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La rareté des "scale-ups" en Région wallonne

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 80 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 07/01/2019
    • de CULOT Fabian
    • à JEHOLET Pierre-Yves, Ministre de l'Economie, de l’Industrie, de la Recherche, de l’Innovation, du Numérique, de l’Emploi et de la Formation
    La « scale-up », ce n’est plus vraiment une « start-up » – car plus mature – ni tout à fait une société pleinement établie, puisqu’en pleine croissance. Le terme « scale-up » correspond à une phase dans la vie d’une entreprise, lorsqu’elle s’agrandit, qu’elle change d’échelle. C’est le moment où la « start-up » doit sortir de sa zone de confort et monter en gamme afin d’être capable de produire à plus large échelle son service ou son produit.

    Or, si la Région wallonne a vu naître une multitude de « start-ups » ces dernières années, le Directeur du département économique de l'Union wallonne des entreprises (UWE) estime que celles-ci ne grandissent pas et pas assez vite. Or, les « scale-ups » seraient les véritables moteurs de la prospérité, des leviers de création de valeur ajoutée générant emplois, connaissances et clients.

    Existe-t-il des programmes d’accompagnement spécifiques afin de stimuler la croissance des « start-ups » ?
    Si oui, quels sont les critères auxquels les « start-ups » doivent satisfaire pour en bénéficier ?

    Le Directeur du département économique de l'UWE estime que la Wallonie commet l’erreur d’aider indifféremment toutes les « start-ups » alors qu’il serait préférable de cibler celles ayant un fort potentiel de croissance.

    Qu’en pense Monsieur le Ministre ?
  • Réponse du 24/01/2019
    • de JEHOLET Pierre-Yves
    La nécessité de veiller au développement d’entreprises en croissance, dites « scale-up », est un élément clé pour faire évoluer le tissu entrepreneurial wallon et le rendre plus résistant.

    Actuellement, notre tissu économique est essentiellement constitué de PME de très petite taille occupant en moyenne neuf personnes. Le développement de celles-ci est un facteur important de création d’emplois et de renforcement de l’économie wallonne dans son ensemble.

    De manière paradoxale, les mesures publiques stimulant la croissance n’ont jusqu’à présent bénéficié que d’une attention limitée en Wallonie. Il existe néanmoins certaines actions sectorielles menées notamment par les pôles de compétitivité.

    J’ai donc jugé essentiel, en partant des soutiens existants (aides, outils, accompagnement …), de construire, en Wallonie et de façon complémentaire aux efforts réalisés au niveau fédéral, un panel de mesures focalisé sur la stimulation de la croissance des PME wallonnes.

    La phase de croissance d’une PME est un moment crucial pour l’entreprise. Outre des soutiens financiers, les besoins du dirigeant concernent aussi les conseils et l’accompagnement. La croissance ne peut s’envisager sans une adaptation, voire parfois une professionnalisation, des méthodes de gestion et de production dans le cadre de la mise à l’échelle de l’activité.

    Partant du constat que trop peu d’initiatives étaient prises pour accompagner des entreprises avec un important potentiel de croissance, j’ai sollicité la SOWALFIN afin qu’elle définisse des actions coordonnées avec pour objectif de répondre aux besoins de ce public.

    Les solutions proposées seront accessibles « à la carte » ou de manière globale aux entreprises s’inscrivant dans un processus de croissance. Chaque entreprise aura accès à un conseiller dédié qui identifiera avec elle ses besoins et l’orientera vers les solutions les plus adaptées en la suivant tout au long du processus.

    Le profil des entreprises concernées est en cours de définition, mais je peux déjà indiquer à l’honorable membre que ces mesures seront concentrées essentiellement sur les entreprises qui ne sont plus vraiment des start-up (âgées de 3 ans ou plus), mais qui manquent de ressources ou de vision stratégique pour passer à la vitesse supérieure.

    Ce programme sera testé, évalué, notamment sur base des retours des entreprises, et en fonction des résultats, il pourra être modifié afin que les actions collent au plus près aux besoins des entreprises visées. Cela est conforme avec l’« orientation client » des dispositifs publics que je promeus depuis mon entrée en fonction.

    Voici en synthèse l’état de ma réflexion sur l’accompagnement des entreprises vers une croissance amplifiée. Des premières mesures concrètes seront annoncées dans les trois prochains mois.

    Enfin, en réponse à sa dernière question, qu’il sache que j’ai conditionné le financement des écosystèmes numériques, lesquels visent le soutien financier et l’accompagnement de start-up, à la spécialisation thématique de ceux-ci.