimé son souhait de disposer de terrains complémentaires sur le site de Liege Airport. Peut-il me dire quelle suite est réservée à cette demande ?
Réponse du 28/08/2019
- de CRUCKE Jean-Luc
Dans la foulée, un contrat a été signé le même jour entre Liege Airport et Cainiao, filiale logistique du groupe Alibaba. Ce contrat porte sur la mise à disposition d’un terrain de 22 hectares sous forme de bail emphytéotique pour le développement des activités de l’entreprise. Ces terrains ont, eux-mêmes, été donnés en emphytéose à Liege Airport par la SOWAER.
En ce qui concerne le rôle des parties dans ce dossier, la SOWAER, en tant que propriétaire des terrains, a équipé les zones d’activités économiques au nord de l’aéroport et les met à disposition des investisseurs via des baux emphytéotiques. Liege Airport, quant à elle gérera l’aspect opérationnel et commercial du dossier avec le logisticien.
Dans le cadre de l’aménagement des zones d’activités économiques au nord de l’aéroport, toutes les études ont déjà été faites afin de recevoir des entreprises logistiques sur plus de 80 hectares. A cela s’ajoute, les études et travaux d’équipement également déjà réalisés dans le cadre des activités de première ligne en zone fret nord sur plus de 15 hectares, hors dalles avions.
Tout l’équipement est donc prévu pour l’implantation de nombreuses entreprises, tant en première ligne (zone aéroportuaire) qu’en seconde ligne (zone d’activités économiques). La première phase du projet visé ici est prévue pour partie en zone aéroportuaire et pour partie en zone Flexport city 1.
L’aménagement de la zone Flexport city a fait par ailleurs l’objet d’une charte urbanistique et environnementale à l’attention des investisseurs. Le plan de secteur prévoir une zone tampon entre la future route de contournement et les habitations, zone tampon qui sera destinée, par compensation, à l’accueil d’espèces protégées.
Au vu de toute la réflexion globale qui a déjà été menée par la SOWAER, je pense qu’il n’est pas utile de mettre en place une Taskforce zoning comme le préconise l'honorable membre.
A priori, le projet de Cainiao ne requiert pas l’utilisation du rail à grande vitesse. Euro Carex est quelque peu en difficulté pour l’instant vu le retrait d’Amsterdam et celui de Londres suite à la problématique du Brexit. La connectivité avec les pays limitrophes est en effet primordiale dans ce dossier.
En matière de trafic aérien, Liege Airport s’attend à atteindre le 1,4 million de tonnes à l’horizon 2024 contre ± 870 000 tonnes à fin 2018. Cette croissance attendue est notamment liée à Cainiao mais aussi à Air Bridge Cargo avec lequel Liege Airport a signé un contrat portant sur 25 000 m² de halls en octobre dernier. Les vols seront essentiellement des vols de jour. Ce développement nécessitera des investissements complémentaires en infrastructures de base ; investissements qui seront commandés par Liege Airport à la SOWAER dans le cadre du mécanisme financier existant entre les parties.
Par ailleurs, un projet d’une telle ampleur nécessitera également une notice des incidences sur l’environnement. Celle-ci sera élaborée dans le cadre de la procédure d’obtention des permis.
En termes d’emplois, entre 600 et 900 emplois directs devraient être créés pour un total estimé entre 2.700 et 3 300 emplois directs et indirects, en rythme de croisière à l’horizon 2023-2024. Comme je l’ai déjà précisé il y a peu, dès que les discussions seront plus avancées, je ne manquerai pas de me pencher sur les types d’emplois avec mon collègue Pierre-Yves JEHOLET mais également avec Liege Airport, car la digitalisation des opérations telle qu’annoncée va modifier en effet les métiers présents sur l’aéroport.
Fedex a effectivement demandé à pouvoir disposer de terrains complémentaires pour se développer à Liege Airport. Cette demande est accueillie très positivement. La société de gestion de l’aéroport a, en collaboration avec la SOWAER, formulé depuis plusieurs semaines une proposition à Fedex et est en attente de son retour. Fedex est occupé à réfléchir à un nouveau projet d’implantation sur base des terrains dorénavant disponibles. Lorsque ce projet sera affiné, les contacts seront repris entre la société américaine, le management et les actionnaires afin de trouver les meilleures solutions pour que Fedex puisse développer ses activités européennes au départ de Liège, ce qui reste leur ambition première.