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La coexistence d'abeilles sauvages et domestiques

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 139 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 09/01/2019
    • de STOFFELS Edmund
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
    Les esprits se sont échauffés autour de la question de la cohabitation entre abeilles sauvages et abeilles domestiques.

    En effet, pour certains scientifiques, les abeilles domestiques concurrenceraient les abeilles sauvages dans la recherche de nourriture. La montée en puissance de l’apiculture place les pollinisateurs sauvages sous haute pression.

    Un biologiste de l’ULB a déclaré : « On constate même des modifications dans la manière dont les plantes se reproduisent. »

    La principale menace qui pèse sur les abeilles sauvages est la perméabilisation des sols, 75 % des abeilles y nichent. La toute première chose à faire en ville, c’est de remettre du sol, végétaliser les toits, préserver les friches urbaines, etc.

    Les experts sont formels : il faut mieux protéger les abeilles sauvages. Ils penchent même pour une interdiction des ruches en réserve naturelle.

    Quelle est l'analyse de Monsieur le Ministre de la question ?

    Partage-t-il les avis exprimés au vu de l’érosion de la biodiversité et particulièrement la diversité des insectes pollinisateurs ?
  • Réponse du 29/01/2019
    • de COLLIN René
    Je suis avec mon administration très attentif à la cohabitation entre abeilles sauvages et domestiques.

    Comme évoqué dans la question de l’honorable membre, la principale menace qui pèse sur les abeilles sauvages est la perte de perméabilisation des sols où nichent les abeilles sauvages. Néanmoins, les causes de diminution des populations d’abeilles sauvages sont multifactorielles et peuvent être dues, selon les scientifiques, à de multiples causes dont les principales, outre l’utilisation de certains pesticides, sont identifiées ci-après :
    - la raréfaction et l'isolement des milieux sauvages (haies, talus, bosquets, et cetera) ;
    - la disparition des fleurs des champs ;
    - la disparition des prairies maigres fleuries ;
    - la raréfaction des cultures de légumineuses ;
    - l'entretien exagéré des bords de routes, terrains vagues, talus, et cetera.

    La clé de cette cohabitation entre abeilles sauvages et domestiques est de mettre l’accent sur le gîte et le couvert. C’est d’ailleurs pour cela que ces éléments sont des objectifs clés du Plan Maya. Ce Plan est une démarche multi-acteurs qui regroupe les engagements des communes, des provinces, des apiculteurs, des citoyens et aussi des agriculteurs. Il a pour objectif de renforcer les populations d'abeilles et d'insectes butineurs en Wallonie, à travers toute une série d’actions.

    Depuis le lancement du Plan Maya en 2011, 212 communes et quatre provinces MAYA se sont engagées, 10 631 ares de prairies fleuries, 8 455 arbres fruitiers, 17 630 arbres d’alignement et 280 131 plants de haies mellifères, ont été implantés sur le territoire wallon.

    Le Plan Maya doit se poursuivre : il se veut en effet un outil récurrent et adaptatif avec, dans les années à venir, des engagements ciblés qui continueront à être développés en lien avec la réalité de terrain de chacun de ces acteurs

    Enfin, sur base de l’avis du Conseil supérieur de la conservation de la nature, les ruches sont interdites dans les réserves naturelles wallonnes.