La lutte contre les espèces exotiques envahissantes

• Session : 2018-2019
• Année : 2018
• N° : 128 (2018-2019) 1

2 élément(s) trouvé(s).

• Question écrite du 18/12/2018

  • de STOFFELS Edmund
  • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
  Le 30 novembre dernier, la Wallonie a signé un accord de coopération avec les autres entités du pays relatif à la prévention et à la gestion de l’introduction de plantes exotiques envahissantes.
  
  Quels sont les objectifs de cet accord de coopération ? Comment lutter efficacement contre les espèces invasives ?
  
  Finalement, la question de la lutte contre les espèces invasives est relativement nouvelle, pourtant leur impact sur la biodiversité est bien réel.
  
  On connaît la berce du Caucase ou la balsamine de l’Himalaya pour lesquelles des programmes de lutte existent depuis quelques années.
  
  Monsieur le Ministre peut-il faire le point sur la présence de ces deux plantes en Wallonie et sur les moyens nécessaires à mettre en œuvre pour éradiquer leur présence ?
  
  Quelles sont les autres plantes invasives pour lesquelles la Wallonie à une action de lutte particulière ?
  
  Concernant les animaux, outre les nouveaux animaux de compagnie, quelles sont les espèces présentes sur notre territoire qui ont un impact négatif sur la biodiversité ?
  
  Quelles sont les mesures mises en œuvre pour éradiquer leur présence ?

• Réponse du 19/12/2018

  • de COLLIN René
  L’exécution du règlement (UE) n°1143/2014 touche à la fois aux compétences de l’État fédéral, des Communautés et des Régions. La problématique des espèces exotiques envahissantes (EEE) est de compétence régionale, mis à part l'importation, l'exportation et le transit des espèces végétales non indigènes, ainsi que des espèces animales non indigènes et de leurs dépouilles qui sont de compétence fédérale. Étant donné que l’accord de coopération vise, à la marge, la recherche scientifique, il a également été signé par les Ministres des Communautés.
  
  La majorité des dispositions du règlement concernent ainsi des compétences partagées par l’État fédéral et les différentes entités fédérées et requièrent dès lors une exécution coordonnée au niveau belge, laquelle est nécessaire pour assurer la cohérence, mais aussi l’effectivité de la mise en œuvre des mesures prescrites par le règlement.
  
  Pour pouvoir lutter efficacement contre les EEE, il est indispensable d’abord de prévenir leur introduction ou le développement des populations au travers d’actions de prévention adéquates et d’éradication rapide. Ensuite, il est nécessaire de mobiliser les différents acteurs de terrain, afin d’enrayer ou de diminuer les populations des espèces déjà bien établies.
  
  Concernant la berce et la balsamine, ces deux espèces sont trop largement répandues pour être éradiquées. Des actions d’atténuation sont mises en place par mon administration en partenariat avec les contrats de rivière et différents gestionnaires. À titre d’exemple, les mesures mises en place contre la berce du Caucase ont permis de réduire significativement la taille de certaines grandes populations de cette espèce.
  
  Des actions sont aussi mises en place pour réduire les populations de plantes aquatiques invasives comme l’hydrocotyle et la jussie ou contre d’autres plantes terrestres émergentes (lysichiton américain, érable jaspé de gris).
  
  De nombreuses EEE animales sont déjà présentes sur notre territoire et cela parfois depuis plusieurs années (rat musqué, ouette d’Égypte, raton laveur…). L’honorable membre trouvera plus d’informations sur cet aspect et sur l’impact de ces espèces sur les sites internet de l’administration. (http://biodiversite.wallonie.be/fr/liste-d-especes-de-preoccupation-europenne.html?IDC=6022 et http://ias.biodiversity.be/species/all)
  
  La lutte s’organise principalement contre des espèces encore peu répandues (grenouille-taureau, frelon asiatique, muntjac de Chine) et contre deux espèces plus répandues : le rat musqué, espèce très dommageable dont la lutte est organisée depuis plusieurs décennies et la bernache du Canada.