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L'avenir des projets de prévention du radicalisme

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2018
  • N° : 77 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 19/12/2018
    • de COLLIGNON Christophe
    • à DE BUE Valérie, Ministre des Pouvoirs locaux, du Logement et des Infrastructures sportives
    En juillet 2016, le Gouvernement wallon lançait un appel à projets afin que certaines communes puissent développer des actions de prévention du radicalisme.

    Ces projets qui étaient limités dans le temps ont été renouvelés par l'actuel Gouvernement qui a initié un second appel à projets, permettant ainsi aux communes concernées de pérenniser pendant un an les emplois créés pour ces missions. Ce second appel à projets prévoyait un financement jusqu'au 31 décembre 2018.

    À quelques jours de la fin du délai, le Gouvernement entend-il renouveler le soutien financier accordé aux communes qui mènent actuellement des projets de prévention du radicalisme ?
    Dans la négative, sur quels éléments le Gouvernement s'appuie-t-il pour stopper ces projets de prévention du radicalisme ?
  • Réponse du 10/01/2019
    • de DE BUE Valérie
    Sans revenir sur les événements tragiques qui ont encore touché en plein cœur nos voisins français ces derniers jours, et qui ont ébranlé les valeurs qui nous sont chères, la lutte contre le radicalisme violent reste plus que jamais d’actualité.

    Dans les compétences de prévention qui lui sont propres, la Wallonie se doit de poursuivre ses efforts. En tant que Ministre des Pouvoirs locaux, je tiens à y contribuer.

    L’honorable membre le sait, dans le cadre du second appel à projets consacré à la prévention de la radicalisation violente et prioritairement axée sur la formation des acteurs locaux à la détection des signes de radicalisation, 12 communes ont été sélectionnées et subventionnées pour un montant global de 900 000 euros.

    Conformément aux dispositions prises dans les arrêtés de subvention du 22 mars et 24 mai 2018, les projets prendront fin au 31 décembre 2018 et feront l’objet d’une évaluation à transmettre au SPW Intérieur et Action sociale pour le 31 mars 2019.

    Ce dernier est en contact permanent avec les gestionnaires de projet et leur a rappelé que l’octroi de ce subside est par essence ponctuel.

    Pour rappel, les deux premiers appels à projets ont été lancés pour pallier, le plus rapidement possible, à un problème récent, circonscrit et déterminé.
    Je peux d’ores et déjà dire à l’honorable membre que de nombreuses communes ont entamé des efforts considérables pour rassembler autour de la table des acteurs qui n’ont pas tous l’habitude de travailler ensemble.

    Les résultats sont déjà là. Une méthode de travail commune a notamment été arrêtée en vue d’instaurer un espace dialogue, car les acteurs de terrain sont les premiers interlocuteurs confrontés à la prise en charge de la problématique, au suivi et à la réinsertion des personnes en voie de radicalisation, qui l’ont été ou qui le sont encore.

    Cependant, une disposition nouvelle s’est imposée à l’ensemble de nos communes. En effet, une loi fédérale entrée en vigueur le 24 septembre 2018 enjoint à toutes les communes de Belgique de créer une cellule de sécurité intégrale locale (CSIL) qui a pour mission de prévenir les infractions terroristes.

    Ces cellules ont pour vocation d’organiser une concertation entre les services de sécurité et les acteurs sociopréventifs sur les cas problématiques concernant les personnes résidant sur le territoire de l’entité.
    L’initiative de la mise en œuvre de ces projets est laissée à l’appréciation des bourgmestres, qui peuvent notamment décider de créer une CSIL supracommunale.

    C’est à partir des pratiques développées par les pouvoirs locaux et leurs partenaires qu’une politique de prévention des radicalismes violents telle que nous l’entendons au niveau régional pourra se construire.

    Convaincu que l’approche locale permet de rassembler l’expertise nécessaire et les connaissances des spécificités de terrain, je souhaite dès lors construire une politique publique de prévention des radicalismes violents à partir de ces cellules.

    En conséquence, j’envisage de lancer pour l’année 2019 un appel à candidatures auprès des communes de Wallonie afin de les soutenir dans l’organisation, le fonctionnement, le développement et la mise en œuvre des CSIL sur leur territoire.
    Cette subvention sera proposée au Gouvernement wallon dès le début du mois de janvier 2019.
    À la différence de l’actuel appel à projets, l’ensemble des 253 communes wallonnes de langue française pourra bénéficier d’une subvention dans ce cadre, dont les modalités sont en train d’être déterminées.

    Consciente que pour certaines communes, la formation des acteurs de première ligne à la détection du radicalisme reste essentielle, un volet formatif, complémentaire à la subvention, est en cours d’élaboration.

    Au total, un budget de 2 700 000 euros sera proposé au Gouvernement.