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La zoothérapie en maison de retraite

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2018
  • N° : 101 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 28/12/2018
    • de PREVOT Patrick
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative
    À ce jour, les animaux sont assez peu utilisés en ergothérapie et en particulier au sein des maisons de repos. Pourtant, toutes les expériences réalisées se sont révélées positives.

    Si les bienfaits de la zoothérapie sont certes parfois minimes, ils restent indéniables et peuvent être visibles tant sur le schéma corporel, sur la préhension, la sensibilité et la précision des gestes, que sur l’équilibre ou encore la confiance en soi.

    Quel regard porte Madame la Ministre sur cette thérapie ?

    A-t-elle pu analyser plus en profondeur les avantages et inconvénients de celle-ci ?

    À ce jour, sait-elle combien de maisons de repos proposent ce genre de service à ses pensionnaires ?

    Y a-t-il suffisamment de personnel formé à cet effet ?

    La zoothérapie est-elle proposée dans d’autres établissements liés à la santé ?

    L’impact est-il aussi positif que dans les maisons de repos ?

    La Wallonie soutient-elle ce type de projet ?

    Peut-elle nous en dire davantage ?

    Un budget est-il consacré à ce type d’aide ?
  • Réponse du 21/01/2019
    • de GREOLI Alda
    La zoothérapie est une pratique largement utilisée aux États-Unis et au Canada depuis plus de 20 ans. En Europe et en Belgique en particulier, cette pratique est moins présente dans les établissements d’accueil et d’hébergement pour aînés. Les animaux de compagnie peuvent, pour certains aînés (d’autres n’apprécient pas les animaux) constituer une source d’apaisement, leur (re)donner un sentiment d’utilité ou même constituer un levier d’intégration sociale et de lutte contre la solitude. Soutenir la présence d’animaux de compagnie dans les MR(S) pourrait ainsi être bénéfique. Je rappelle toutefois que « Les animaux autorisés, conformément aux dispositions du règlement d’ordre intérieur, ne peuvent en aucun cas avoir accès ni aux cuisines, ni aux locaux où sont conservés les aliments, ni à la salle à manger, ni aux locaux de soins et de préparation des médicaments » (Point 6.2. de l’annexe 120 du CRWASS).

    Néanmoins, dans le secteur médicosocial, des voix s’élèvent contre cette volonté de vouloir à tout prix faire du « thérapeutique » lorsque l’on s’adresse à des aînés en perte d’autonomie. Pourquoi parler d’activité thérapeutique dès que l’on réalise une activité avec un aîné ? La zoothérapie, la balnéothérapie (le fait de donner un bain), l’aromathérapie (le fait de mettre de l’huile essentielle dans un local), … ? N’est-ce pas au contraire stigmatiser l’aîné et le réduire à sa position de patient à soigner ? Cherche-t-on à rassurer les proches ? Ne serions-nous pas en train de confondre « soigner » et « prendre soin de » ? Enfin, contrairement à la croyance populaire, la seule présence d’un animal ne fait pas la thérapie proprement dite, ce n’est pas l’animal qui est le thérapeute, mais bien l’intervenant humain. La zoothérapie ne guérit pas et n’est donc pas une médecine. L’animal n’est pas un médicament.

    La visite animalière est l’activité la plus connue à ce jour et consiste en la visite d’un intervenant accompagné d'un animal. Ceci dit, sur le terrain, on rencontre peu ce type d’activité. Tout au plus, certains gestionnaires acceptent qu’un résident intègre leur établissement accompagné de son animal de compagnie ; l’animal accompagne le résident qui doit alors s’en occuper. D’autres rares maisons de repos disposent, à côté de leur jardin, d’un poulailler, car l’une des préoccupations du personnel des institutions reste l’hygiène. On craint que l’animal n'apporte des germes, qu’il ne salisse le cadre de vie des pensionnaires. Cependant, dans les unités adaptées qui accueillent des personnes présentant des troubles cognitifs majeurs, de plus en plus de directions acceptent d’accueillir un chat ou un lapin. L’espace de vie étant plus limité, l’accueil d’animaux de compagnie est en effet plus facile à mettre en place.

    Il existe des études d’évaluation sur la « zoothérapie », mais celles-ci restent controversées. À ce jour, il n’est ainsi pas prouvé que la zoothérapie améliore la qualité de vie des aînés. Seul un accompagnement individualisé, comprenant des activités porteuses de sens pour le résident, constitue un facteur d’intégration et de bien-être.